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Publié par PM sur
Publié dans : #matiere a reflexion

LE MENSONGE ET LA PEUR

La grippe aviaire aux portes de l’Europe. La menace et sérieuse et le problème doit être traité avec la plus extrême vigilance. Les semaines à venir vont être déterminantes, encore faut-il avoir les bonnes informations.... Encore faut-il avoir confiance.

Dans un système réellement démocratique, le citoyen devrait avoir une confiance absolue dans les pouvoirs publics. Pourtant, aujourd’hui, quel citoyen peut avoir confiance dans un discours officiel, un communiqué officiel, la parole d’un soit disant « expert », d’un politicien.

La consommation de volaille baisse, même s’il n’y a aucune raison sérieuse du moins pour le moment. Mais à qui la faute d’une telle attitude du public ? Qui peut avoir confiance dans les autorités ? Qui croire ?

On nous a trop menti....

UNE CONFIANCE DETRUITE

Depuis des années nous avons été systématiquement trompés. Les soit disants « experts » de tous poils, les politiciens de Droite comme de Gauche nous ont systématiquement caché la vérité, déformé les faits. Ils se sont retranchés derrière leur « savoir officiel » de pacotille pour nous faire croire ce qui allait dans le sens de leurs intérêts et des intérêts qu’ils représentent.

Trompés. au moment de Tchernobyl. : le nuage radioactif s’arrêtant sagement aux frontières,

Trompés. lors de l’affaire du sang contaminé.,

Trompés. dans l’affaire de l’amiante.

Trompés. sur le veau aux hormones.

Trompé. lors des expérience nucléaires. dans le pacifique, absolument sans conséquences sur l’environnement et les populations (sic)

Trompés. quand à l’enfouissement sauvage des déchets nucléaires. (dans le Limousin)

Trompés. lors de l’affaire de la vache folle.,

Trompés. lors de la canicule de l’été 2003.,

Manipulés. lors de l’explosion d’AZF.,

Manipulés. lors de l’affaire Allègre.,

Trompés. aujourd’hui sur les OGM.,

Faut-il continuer la liste ?

LA CONNAISSANCE ET SA MANIPULATION.

On ne peut évidemment pas reprocher à des scientifiques de « ne pas savoir ». La recherche, et donc la connaissance, est un art difficile. Ce qu’on peut leur reprocher par contre c’est de se plier à une « vérité officielle » qui n’a rien à voir avec la science.

Cette connaissance n’a pas, en effet, dans notre société, un statut de neutralité. Il n’y a pas de liens directs entre la connaissance scientifique et le public. Le public n’a pas un accès direct aux informations. L’information est filtrée.

Toute connaissance passe par la moulinette de l’Administration, et c’est elle qui décide ce qui doit être connu du public et ce qui ne doit pas l’être, un peu comme l’Eglise au Moyen Age qui décidait ce qui devait être connu et ce qui ne devait pas l’être.

On peut imaginer que dans une société aussi complexe que la notre, une gestion de l’information permette une diffusion plus efficace et évite les manipulations... Or c’est exactement le contraire qui se produit. Pourquoi ? Parce que l’information est chapeautée par des intérêts économiques et financiers, parce que les pouvoirs publics n’ont aucune confiance dans le public, parce que détenir l’information est un élément constitutif de la détention du Pouvoir, parce que contrôler l’information permet de contrôler la population. .

La connaissance est donc manipulée. Tout n’est pas dit, et ce qui est dit correspond plus à des défenses d’intérêts qu’à la réalité scientifique des faits et de leurs conséquences.

Bien sûr, les politiques ont toujours une bonne raison de « ne pas tout dire », « filtrer l’information », « traiter l’information », « différer les informations »,... le prétexte classique étant : « ne pas créer la panique »... et c’est dans ce but louable que l’on n’a pris aucune précaution alimentaire lors de Tchernobyl, que l’on a continué à transfuser avec du sang contaminé, et que l’on contamine nos campagnes avec les OGM,...

Les scientifiques ne sont pas tous des vendus, mais aujourd’hui comment faire la différence ? Cette pratique du secret et de la manipulation a rendu le citoyen logiquement suspicieux... et c’est la meilleure manière de provoquer les paniques. Il ne croit plus personne et surtout pas la vérité officielle.

VERITES SCIENTIFIQUES ET INTERETS ECONOMIQUES.

Qui peut garantir au citoyen que l’information qu’il reçoit, les conseils qu’on lui prodigue vont dans son intérêt ? Où est la vérité ?

Nous commençons à voir à la télévision des « experts » au visage à la fois grave et rassurant qui affirment comme seuls des « experts » savent le faire « qu’il n’y a rien à craindre », que « tout est sous contrôle »,.... Quelle est la validité de leur discours ? Est-il leur discours ou une parole qui leur a été dictée en fonction d’intérêts politiques, économiques, stratégiques, financiers ?

J’exagère ?... Mais réécoutez les propos du Professeur PELLERIN, un « expert » en mai 1986 à propos du nuage de Tchernobyl, ou le ministre de l’environnement de l’époque Mr CARIGNON, et comparez avec la réalité des faits. Qui avait mis en doute leurs paroles à l’époque ?

Qui peut nous assurer que ce que l’on entend aujourd’hui est la vérité ? Quand on voit les magouilles, les efforts inouïs, les dépenses délirantes qu’engagent les pouvoirs publics pour défendre les producteurs d’OGM, qu’est-il capable de faire pour défendre les élevages industriels de volailles et liquider ainsi tous les petits élevages existants ?

Qui peut dire que l’état libéral, aujourd’hui capable de tout pour parvenir à ses fins, ne va pas profiter de cette épizootie pour restructurer une bonne partie de l’activité agricole dans le sens des intérêts des grands groupes ?

Les « experts » officiels n’ont que faire de la « vérité scientifique », encore moins les politiciens. Dans leur esprit, la vérité scientifique n’est que le sous produit des intérêts économiques du capital investi..... Ceux-ci étant garantis par l’Etat.

Qui sont les véritables fauteurs de panique, sont ce ceux qui veulent la vérité ou ceux qui systématiquement la cachent ?

La désobéissance, la suspicion sont en passe de devenir des réflexes citoyens dans un système rongé par le mensonge et les intérêts économiques systématiquement privilégiés au détriment du service et du bien publics.

