Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publié par PM sur
Publié dans : #billet d'actualite

LA MARCHANDISE CONTRE LE PROGRES

 

 

En ce temps de vacances et d’envoi de cartes postales, prenons un simple exemple : le courrier. De tout temps, l’amélioration des conditions du courrier – sécurité, rapidité – a été perçue à juste titre comme un progrès. Tout a été fait pendant longtemps par l’Administration des Postes pour accélérer l’acheminement des lettres et colis, en particulier au cours de la deuxième moitié du 20e siècle afin de gagner la bataille du J+1 (une lettre distribuée le lendemain de son dépôt). La technologie a permis cette performance. On aurait pu imaginer avoir atteint définitivement ce but, celle-ci s’améliorant sans cesse.

 

L’article 1 du Code des postes et des communications électroniques est très clair sur ce point ; « Les envois prioritaires relevant du service universel postal sont distribués le jour ouvrable suivant le jour de leur dépôt »

 

Or il est de notoriété publique que ce n’est plus comme cela que ça se passe ! Dans de nombreux cas, cette règle n’est plus respectée…Négligence et réduction de moyens peuvent être évoquées,… mais il y a plus grave : devant cette situation régressive, on assiste à la  création de services beaucoup plus onéreux pour l’usager, qui devient alors un client, assurant, en principe ce service de j+1. Il y a là un véritable détournement de la contrainte de service public, doublé de la mise en place de services mercantiles, rapaces, souvent privés.

 

On peut bien sûr contester ce non respect de la règle, mais qui va entamer une procédure pour une lettre qui a 36 heures de retard ? L’administration compte sur cette situation pour, impunément grignoter ce qui reste du service public…

 

Il n’est question ici que de courrier… Appliquez la même logique aux médicaments, qui aujourd’hui, pour certains, se raréfient et l’on voit l’ampleur du désastre qui se profile. 80% des médicaments utilisés en France sont produits en Chine et en Inde – pourquoi ? devinez !

 

Appliquez la même logique aux transports ferroviaires, aux prothèses médicales, aux accouchements, … vous avez tout de suite sous vos yeux les effets de la marchandisation rampante qui est en train de détruire l’essence même du service public. Aujourd’hui, l’important n’est plus de satisfaire un besoin – souvent vital – mais de faire de l’argent dans la production de ce bien ou de ce service.

 

La marchandisation nous ramène non seulement à des conditions qui sont celles du 19e siècle, mais en plus annihile tout progrès. Le progrès n’est plus au service de l’humanité, mais au service du capital, des financiers qui en font l’instrument exclusif de leur enrichissement.

 

Et dire que l’on nous avait prédit le changement ! Le vrai changement il est à faire là, pas dans les discours !

 

15 août 2013

 

LA MARCHANDISE CONTRE LE PROGRES
Publié par PM sur
Publié dans : #billet d'actualite

CONTRAT ZERO-HEURE

 

Avec la crise, la mondialisation du capital, la trahison de la social-démocratie, la décadence des syndicats, on avait cru avoir atteint le point ultime de la dégradation du rapport salarial,… on avait tort… le patronat anglais, toujours en avance dans ce domaine, a fait beaucoup mieux en matière de cynisme : les « zéro hours contracts » (contrats zero-heure).

 

Le principe est fort simple : un contrat est signé, mais il est en grande partie vide. L’employeur n’est pas obligé d’offrir un travail régulier, de même que l’employé n’est pas obligé de travailler aux heures proposées. On peut difficilement faire mieux en matière d’escroquerie contractuelle. Mais alors, allez vous logiquement dire : pourquoi signer un tel contrat ? Là est toute l’astuce.

 

Un tel contrat laisse une liberté totale à l’employeur : il a à disposition des salariés vis-à-vis desquels il n’a aucun engagement, aucune obligation.

La soi-disante liberté du salarié n’est qu’un paravent : a-t-on déjà vu la masse des salariés, surtout en période de crise, faire la « fine bouche » sur un travail qu’on lui propose, même si celui-ci est plus que précaire et aléatoire ? Ce « contrat » instaure ce que le patronat rêve depuis toujours : une flexibilité intégrale de la force de travail.

 

Flexibilité intégrale, chantage permanent envers le salarié, pas de salaire minimum, plus d’heures supplémentaires et taux de chômage artificiellement réduit… Que peut demander de plus le patronat ?

Ce type de contrat est en pleine expansion outre Manche et dépasse aujourd’hui le million. Pour les salariés, plus d’avenir professionnel, plus de stabilité… C’est l’instauration de la précarité généralisée. Imaginez un seul instant ce que sera la retraite de ces salariés, dans 30, 40, 50 ans !

Jusqu’à présent les salariés avaient le couteau sur la gorge, désormais on commence à leur trancher !

 

Un tel dispositif est mieux que l’esclavage ou le servage, en effet il a l’avantage de maintenir l’illusion de la relation contractuelle entre deux volontés libres – l’employeur et l’employé. Il est en passe de devenir la relation de travail idéale – pour le Capital - dans une société dite démocratique. Le salarié garde toujours le droit d’élire celles et ceux qui couvrent par leur pratique politique ceux qui mettent en place de tels dispositifs,… et les entérinent en droit. Les apparences démocratiques sont sauves et les intérêts du Capital protégés.

 

C’est peut-être à ce dispositif que pense le Président de la République quand il parle d’inversion de la courbe du chômage. Le Changement aurait alors un drôle de goût !

10 août 2013

CONTRAT "ZERO-HEURE"

Pourquoi ce site ?

fedetlib.overblog.com

Rédigé par PM

Pourquoi ce site ?

Articles récents

Archives

Hébergé par Overblog