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Publié par PM sur
Publié dans : #matiere a reflexion

LES ZADISTES, UNE NOUVELLE « RACE » DE MILITANTS/ES ?

 

La ZAD (Zone A Défendre) c’est un nouveau concept politique qui s’est créé dans la dynamique de la mise en place des GRANDS PROJETS. Le terrain sur lequel doit se réaliser le projet est désormais l’objet d’une convoitise de forces sociales antagonistes. D’un côté, généralement l’Etat, la collectivité territoriale concernée et les personnes directement bénéficiaires du projet, de l’autre, des groupes d’individus isolés, associations, qui placent l’intérêt supérieur de la défense de la nature au dessus de toute autre considération, économique, administrative, juridique et politique.

Le but de la ZAD est de bloquer tout déroulement de travaux sur la zone. Il y a donc occupation de celle-ci. Située toujours en pleine nature elle ne présente aucune commodité pour la vie quotidienne. La vie y est très dure : matériellement par manque, ou peu,  de ravitaillement, eau, électricité. Tracasseries administratives, policière. Harcèlements physiques des opposants, souvent avec la complicité de la police. Campagnes de calomnies. Tout est fait pour dissuader, faire craquer les zadistes. Pourtant rien n’y fait, ils résistent au sens plein du terme.

 

UN PHENOMENE PAS SI NOUVEAU !

 

Le mouvement ouvrier des 19 et 20e siècles a connu ce genre de personnage… On disait à l’époque des « révolutionnaires professionnels »… On les trouvait dans tous les points chauds des conflits sociaux, dans toutes les manifestations, les émeutes, les occupations et même les prises de pouvoir. Individuels au départ, ils sont devenus peu à peu les porte-paroles des organisations internationales du mouvement ouvrier (Internationales, Tricontinentales,…)… ce qui a alimenté la thèse policière du « complot international ».

Ces militants, car il s’agissait de militants politiques, étaient souvent des ouvriers en rupture de profession, des idéalistes qui se mettaient au service d’une cause, voire des chargés de missions d’organisations. Qu’il y ait eu parmi eux des personnages troubles, c’est certain, mais certainement pas plus qu’on en trouve dans la police et surtout dans la classe politique.

Il est des  causes politiques, fondées sur des principes égalitaristes et humanitaires, qui  font surgir des personnages singuliers. Ceux-ci distinguent du commun des mortels par la force de leurs convictions qui génère des attitudes extrêmes (pas extrémistes) : prise de risques physiques, vie clandestine, engagement total. Quand ils réussissent, ou sont victimes d’injustices, ce sont des héros, dans le cas contraire on les oublie.

Dans tous les cas de figures ces personnages sont pourchassés par le bras séculier du pouvoir, quel qu’il soit, traînés dans la boue, cloués au piloris des âmes bien pensantes, vilipendés par une presse servile. Souvent la bassesse des attaques et de ceux qui les portent, dont ils sont victimes, est proportionnelle à la noblesse de la cause qu’ils défendent. Des exemples dans l’Histoire ?

 

LES ZADISTES : MILITANTS OU PROVOCATEURS ?

 

Les luttes actuelles, n’ont finalement rien inventé. Devant la capitulation, quand ce n’est pas la trahison, des partis politiques, des syndicats et autres associations plus ou moins folklorico-politiques, certains/nes réagissent à des causes essentielles en prenant des voies que la conscience exige mais que le pouvoir condamne et que sa police réprime.

Lorsque l’intérêt général (vu par l’Etat) l’exige, lorsque les lobbys l’exigent, l’administration sait complexifier et faire traîner les procédures pour parvenir à ses fins et agir souvent en marge de sa propre légalité. Des exemples ?...

Devant ce qui est le blocage anti démocratique d’un Etat autiste, une frange minoritaire, mais déterminée et parfaitement consciente de citoyens/nes se décide à agir. En marge des convenances et brûlant les étapes, il n’en recourent pas moins aux procédures judiciaires tout en, à juste titre, s’en méfiant. Ainsi naît une ZAD, ensemble complexe de démarches officielles et d’initiatives alternatives.

On trouve dans une ZAD des travailleurs, indépendants ou non, en rupture d’emploi, des chômeurs lassés de chercher un emploi inexistant, des militants indépendants qui ont fait le choix de l’engagement total, des pacifistes, mais aussi des hommes et des femmes qui sont prêts à riposter à toute violence venant de milices hostiles (des noms ?) et des forces de répression.    

Ne voir dans une ZAD qu’un ramassis de provocateurs/trices animé/es par un esprit de contestation gratuite et de destruction est une insulte à la cause qu’elle sous-tend. C’est pourtant en ces termes que s’expriment les pouvoirs publics et les lobbys plus intéressés par leurs profits immédiats que par la cause défendue. Et l’histoire récente montre que, même sur le terrain purement juridique et administratif, les zadistes ont parfois raison contre leurs détracteurs officiels et donneurs de leçon de morale politique (des exemples ?...)

La ZAD est un produit du dysfonctionnement de notre société dite démocratique. Exclure la problématique posée par la ZAD du débat politique c’est reconnaître de fait, et de droit, que notre société est incapable de traiter « démocratiquement » des grands sujets de notre époque. Les ZAD sont là pour nous rappeler que le débat politique et démocratique est aujourd’hui piégé et confisqué par une classe politique sans imagination et sans projet de société.

Les zadistes pourront ainsi paraphraser une phrase célèbre :

                     « ZAD DE TOUS LES PAYS UNISSEZ-VOUS ! 