Je suis quasiment certain que d’ici quelques mois, voire quelques années, quand nous aurons du recul sur cette affaire, quelques scandales bien sentis (peut-être apprendra-t-on que les oiseaux migrateurs se sont arrêtés à la frontière ou ont volontairement contourné la France) vont sortir de la boue et une fois de plus nous dirons à l’unisson : « Plus jamais ça ! ».

Cette nouvelle épreuve qui s’annonce va être un test grandeur nature. Soyons vigilants. Toute parole officielle est suspecte... Sachons faire confiance à des scientifiques qui ne sont pas liés aux grands intérêts économiques. Nous avons réussi à imposer cela concernant les rayonnements ionisants, faisons le concernant l’alimentation.

Profitons de cette crise pour avoir des pratiques de consommation saines en faisant confiance uniquement aux structures de production non liées aux grand groupes commerciaux qui n’hésitent, et n’hésiteront pas une seconde entre notre santé et leurs intérêts financiers.

29 octobre 2005                                                               Patrick MIGNARD

 

LE MENSONGE ET LA PEUR

La grippe aviaire aux portes de l’Europe. La menace et sérieuse et le problème doit être traité avec la plus extrême vigilance. Les semaines à venir vont être déterminantes, encore faut-il avoir les bonnes informations.... Encore faut-il avoir confiance.

Dans un système réellement démocratique, le citoyen devrait avoir une confiance absolue dans les pouvoirs publics. Pourtant, aujourd’hui, quel citoyen peut avoir confiance dans un discours officiel, un communiqué officiel, la parole d’un soit disant « expert », d’un politicien.

La consommation de volaille baisse, même s’il n’y a aucune raison sérieuse du moins pour le moment. Mais à qui la faute d’une telle attitude du public ? Qui peut avoir confiance dans les autorités ? Qui croire ?

On nous a trop menti....

UNE CONFIANCE DETRUITE

Depuis des années nous avons été systématiquement trompés. Les soit disants « experts » de tous poils, les politiciens de Droite comme de Gauche nous ont systématiquement caché la vérité, déformé les faits. Ils se sont retranchés derrière leur « savoir officiel » de pacotille pour nous faire croire ce qui allait dans le sens de leurs intérêts et des intérêts qu’ils représentent.

Trompés. au moment de Tchernobyl. : le nuage radioactif s’arrêtant sagement aux frontières,

Trompés. lors de l’affaire du sang contaminé.,

Trompés. dans l’affaire de l’amiante.

Trompés. sur le veau aux hormones.

Trompé. lors des expérience nucléaires. dans le pacifique, absolument sans conséquences sur l’environnement et les populations (sic)

Trompés. quand à l’enfouissement sauvage des déchets nucléaires. (dans le Limousin)

Trompés. lors de l’affaire de la vache folle.,

Trompés. lors de la canicule de l’été 2003.,

Manipulés. lors de l’explosion d’AZF.,

Manipulés. lors de l’affaire Allègre.,

Trompés. aujourd’hui sur les OGM.,

Faut-il continuer la liste ?

LA CONNAISSANCE ET SA MANIPULATION.

On ne peut évidemment pas reprocher à des scientifiques de « ne pas savoir ». La recherche, et donc la connaissance, est un art difficile. Ce qu’on peut leur reprocher par contre c’est de se plier à une « vérité officielle » qui n’a rien à voir avec la science.

Cette connaissance n’a pas, en effet, dans notre société, un statut de neutralité. Il n’y a pas de liens directs entre la connaissance scientifique et le public. Le public n’a pas un accès direct aux informations. L’information est filtrée.

Toute connaissance passe par la moulinette de l’Administration, et c’est elle qui décide ce qui doit être connu du public et ce qui ne doit pas l’être, un peu comme l’Eglise au Moyen Age qui décidait ce qui devait être connu et ce qui ne devait pas l’être.

On peut imaginer que dans une société aussi complexe que la notre, une gestion de l’information permette une diffusion plus efficace et évite les manipulations... Or c’est exactement le contraire qui se produit. Pourquoi ? Parce que l’information est chapeautée par des intérêts économiques et financiers, parce que les pouvoirs publics n’ont aucune confiance dans le public, parce que détenir l’information est un élément constitutif de la détention du Pouvoir, parce que contrôler l’information permet de contrôler la population. .

La connaissance est donc manipulée. Tout n’est pas dit, et ce qui est dit correspond plus à des défenses d’intérêts qu’à la réalité scientifique des faits et de leurs conséquences.

Bien sûr, les politiques ont toujours une bonne raison de « ne pas tout dire », « filtrer l’information », « traiter l’information », « différer les informations »,... le prétexte classique étant : « ne pas créer la panique »... et c’est dans ce but louable que l’on n’a pris aucune précaution alimentaire lors de Tchernobyl, que l’on a continué à transfuser avec du sang contaminé, et que l’on contamine nos campagnes avec les OGM,...

Les scientifiques ne sont pas tous des vendus, mais aujourd’hui comment faire la différence ? Cette pratique du secret et de la manipulation a rendu le citoyen logiquement suspicieux... et c’est la meilleure manière de provoquer les paniques. Il ne croit plus personne et surtout pas la vérité officielle.

VERITES SCIENTIFIQUES ET INTERETS ECONOMIQUES.

Qui peut garantir au citoyen que l’information qu’il reçoit, les conseils qu’on lui prodigue vont dans son intérêt ? Où est la vérité ?

Nous commençons à voir à la télévision des « experts » au visage à la fois grave et rassurant qui affirment comme seuls des « experts » savent le faire « qu’il n’y a rien à craindre », que « tout est sous contrôle »,.... Quelle est la validité de leur discours ? Est-il leur discours ou une parole qui leur a été dictée en fonction d’intérêts politiques, économiques, stratégiques, financiers ?

J’exagère ?... Mais réécoutez les propos du Professeur PELLERIN, un « expert » en mai 1986 à propos du nuage de Tchernobyl, ou le ministre de l’environnement de l’époque Mr CARIGNON, et comparez avec la réalité des faits. Qui avait mis en doute leurs paroles à l’époque ?

