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Publié par PM sur
Publié dans : #matiere a reflexion

INERTIE DES CONSCIENCES ET CHANGEMENT SOCIAL

On ne peut qu’être stupéfait pas l’attitude de la majorité des individus qui composent notre société : aller de manière aussi évidente à l’encontre de ses propres intérêts

Que des patrons, des privilégiés, des racistes, des profiteurs votent pour un de leur représentant politique,… on le comprend parfaitement. Mais que des pauvres, des exclus, des chômeurs, des salariés, des jeunes votent pour le même personnage il y a là quelque chose d’apparemment incompréhensible.

Certes, va-t-on dire, il y a la propagande, les médias,… soit, mais ceci ne peut expliquer cela, ou du moins pas un phénomène aussi massif.

On pense, à tort, qu’il ne s’agirait que d’un déclin de la conscience et qu’une simple volonté de convaincre pour faire comprendre suffirait à renverser la tendance. Si c’était le cas, en effet, le travail inouï des militants sur le terrain porterait ses fruits… Or, tout ce travail a été fait en vain. Alors ?

UNE AMBIGUITE CONGENITALE

Paradoxalement la « révolution philosophique », celle du « siècle des lumières » si elle a réveillé les esprits a fini, dans le cadre du système marchand dont elle a permis l’émergence, par enfermer les consciences et les corps.

L’homme libéré de Dieu est devenu dépendant de lui-même, ou plutôt des structures économiques et sociales mises en place par des évènements historiques qu’il n’a pas toujours bien maîtrisés. Celles et ceux, en effet, qui, à l’occasion de ces évènements ont pris le pouvoir, ont habilement fait leurs les valeurs de cette nouvelle philosophie et les ont mises au services de leurs intérêts. Ainsi naquit un nouveau système économique et politique fondé sur des valeurs difficilement contestables… mais aux pratiques qui ont tôt fait de montrer que s’il en était l’héritier historique il en faisait un usage parfaitement contraire aux principes énoncés – voir toute l’histoire du mouvement ouvrier et de la colonisation.

Est née alors, une extraordinaire confusion ou malentendu dont nous pâtissons encore aujourd’hui.

Ce système fondé sur la liberté et l’égalité est de fait, sinon de droit, devenu, de fait, totalitaire – au sens étymologique du terme - dans la mesure ou il exclu toute possibilité de son dépassement… Il constitue un tout, une finalité au point que toute idée de dépassement est considérée soit comme utopique (le rêve), soit en contradiction avec les valeurs (donc « antidémocratique ») qui en principe le fondent mais qu’il détourne sans scrupule.

La contestation sociale, jusque là interdite a été peu à peu autorisée (loi sur la presse et les associations), mais en même temps elle a été codifiée et ce, de telle manière qu’elle entrait, et entre encore, dans ce qui est acceptable pour le système. Autrement dit on peut le contester mais à condition qu’il n’y ai aucune conséquence concrète, c’est-à-dire une remise en question.

L’histoire des conflits sociaux depuis le 19e siècle en dit long sur l’ambivalence, l’ambiguïté et les doubles discours tenu par ce système.

Mais il y a plus grave.

UNE CULTURE DE LA DEPENDANCE

La citoyenneté qui avait été définie comme la quintessence de l’action, de la liberté et de l’indépendance de l’individu dans les affaires de la cité, a cédé la place à un mécanisme de confiscation du pouvoir qui s’exerce désormais dans un cadre strict, garant de la pérennité du système et confié à des individus qui n’ont qu’une seule mission : gérer le système… puisque de toutes manières « il ne peut y en avoir d’autre ».

On en arrive ainsi à une situation ubuesque : le citoyen peut tout à condition que ça n’ai aucune conséquence sur l’existence du système.

Toute l’Histoire du 20e siècle nous montre d’ailleurs comment le système marchand s’est efficacement défendu : répression, guerres, lois d’exception, fascisme… semant la confusion dans les esprits – par exemple en faisant croire que le fascisme n’a rien à voir avec lui ( ???) alors qu’il en est une production directe.

La manipulation de l’individu a atteint son summum quand le système marchand a fait croire que si l’on était responsable ( ?) et compréhensif ( ?), on pourrait répartir plus équitablement les richesses… et c’est ce qu’il a fait, dans une certaine mesure et pendant un certain temps : acquis sociaux, augmentation du pouvoir d’achat,… désamorçant ainsi toute contestation radicale… ce qu’il a réussi à faire car les conditions économiques le permettaient.