25 décembre 1014

 

 

LES ZADISTES, UNE NOUVELLE "RACE" DE MILITANTS/ES ?
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LA DEMOCRATIE À L’EPREUVE DES GRANDS PROJETS

 

On a vu dans l’article précédent « LA FIN DES GRANDS PROJETS ? Les raisons écologiques qui sont à l’origine de la contestation des « grands projets » actuels. L’aspect démocratique et citoyen a été seulement effleuré,… il s’agit maintenant de l’aborder.

La préservation de l’environnement est une chose trop importante pour être délaissée par les citoyens. Il y va de la survie de toutes les espèces vivantes. Mais le mode de fonctionnement dit « démocratique » de nos sociétés est loin d’être adapté aux exigences et impératifs du moment.

 

INTERÊT GENERAL ET INTERÊTS PARTICULIERS

 

La frontière entre les deux peut être très imprécise et à géométrie variable. Ceci vient de la définition des deux concepts et de la manière dont le système dominant les décline.

L’intérêt général, qui pourrait paraître évident, est en fait une notion floue qui veut concilier à la fois les intérêts globaux de l’équilibre du système économique dominant et l’expression des intérêts des particuliers et des entreprises. L’intérêt général ne peut pas être dissocié de l’intérêt et des conditions de survie du système économique dominant en place. De plus, et par voie de conséquence, dans son acception courante, l’intérêt général ne saurait être entravé par le/s intérêts/s particulier/s. A moins de dire, ce qui est absurde, que l’intérêt général n’est que la synthèse des intérêts particuliers.  Vivre en collectivité, démocratiquement, c’est réaliser la difficile alchimie entre le général et le particulier. C’est là que le bât blesse !

Dans l’Histoire et dans tous les systèmes économiques, les classes dominantes ont usé et abusé de leur pouvoir pour faire prévaloir, l’intérêt de celui-ci, qui correspond en fait à leurs propres intérêts (donc particuliers) en donnant plus ou moins l’impression de le faire dans l’intérêt du salut de chacun et de tous. On voit la confusion !

Le capitalisme, aujourd’hui, ne fait pas exception à cette règle. Privilégiant la rentabilité du capital sous couvert d’un système qui se veut démocratique, il impose en fait, et en droit, un intérêt général qui a une conception bien singulière de l’intérêt particulier. La dérive est totale au stade de la mondialisation du capital et de la domination dans le champ de l’économique ; des structures économico-financières imposent de fait,… et bientôt de droit, leur loi. Le TAFTA (Traité de Libre Echange entre l’Europe et les USA actuellement en négociation) étant le stade ultime de cette dérive.

A ce stade du conflit entre l’intérêt général, en réalité celui des grandes firmes, et celui du particulier, on pourrait en conclure à l’éternel conflit entre les possédants et les spoliés…ce qui donne du « grain à moudre » aux tribunaux et aux conflits sociaux.

Mais désormais il y a plus grave !

 

L’INTERET GENERAL CONTRE L’INTERET GENERAL

 

L’intérêt général du système, même quand il tient compte d’intérêts particuliers, peut être en parfaite contradiction avec l’intérêt général de l’Humanité… et c’est cette situation que nous vivons aujourd’hui.

Concevoir un grand projet, même s’il correspond à des intérêts particuliers locaux (cas de Sivens, de Roybon,…), même s’il est approuvé par des gens du cru, c'est-à-dire les principaux intéressés, et premiers concernés,… ne peut plus être aujourd’hui une simple opération d’aménagement. Pourquoi ? Parce que, désormais, la multiplication, l’extension, des projets d’aménagement altèrent gravement l’environnement, autrement dit un intérêt général encore plus vaste que ce que définissait de manière plus ou moins étroite, l’intérêt général classique dans sa précédente acception. La généralisation des destructions des forêts, des bois, des marais, des terres arables,… à l’échelle d’un département, d’un pays, de la planète, hypothèque gravement l’avenir de la biodiversité, autrement dit de l’équilibre de la Nature.

Cette nouvelle dimension échappe complètement aux politiciens qui ne voient que le court terme (leur mandat), de même que les particuliers qui ne voient que leurs intérêts immédiats (ce qu’ils peuvent gagner ou perdre).

On assiste à un véritablement changement d’échelle dans la manière avec laquelle on doit gérer l’espace de vie. Cette nouvelle vision du monde est loin d’être partagée par une majorité, elle est au contraire le fait d’une minorité qui ainsi est marginalisée, suspectée, qualifiée d’utopiste, d’irréaliste, voire de terroriste quand elle décide de passer à l’action.

Le processus démocratique classique que nous connaissons est totalement obsolète pour répondre aux nouvelles contraintes qui s’imposent aux études prospectives et à la prise de décision. Si à un instant t, une minorité peut avoir raison contre la majorité, s’oppose à un Etat reconnu comme démocratique, cela veut dire que l’on doit repenser le fonctionnement « démocratique » de la société.

Cette situation révèle en fait une réalité beaucoup plus fondamentale : le système économique, le capitalisme, est parfaitement inadapté aux limites atteintes par le progrès technique et son utilisation dans le cadre de la recherche du profit.

Le « phénomène des ZAD » que l’on veut nous faire considérer comme marginal et provocateur est en fait révélateur d’une crise qu’il ne faut pas hésiter à qualifier de civilisation.

La solution à ce défi n’est ni dans l’État, ni dans l’État de droit, ni dans les Instances politiques,… tous garants et soumis aux intérêts du système, mais désormais dans les initiatives citoyennes.

 

22 décembre 2014

LA DEMOCRATIE A L'EPREUVE DES GRANDS PROJETS

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