Qui peut nous assurer que ce que l’on entend aujourd’hui est la vérité ? Quand on voit les magouilles, les efforts inouïs, les dépenses délirantes qu’engagent les pouvoirs publics pour défendre les producteurs d’OGM, qu’est-il capable de faire pour défendre les élevages industriels de volailles et liquider ainsi tous les petits élevages existants ?

Qui peut dire que l’état libéral, aujourd’hui capable de tout pour parvenir à ses fins, ne va pas profiter de cette épizootie pour restructurer une bonne partie de l’activité agricole dans le sens des intérêts des grands groupes ?

Les « experts » officiels n’ont que faire de la « vérité scientifique », encore moins les politiciens. Dans leur esprit, la vérité scientifique n’est que le sous produit des intérêts économiques du capital investi..... Ceux-ci étant garantis par l’Etat.

Qui sont les véritables fauteurs de panique, sont ce ceux qui veulent la vérité ou ceux qui systématiquement la cachent ?

La désobéissance, la suspicion sont en passe de devenir des réflexes citoyens dans un système rongé par le mensonge et les intérêts économiques systématiquement privilégiés au détriment du service et du bien publics.

Je suis quasiment certain que d’ici quelques mois, voire quelques années, quand nous aurons du recul sur cette affaire, quelques scandales bien sentis (peut-être apprendra-t-on que les oiseaux migrateurs se sont arrêtés à la frontière ou ont volontairement contourné la France) vont sortir de la boue et une fois de plus nous dirons à l’unisson : « Plus jamais ça ! ».

Cette nouvelle épreuve qui s’annonce va être un test grandeur nature. Soyons vigilants. Toute parole officielle est suspecte... Sachons faire confiance à des scientifiques qui ne sont pas liés aux grands intérêts économiques. Nous avons réussi à imposer cela concernant les rayonnements ionisants, faisons le concernant l’alimentation.

Profitons de cette crise pour avoir des pratiques de consommation saines en faisant confiance uniquement aux structures de production non liées aux grand groupes commerciaux qui n’hésitent, et n’hésiteront pas une seconde entre notre santé et leurs intérêts financiers.

29 octobre 2005                                             Patrick MIGNARD

 

 

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L’ESPRIT DE VICHY

Beaucoup se sont demandés au moment du procès Papon comment la France, celle de la Révolution Française, celle des Lumières, des Droits de l’Homme avait pu tomber aussi bas dans la Collaboration la plus vile avec un régime abject. Ses fonctionnaires n’étaient-ils pas issus de l’avant guerre et même pour certains du Front Populaire ? En voyant ce qui se passe aujourd’hui on comprend mieux comment cela a été possible.

Pendant la guerre d’Algérie, alors que la République avait été rétablie et que la Gauche était au pouvoir (rien que ça !), l’institutionnalisation de la torture avait été couverte par les politiques et pratiquée par les militaires... qui plus tard ont été amnistiés.

DES PERSONNAGES AU DESSUS DE TOUT SOUPCON

Ces personnages arrogants dans leur uniforme de la République, en gants blancs et à l’air grave, qui n’hésitent pas à commémorer les exploits de la Résistance, à saluer en écoutant le chant des Partisans, qui se proclament les défenseurs de la démocratie, des libertés publiques et des valeurs de la République (ce dont se réclamait PAPON) qu’auraient-ils été entre 1940 et 1944 ? Personne ne peut évidemment répondre, pas même eux (quoique dans leur tête ils auraient été, ils en sont persuadés, tous des « Jean MOULIN »), mais à la vue du comportement actuel de quelques uns que peut-on en penser ?

Tous étaient humains avec leur chien, leur chat, leur poisson rouge, tous étaient d’excellents maris, pères et fils... Tous avaient eu une excellente éducation et avaient fait de brillantes études. Tous avaient la Légion d’Honneur et autres breloques. Tous étaient efficaces et avaient une carrière irréprochable... Demandez à PAPON avant qu’il ne meure. Bref des gens comme il y en a aujourd’hui.

Que valent pourtant des individus qui chassent, qui pourchassent des êtres sans défense, sans papiers, ou avec papiers, qui séparent des familles, qui arrêtent des enfants, qui séquestrent dans des locaux administratifs, qui les renvoient dans des pays qu’ils ne connaissent pour certains pas du tout,... Ah mais vont-ils rétorquer, ils ont « reçu des ordres »,... la belle excuse ! mais c’est exactement ce qu’ont répondu tous les criminels contre l’humanité ! Tous avaient d’excellentes raisons. Tous ont plaidé « non coupable ».

ILS SONT PRETS A REMETTRE CA !...

Ces personnages efficaces sont prêts, dans leur grande majorité, à mettre cette efficacité au service de n’importe quelle cause. J’exagère ? Mais l’Histoire en fourni une démonstration incontestable. Combien de hauts fonctionnaires ont-ils refusé de prêter serment au Maréchal ? Et comment ont fini les rares qui ont eu le courage de refuser ?

« La situation était différente » dira-t-on. Mais la situation est toujours différente dans l’Histoire, il n’y a jamais deux situations identiques. Je dirai même que la situation étant moins dramatique que pendant l’Occupation certains ne vont pas hésiter à faire du zèle... ils ont d’ailleurs déjà commencé. Et quand on met le doigt dans cet engrenage on sait trop jusqu’où cela mène.

Mais va-t-on dire « les ordres émanent d’une autorité qui a le soutien de la population ». Il est exact que PETAIN n’avait pas été élu, quoiqu’il avait obtenu les pleins pouvoirs du Parlement, mais qui pourrait dire aujourd’hui sérieusement que la majorité du peuple français, à l’époque, n’était pas derrière lui ?

Il ne s’agit pas ici d’un problème de légitimité mais d’un problème de valeur, d’éthique. Et oui, il peut y avoir contradiction entre les deux, et encore faut-il avoir le cran, le courage, la conscience de faire la différence entre les deux et de savoir s’opposer à des ordres inhumains même s’ils émanent d’une autorité légitime. Bref savoir refuser, résister. Mais celles et ceux qui prennent ces décisions (et qui honorent la Résistance, pas la leur, celle des autres) ont-ils ce courage ? J’en doute.

Si demain un parti fasciste (c’est « impossible » bien sûr comme on disait en 1939) prend le pouvoir que feront-ils ? Combien auront le courage de refuser, de s’opposer, de risquer leur carrière et leur vie ? Si je m’en réfère à l’Histoire, bien peu.

Il n’est pas improbable qu’un jour à venir nous retrouvions quelques uns de ces sinistres personnages sur les bancs d’un tribunal. J’exagère ? Mais qui aurais cru en 1942 et même bien plus tard, alors qu’il était ministre de la République, que Maurice PAPON aurait été traîné par ses victimes devant un tribunal ? Personne.

... ET NOUS ?

Et nous, abrutis de sport, de tiercé de télé débile, de propagande démagogique, pris de vomissements et secoués de sanglots lorsqu’on nous passe en boucle (toujours au moment des repas), les victimes d’inondations et de tremblements de terre, nous qui nous précipitons sur notre carnet de chèque pour faire une bonne action, qui donnons quelques pommes de terre pour les Resto du Cœur, mais qui détournons les yeux quand les mercenaires du pouvoir traquent, raflent, arrêtent, expulsent les « délinquants » - que peut-être d’autre quelqu’un qui se fait arrêter ? - Nous « ne savons pas » c’est ce que nous disons à nos enfants et dirons à nos petits enfants... ...comme nos parents nous ont dit pour justifier leur propre lâcheté.

Et puis « que pouvons nous faire ? » « Ca ne dépend pas de nous », c’est « là-haut » que ça se décide. Citoyens oui, pour aller voter, mais irresponsable pour les saloperies commises en notre nom par celles et ceux que l’on a élu et leurs mercenaires. Voter est un extraordinaire moyen de se défausser, de se déresponsabiliser.

Combien sommes nous quand il s’agit de se mobiliser pour empêcher des expulsions, certainement moins que si un quelconque chanteur, sportif ou vedette de la télévision vient « faire le beau » dans un grand magasin.

On m’accusera de mettre tout le « monde dans le même sac ». Non, il y a eu un Jean MOULIN, mais aujourd’hui je vois plus de « Maurice PAPON » que de « Jean MOULIN ». S’il y a des « Jean MOULIN », il feraient bien de se manifester... demain il sera trop tard.

Attention, les lâches se donnent parfois des allures de héros...

22 octobre 2005                                                                        Patrick MIGNARD

 

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LA MARCHANDISATION PREND L’AUTOROUTE

Il ne va pas manquer de bonnes consciences pour se gausser de celui qui critique la privatisation de l’infrastructure honnie : l’autoroute. Symbole de la voiture, de l’individualisme, du voyage express, du mépris de la campagne et de l’environnement, de la pollution, de la consommation de carburant, etc…. Et ce d’autant plus que l’autoroute est à péage… alors pourquoi s’en faire ?… On ne changerait que de caisse.

Erreur, erreur profonde, si j’entends bien la critique que l’on peut faire à l’autoroute, il n’en reste pas moins que ce qui est entrain de se jouer est particulièrement préoccupant et devrait nous inciter à réfléchir plutôt qu’à hausser les épaules. La question qui se pose est beaucoup plus large que ce qui n’y paraît.


DERNIERE SORTIE AVANT PEAGE


Lorsque, devant le développement du trafic automobile, en France, dans la deuxième moitié du 20e siècle, l’Etat a décidé de construire des autoroutes et de faire payer, la somme qu’acquittait l’utilisateur correspondait au remboursement des emprunts souscrits afin de financer la production.

La privatisation actuelle des autoroutes ne correspond absolument pas à cette logique. Il s’agit de la vente d’un droit de prélever un péage. En effet, les infrastructures en question sont amorties depuis longtemps et ce n’est pas cette contrainte gestionnaire qui pourrait expliquer l’instauration du péage.

Cette vente du droit de péage présente un intérêt conjoncturel pour l’Etat : il engrange massivement un capital qui par ces temps de déficit budgétaire mettra du « beurre dans les épinards »… Mais pour combien de temps ?… là est toute la question. En effet, une fois le droit vendu, au privé, il ne pourra plus compter sur les recettes futures qu’auraient pu procurer l’usage du péage. Le « beurre dans les épinards d’aujourd’hui ne garanti pas que l’on aura à manger demain et à fortiori après demain ».

Le choix de l’Etat est donc extrêmement risqué, il brade un flux de recettes à venir contre un gros pactole disponible immédiatement.

Mais il y a beaucoup plus grave que cette politique économique à la « petite semaine » caractéristique de pouvoirs publics pris à la gorge et incapable de se sortir de la situation.


LE RETABLISSEMENT DE L’OCTROI


L’octroi était un droit de prélever une somme d’argent sur un bien ou un service. C’était un impôt dont bénéficiaient les seigneurs et les villes. Entrave au développement économique il sera combattu par la bourgeoisie commerçante. Etant tout de même un impôt, elle s’en accommodera cependant jusqu’à la fin de la 2e Guerre Mondiale.

A y regarder de près, cette privatisation des autoroutes, est un transfert de droit de l’Etat sur des entreprises privées. Autrement dit le privé, hérite d’un droit de l’Etat et de ce fait s’arroge le droit de prélever un impôt sous la forme de droit de passage ou droit de circulation. Sur le fond, une telle dérive est inquiétante. Ce qui était de la prérogative de l’Etat, donc du domaine public, et donc en principe sous contrôle citoyen, passe sous autorité de personnes privées. Pourquoi à la limite ne pas déposséder la puissance publique de toute autorité et la transférer au domaine privé… bref, le rêve de tout libéral.

Il est vrai que l’Etat « démocratique » se moque totalement de la citoyenneté sauf à manipuler le bon peuple pour qu’il accorde une légitimité à ses représentants (pour qu’ils puissent les trahir en toute morale).

Mais, va-t-on me dire, « l’entretient de l’autoroute entraîne des frais et il est donc normal que quelqu’un les paye, et en particulier celui qui l’utilise ». Mais c’est le même cas pour les routes nationales ou départementales. Trouverait-on normal que ces voies deviennent des voies privées ; dont l’usage, l’entretien soit décidé de manière privée et en fonction d’intérêts privés… au point d’avoir finalement un réseau bien entretenu, à péage et correspond à des intérêts économiques substantiels et un réseau secondaire de chemins laissé à l’abandon car pas rentable ?

Cette logique qui touche aujourd’hui les autoroutes, et qui est parfaitement dans la perspective plus générale de la liquidation du service public est un pas supplémentaire de l’aliénation des prérogatives du public aux intérêts économiques du privé.

Doit-elle nous surprendre ? Non. Elle est dans la logique du libéralisme ambiant. L’espace politique public cède peu à peu la place à l’espace économique marchand privé. L’Autorité dans la société perd peu à peu son fondement citoyen (si tant est que cela lui conférait un caractère démocratique) et se fonde sur l’état de fait de la domination économique.

Nous assistons à une véritable régression politique, au sens le plus fondamental du terme. Ainsi, dans l’indifférence générale, les derniers oripeaux de l’illusion démocratique sont entrain de tomber. Aujourd’hui les autoroutes,… et demain ?

Le venin libéral s’introduit dans tous les pores de la citoyenneté et la liquéfie.


15 Octobre 2005                                                                      Patrick MIGNARD

 

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LA REVOLTE STERILE

Quand ce ne sont pas les élections qui permettent au bon peuple de se défouler, on le convie à se dégourdir en faisant grèves et manifestations... Ca ressemble au couvercle de la marmite que l’on soulève pour lâcher un peu de vapeur et faire retomber la pression. Alors, comme après s’être soulagé d’une envie pressante,... ça va mieux, on est soulagé... et puis on en a parlé à la télé alors !...

Les élections ont leurs sondages et leurs pourcentages, les journées d’action, leur taux de grévistes et leurs nombres de manifestants. Ah que les discussions sont passionnantes et essentielles dans la lutte sociale !

UN BALLET BIEN ORCHESTRE

La, lutte sociale n’est désormais plus une lutte mais une tradition... et qui plus est une « tradition démocratique » que le pouvoir proclame haut et fort pour bien montrer qu’il est démocratique (la preuve on peut contester). Le scénario est aujourd’hui bien établi et scrupuleusement respecté par les « partenaires sociaux » : Etat, MEDEF, syndicats et politiciens... le bon peuple n’a qu’à suivre les flèches... Ce qu’il fait dans la plus grande discipline.

1- La colère monte devant les mesures anti sociales, 2- Les syndicats menacent l’Etat et de Gouvernement, 3- Les partis d’opposition emboîtent le pas et font monter la pression l’œil fixé sur les échéances électorales, 4- On choisit une date que l’on qualifie d’avance d’historique, toujours en comparaison avec les précédentes mobilisations, 5- Tracts, affiches, banderoles se préparent (généralement les mêmes relookées de la précédente action), 6- Grève, manif, défilé de mode des responsables politiques et syndicaux qui tiennent toujours le même discours, et cherchent tous les caméras de télévision, 7- Toutes et tous devant la télé aux 20 heures pour se voir, 8- Bataille de chiffre à propos des grévistes, des manifestants entre syndicats et flics, Gauche et Droite, (la Gauche voyant moins de manifestants quand elle est au pouvoir, idem pour la Droite),... 9- Les syndicats se félicitent de la mobilisation qui a été « exceptionnelle », 10- Le gouvernement déclare solennellement avoir « entendu le message », 11- Retour au calme... jusqu’à la prochaine fois.

La chorégraphie est au point quoique des variantes existent, en particulier la mobilisation peut durer plusieurs jours voire des semaines, mais même dans ce cas, le schéma général est respecté... et le résultat est garanti : tout reste comme avant... même dans les situations les plus dures (voir mai 68, décembre 95).

Tout individu, je sais de quoi je parle, qui remet en question cette logique, l’ordre immuable de la cérémonie, est suspecté d’être un utopiste dans le meilleur des cas, un liquidateur et un traître dans le pire.

Pourtant, il est aujourd’hui établi que les formes traditionnelles de la contestation sociale n’ont aucun impact sur les politiques gouvernementales, encore moins quant à un éventuel « changement social ».

(voir l’article « FORMES DE LUTTES EN PERIODE DE DECADENCE »)

UNE HYGIENE SOCIALE

La lutte sociale est devenue une sorte d’hygiène sociale. Les gestionnaires du système marchand, de Droite comme de Gauche savent qu’il est nécessaire, pour que ce système soit supportable, que le bon peuple s’exprime périodiquement contre lui, se fasse les griffes contre lui... lui fasse mal, mais pas trop. Les syndicats sont là pour encadrer la colère et la maintenir dans les limites du convenable... Et si ceux-ci sont débordés, les partis politiques prennent le relais pour amener tout le monde aux urnes ... (faut-il donner des exemples ?).

Comme il existe les « pompes funèbres » pour aider à faire le deuil d’un être cher, la manifestation sert aujourd’hui de « pompe sociale » pour aider le bon peuple à faire le deuil de ses acquis, de ses espérances en une vie meilleure... Car de même que l’on sait que les manifestations funéraires ne permettront pas de revoir le disparu, la manifestation sociale laisse peu d’espoir pour la sauvegarde des acquis et un éventuel changement... Et ce ne sont pas les politiciens de la Gauche qui manifestent démagogiquement avec le bon peuple qui changeront quoi que se soit s’ils re-parvenaient au pouvoir... (faut-il rappeler l’Histoire récente ?)

La lutte sociale est devenue aujourd’hui une cure psychologique qui permet au malade, pardon au salarié, de verbaliser son « mal être », d’exprimer ses rancoeurs, ses angoisses. Le thérapeute, pardon le politique, l’écoute respectueusement, le laisse parler. Parler est apaisant, s’exprimer redonne l’illusion de l’utilité, permet de reconstruire une identité sociale que le système nie de plus en plus, permet de se donner l’illusion de l’importance... On est ensemble, on est fort, on crie fort, on tient la rue... Parler donne l’illusion de la liberté. Après avoir parlé ça va mieux, on a évacué toute l’agressivité... « Merci docteur, le prochain rendez-vous c’est pour quand ? »

Le salarié, n’ayant de toute manière pas d’autre moyen d’expression et d’action, (c’est du moins ce qu’on lui rabâche sur tous les tons) hormis l’élection dont il sait ne rien attendre, (voir l’article « ELECTIONS : PARTICIPER OU PAS ? & ELECTION : PARTICIPER OU PAS ? (suite et fin) ), arrive à se convaincre qu’il faut bien en passer par là « pour se faire entendre ». Il en est d’autant plus convaincu que les gestionnaires du système lui disent sans rire qu’ils l’ont parfaitement entendu et compris, la preuve, ils accélèrent la « modernisation »... autrement dit les privatisations, l’exclusion... Les syndicats en rajoutent en proclamant une « grande victoire de la mobilisation unitaire ». Le Parlement frétille à l’idée d’être interpellé par la mâle rumeur.

Le psy ne contredit jamais son patient, c’est bien connu.

Quelle comédie affligeante !

Ce qu’il y a de plus extraordinaire, c’est que ce scénario ubuesque marche encore. Ca marche à tous les coups... comme pour les élections. On aurait pu imaginer que l’on puisse piéger les citoyens deux ou trois fois, pas plus. Pas du tout. Mieux, ça se transmet même de générations en générations.... De quoi donner un sacré espoir au système marchand.

AD VITAE ETERNAM ?

Peut-être pas. Pourquoi ?

Parce que les marges de manœuvres de cette manipulation se réduisent de plus en plus. La mondialisation marchande a réduit, et réduit, comme une peau de chagrin les moyens dont disposent les Etats de pouvoir se payer la « paix sociale ».(voir l’article : « NEGOCIER ? ...MAIS NEGOCIER QUOI ? »)

Parce que les choix politiques faits nationalement et internationalement deviennent socialement insupportables.

Parce que le système marchand ne peut plus honorer les promesses qu’il fait et que la grande majorité des citoyens est de moins en moins dupe.(voir l’article : « AUX LIMITES DU SYSTEME MARCHAND »)

Parce que ce système nous conduit socialement et écologiquement à la catastrophe.

Pourtant nous ne sommes, apparemment pas à la veille du grand changement. La démarche intellectuelle de tout un chacun qui l’amène à conclure que « ça ne peut plus durer ainsi » n’est pas suffisante pour que cette conscience se transforme en volonté de changement. L’esprit de révolte qui gronde trouve encore son exutoire, fortement soutenus en cela par les politiques et les bureaucraties syndicales, dans les formes débiles de la contestation sociale qui ne mènent qu’à des impasses.(voir l’article : « FORMES DE LUTTES EN PERIODE DE DECADENCE »)

L’incapacité du système marchand à garantir une existence sociale décente à tout individu est de plus en plus mise en évidence. La dégradation, voire la destruction du lien social appelle et induit des pratiques sociales de substitution qui auront de plus en plus tendance à échapper aux règles imposées par le marché... Nous n’en sommes encore qu’aux prémisses de cette dynamique sociale, la seule qui puisse nous sortir de l’ornière sociale et politique dans laquelle nous sommes.

9 octobre 2005                                           Patrick MIGNARD

Voir aussi l’article : « DECADENCE ».

LA REVOLTE STERILE

Quand ce ne sont pas les élections qui permettent au bon peuple de se défouler, on le convie à se dégourdir en faisant grèves et manifestations... Ca ressemble au couvercle de la marmite que l’on soulève pour lâcher un peu de vapeur et faire retomber la pression. Alors, comme après s’être soulagé d’une envie pressante,... ça va mieux, on est soulagé... et puis on en a parlé à la télé alors !...

Les élections ont leurs sondages et leurs pourcentages, les journées d’action, leur taux de grévistes et leurs nombres de manifestants. Ah que les discussions sont passionnantes et essentielles dans la lutte sociale !

UN BALLET BIEN ORCHESTRE

La, lutte sociale n’est désormais plus une lutte mais une tradition... et qui plus est une « tradition démocratique » que le pouvoir proclame haut et fort pour bien montrer qu’il est démocratique (la preuve on peut contester). Le scénario est aujourd’hui bien établi et scrupuleusement respecté par les « partenaires sociaux » : Etat, MEDEF, syndicats et politiciens... le bon peuple n’a qu’à suivre les flèches... Ce qu’il fait dans la plus grande discipline.

1- La colère monte devant les mesures anti sociales, 2- Les syndicats menacent l’Etat et de Gouvernement, 3- Les partis d’opposition emboîtent le pas et font monter la pression l’œil fixé sur les échéances électorales, 4- On choisit une date que l’on qualifie d’avance d’historique, toujours en comparaison avec les précédentes mobilisations, 5- Tracts, affiches, banderoles se préparent (généralement les mêmes relookées de la précédente action), 6- Grève, manif, défilé de mode des responsables politiques et syndicaux qui tiennent toujours le même discours, et cherchent tous les caméras de télévision, 7- Toutes et tous devant la télé aux 20 heures pour se voir, 8- Bataille de chiffre à propos des grévistes, des manifestants entre syndicats et flics, Gauche et Droite, (la Gauche voyant moins de manifestants quand elle est au pouvoir, idem pour la Droite),... 9- Les syndicats se félicitent de la mobilisation qui a été « exceptionnelle », 10- Le gouvernement déclare solennellement avoir « entendu le message », 11- Retour au calme... jusqu’à la prochaine fois.

La chorégraphie est au point quoique des variantes existent, en particulier la mobilisation peut durer plusieurs jours voire des semaines, mais même dans ce cas, le schéma général est respecté... et le résultat est garanti : tout reste comme avant... même dans les situations les plus dures (voir mai 68, décembre 95).

Tout individu, je sais de quoi je parle, qui remet en question cette logique, l’ordre immuable de la cérémonie, est suspecté d’être un utopiste dans le meilleur des cas, un liquidateur et un traître dans le pire.

Pourtant, il est aujourd’hui établi que les formes traditionnelles de la contestation sociale n’ont aucun impact sur les politiques gouvernementales, encore moins quant à un éventuel « changement social ».

(voir l’article « FORMES DE LUTTES EN PERIODE DE DECADENCE »)

UNE HYGIENE SOCIALE

La lutte sociale est devenue une sorte d’hygiène sociale. Les gestionnaires du système marchand, de Droite comme de Gauche savent qu’il est nécessaire, pour que ce système soit supportable, que le bon peuple s’exprime périodiquement contre lui, se fasse les griffes contre lui... lui fasse mal, mais pas trop. Les syndicats sont là pour encadrer la colère et la maintenir dans les limites du convenable... Et si ceux-ci sont débordés, les partis politiques prennent le relais pour amener tout le monde aux urnes ... (faut-il donner des exemples ?).

Comme il existe les « pompes funèbres » pour aider à faire le deuil d’un être cher, la manifestation sert aujourd’hui de « pompe sociale » pour aider le bon peuple à faire le deuil de ses acquis, de ses espérances en une vie meilleure... Car de même que l’on sait que les manifestations funéraires ne permettront pas de revoir le disparu, la manifestation sociale laisse peu d’espoir pour la sauvegarde des acquis et un éventuel changement... Et ce ne sont pas les politiciens de la Gauche qui manifestent démagogiquement avec le bon peuple qui changeront quoi que se soit s’ils re-parvenaient au pouvoir... (faut-il rappeler l’Histoire récente ?)

La lutte sociale est devenue aujourd’hui une cure psychologique qui permet au malade, pardon au salarié, de verbaliser son « mal être », d’exprimer ses rancoeurs, ses angoisses. Le thérapeute, pardon le politique, l’écoute respectueusement, le laisse parler. Parler est apaisant, s’exprimer redonne l’illusion de l’utilité, permet de reconstruire une identité sociale que le système nie de plus en plus, permet de se donner l’illusion de l’importance... On est ensemble, on est fort, on crie fort, on tient la rue... Parler donne l’illusion de la liberté. Après avoir parlé ça va mieux, on a évacué toute l’agressivité... « Merci docteur, le prochain rendez-vous c’est pour quand ? »

Le salarié, n’ayant de toute manière pas d’autre moyen d’expression et d’action, (c’est du moins ce qu’on lui rabâche sur tous les tons) hormis l’élection dont il sait ne rien attendre, (voir l’article « ELECTIONS : PARTICIPER OU PAS ? & ELECTION : PARTICIPER OU PAS ? (suite et fin) ), arrive à se convaincre qu’il faut bien en passer par là « pour se faire entendre ». Il en est d’autant plus convaincu que les gestionnaires du système lui disent sans rire qu’ils l’ont parfaitement entendu et compris, la preuve, ils accélèrent la « modernisation »... autrement dit les privatisations, l’exclusion... Les syndicats en rajoutent en proclamant une « grande victoire de la mobilisation unitaire ». Le Parlement frétille à l’idée d’être interpellé par la mâle rumeur.

Le psy ne contredit jamais son patient, c’est bien connu.

Quelle comédie affligeante !

Ce qu’il y a de plus extraordinaire, c’est que ce scénario ubuesque marche encore. Ca marche à tous les coups... comme pour les élections. On aurait pu imaginer que l’on puisse piéger les citoyens deux ou trois fois, pas plus. Pas du tout. Mieux, ça se transmet même de générations en générations.... De quoi donner un sacré espoir au système marchand.

AD VITAE ETERNAM ?

Peut-être pas. Pourquoi ?

Parce que les marges de manœuvres de cette manipulation se réduisent de plus en plus. La mondialisation marchande a réduit, et réduit, comme une peau de chagrin les moyens dont disposent les Etats de pouvoir se payer la « paix sociale ».(voir l’article : « NEGOCIER ? ...MAIS NEGOCIER QUOI ? »)

Parce que les choix politiques faits nationalement et internationalement deviennent socialement insupportables.

Parce que le système marchand ne peut plus honorer les promesses qu’il fait et que la grande majorité des citoyens est de moins en moins dupe.(voir l’article : « AUX LIMITES DU SYSTEME MARCHAND »)

Parce que ce système nous conduit socialement et écologiquement à la catastrophe.

Pourtant nous ne sommes, apparemment pas à la veille du grand changement. La démarche intellectuelle de tout un chacun qui l’amène à conclure que « ça ne peut plus durer ainsi » n’est pas suffisante pour que cette conscience se transforme en volonté de changement. L’esprit de révolte qui gronde trouve encore son exutoire, fortement soutenus en cela par les politiques et les bureaucraties syndicales, dans les formes débiles de la contestation sociale qui ne mènent qu’à des impasses.(voir l’article : « FORMES DE LUTTES EN PERIODE DE DECADENCE »)

L’incapacité du système marchand à garantir une existence sociale décente à tout individu est de plus en plus mise en évidence. La dégradation, voire la destruction du lien social appelle et induit des pratiques sociales de substitution qui auront de plus en plus tendance à échapper aux règles imposées par le marché... Nous n’en sommes encore qu’aux prémisses de cette dynamique sociale, la seule qui puisse nous sortir de l’ornière sociale et politique dans laquelle nous sommes.

9 octobre 2005                                               Patrick MIGNARD

Voir aussi l’article : « DECADENCE ».

 

Publié par PM sur
Publié dans : #matiere a reflexion

LE VIGNERON, LE VENDANGEUR ET L’INSPECTEUR DU TRAVAIL

A ne pas y regarder de trop près ça pourrait être une fable. Hélas non, c’est un exemple affligeant de ce que peut produire, en terme de comportement, le salariat. Système malsain, inégalitaire et qui détruit ce qu’il y a de sain dans l’activité humaine.

L’histoire commence par une claire matinée de septembre dans le bordelais, mais on peut aussi la situer dans n’importe quel vignoble, verger,... bref n’importe quel lieu de travail...

IL ETAIT UNE FOIS...

... un vigneron particulièrement respectueux, par éthique et conviction politique, de la législation du travail. Convaincu que « l’on ne fait pas la fête avec une machine » il s’obstinait, sous l’œil goguenard de ses voisins, à faire ramasser son raisin par des saisonniers qui venaient d’un peu partout passer quelques jours dans ses vignes. Quelques amis venaient aussi, bénévolement bien entendu, donner un « coup de main » et partager les joies et les peines du petit groupe.

Les vendanges se déroulent normalement quand... survient un inspecteur du travail. Loin d’être accueilli à coup de fusil il est au contraire traité avec tout le respect du à un défenseur des droits sociaux et des conditions de travail. Il demande bien évidemment l’état des « contrats d’embauche » des présent-e-s. Tous sont en règles concernant les saisonniers.

Le compte pourtant n’y est pas puisqu’il y a plus de vendangeurs que d’ « embauchés ». Les amis du vigneron n’ont bien entendu pas de contrat de travail.

Mettons-nous à la place de l’inspecteur du travail qui débarque dans la propriété sans connaître personne. Qu’est-ce, en effet, qu’ « un ami du vigneron qui vient lui donner un coup de main » ? Légalement ça n’existe pas. L’inspecteur du travail, garant des protections du salarié, de part sa fonction, ne connaît pas ce genre de « statut »... il voit travailler une personne sans statut légal de travail. Or, tout « employeur » qui fait travailler un individu « hors contrat » est en infraction.

A partir de ce moment-là deux scénarios sont possibles :

- soit l’inspecteur du travail ne veut rien entendre et en reste strictement à ce qu’il observe... et verbalise.
- soit il se range à ce que lui dit le vigneron sur l’ « embauche de ses amis ».

Peut-on lui reprocher la première attitude ? Certainement pas, en effet n’est-il pas en face d’une action concertée entre « salariés » et employeurs pour détourner la loi ? On peut en effet imaginer une exploitation où toutes celles et tous ceux qui travaillent ne sont que des « amis ». L’inspecteur du travail peut-il faire le tri entre la vérité et le camouflage ? Certes pas.

Peut-on lui reprocher la seconde attitude ? Pas plus que la première. Il essaye simplement de faire la part des choses entre les relations de travail et les relations amicales.

Mais finalement toutes les deux sont ambiguës : l’une du fait de son systématisme, l’autre du fait des risques de laxisme.

Alors ?

Il y a là un problème grave qui renvoie au statut du travail dans notre société.

TRAVAIL SALARIE / TRAVAIL SOLIDAIRE

La législation du travail, dont les inspecteurs sont les garants, est incontestablement un acquis pour les salariés et elle les protège contre les abus des employeurs. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le MEDEF souhaite une déréglementation du marche du travail, voire la suppression du code du travail.

Pourtant, cette législation protectrice est aussi une protection socialement castratrice, en effet elle garantie des conditions « acceptables » pour le salarié, mais en même temps elle condamne toute activité humaine au rapport salarial. En principe il n’est en effet pas possible de concevoir autrement que dans le statut salarial la moindre activité humaine... toute autre démarche, et quelle qu’en soit la motivation, fait du travail, un travail clandestin, donc illégal... en dehors de la norme socialement admise.

Le non respect des principes du rapport salarial, et de toute la législation qui l’accompagne, jette la suspicion sur toute autre nature de l’activité humaine. Le souci de protection, tout à fait légitime, et humainement acceptable, des salariés, devient de fait un boulet pour l’établissement d’autres rapports humains dans le travail. L’échange gratuit, la solidarité, l’expression de la sympathie, de l’amitié, de la convivialité sont ainsi bannies par la prédominance du rapport salarial... Ce qui explique le mauvais œil avec lequel la législation du travail observe le développement des SEL (Système d’Echange Locaux) et autres structures alternatives.

Ce qu’il y a de plus pervers dans ce rapport, c’est que ce sont non seulement les bénéficiaires, les employeurs qui s’enrichissent grâce à lui, qui veulent absolument le maintenir (débarrassé de toute la législation qui les gène), mais ce sont aussi les salariés pour qui il est le moyen de vivre, et toute la législation qui l’accompagne et le verrouille, un moyen de protection contre l’arbitraire patronal.

Une telle situation montre, s’il en était besoin, le caractère totalisant et totalitaire du rapport dominant dans notre société, le rapport salarial. (voir l’article « LE TOTALITARISME MARCHAND »).

Changer de rapports sociaux, faire qu’ « un autre monde soit possible », ce n’est pas renforcer ce rapport, mais le dépasser, faire en sorte que la relation de travail soit autre.

LE DEPASSEMENT NECESSAIRE DU RAPPORT SALARIAL

Pour les forces politiques réformatrices et conservatrices, la nature du rapport salarial ne pose aucun problème : elles l’acceptent. Reste à discuter, en fonction des opportunités de la valorisation du capital le degré de législation à appliquer... C’est l’essentiel de la « controverse » entre la Droite et la Gauche. C’est ce débat qui tient aujourd’hui le haut de l’affiche politique pour le plus grand bénéfice des intérêts du capital... et qui aboutira inéluctablement à une liquidation des garanties sociales.

Le vrai débat et la vraie pratique se situent ailleurs, dans l’établissement de nouveaux rapports sociaux, de nouvelles relations sociales, de nouveaux rapports de production qui ne seront plus fondés sur le travail salarié. Or, de ce combat, aucune organisation politique ayant « pignon sur rue » n’en parle. Pourtant, loin des médias et des paillettes de la politique, des expériences ont lieu, des pratiques s’installent, parfaitement ignorées des « vedettes de la politique » et/ou de celles qui sont en passe de le devenir.

Attention. Cela ne veut pas dire qu’il faille abandonner tout combat pour la défense des avantages sociaux, mais cela veut dire que le combat essentiel, celui qui « fera le changement » se situe dans une pratique sociale nouvelle. Cantonner le combat, comme le fait la gauche, uniquement dans la défense des acquis, c’est reconnaître à l’avance que tout changement est impossible, et que tout se passe et se passera dans le cadre du salariat... la soupe sera la même, seuls quelques ingrédients seront changés.

A force d’axer toute l’action sur la défense des acquis, défense tout à fait légitime, on fini par oublier complètement le combat principal qui est de changer les rapports sociaux de notre société.

On est loin des vendanges, pourtant cet exemple nous montre comment le rapport salarial nous détermine socialement et inconsciemment, comment il verrouille toute possibilité de changement, comment, si nous n’y prenons pas garde, on se laisse dominer par un rapport qui ne nous veut pas du bien et nous instrumentalise, comment la pratique politique actuelle est un véritable caricature d’action citoyenne et est parfaitement soumise et ce, jusque dans notre inconscient, aux lois du capital.

Cette scène s’est-elle réellement passée. Franchement non, pas là où je faisais les vendanges... mais que se serait-il passé si... On en a discuté... ce qui a inspiré ce texte.

Quant au vin lui, il sera bon... vous pouvez y aller.

3 octobre 2005                                                Patrick MIGNARD

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