Ainsi, tout un système politique, sous le contrôle des gestionnaires du capital, s’est constitué, gérant les places des « représentants du peuple », les corrompant directement ou indirectement, les isolant le cas échéant, les finançant, directement ou indirectement. Le développement des médias a démultiplié le processus de manipulation au point qu’aujourd’hui la masse citoyenne est une masse d’assistés politiques, sans initiatives, sans projets, quémandant des « réformes » des « avantages », totalement dépendantes des promesses, des « bons vouloir » des programmes des candidats aux suffrages…

Le choix politique est libre, comme est libre l’âne attaché au puit et qui pompe l’eau au rythme qui lui convient…. à condition que l’eau monte.

Le citoyen est aujourd’hui parfaitement dépendant du système politique… et donc du système économique qui le soutend. Sa seule action se limite à désigner celles et ceux qui gèreront le système en place.

Sa dépendance porte un joli nom : respect des principes « démocratiques » ( ???)

PROBLEMATIQUE CHANGEMENT SOCIAL

On comprend que dans ces conditions, le concept même de « changement social » est particulièrement complexe à définir. En effet, changer, mais changer quoi ? Le changement est présenté comme un changement interne au système, un réaménagement qui en aucun cas ne remettra en question ses principes. Le changement ne devient qu’un « ravalement de façade ». C’est ce qui s’est produit durant tout le 20e siècle dans les pays développés.

Au cœur de tous les discours politiques, tous sans exception, le changement social perd tout contenu concret et à fortiori stratégique. Le concept de changement social, devient une valeur en soi… On ne sait pas trop ce que l’on y met concrètement derrière, mais on est pour ( ?)… au point que tout le monde ( ?) est pour et que chacun y met ce que bon lui semble ( ?)…

En fait, et ce n’est pas un phénomène nouveau, le changement social, le vrai, celui qui transforme les rapports sociaux, ne va pas de soi, n’est pas automatique, n’est pas spontané, et ce dans tous les systèmes de l’Histoire… une inertie sociale existe, déterminée par la répression, l’idéologie dominante, mais aussi, on l’oubli trop souvent, et en particulier aujourd’hui, par le manque de perspectives, l’espoir de pouvoir améliorer sa situation sans bouleverser les rapports sociaux, la peur de l’inconnu,…

Quant aux mouvements de révoltes sporadiques, aussi justifiés soit-ils, aussi violents soient-ils, s’ils posent le problème, s’ils sont les symptômes des contradictions du système en place, ne sont absolument pas le prélude au changement. Les révoltes paysannes du Moyen Age, souvent en alternance avec une véritable dévotion « au bon maître », n’ont jamais été le moteur du renversement de l’Ancien Régime… c’est la Bourgeoisie commerçante qui l’a renversé… par sa pratique alternative.

Il y a aujourd’hui, indubitablement une inertie des consciences qui s’exprime par un conservatisme exacerbé. Lutter contre cette inertie ne peut se faire par une simple « contre propagande », aussi progressiste soit-elle… à ce jeu le système dominant est gagnant à tous les coups. Le « déblocage » des consciences ne peut se faire que lorsqu’elles deviennent actrices de leur propre destinée… lorsque leurs doutes, leurs espoirs prennent corps par une pratique concrète.

L’important aujourd’hui est de redécouvrir le véritable sens de : l’Homme acteur de son Histoire. Ceci demande de dépasser le cadre conservateur et mystificateur que nous impose le système dominant et dans lequel la majorité soit se complait, soit se « satisfait » faute d’autre chose.

25 mai 2007
 

Patrick MIGNARD

Voir aussi les articles :

« LA CONSCIENCE EN MIETTES »

« LE CONSERVATISME NOUVEAU EST ARRIVE »

« MARCHANDISATION ET CITOYENNETE » (1)

« MARCHANDISATION ET CITOYENNETE » (2)

 

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LA FIN DE LA SOCIAL DEMOCRATIE

Il n’est pas question ici de spéculer sur les magouilles internes au Parti Socialiste et assimilés, mais d’essayer de comprendre ce qui a fait la social démocratie et ce qui la défait.

Il ne faut surtout pas le dire aux « socialistes » et assimilés, mais soyons réaliste : la social démocratie est morte. Il faut dire qu’elle était bien malade… Elle est morte de « mort naturelle »… je veux dire par là qu’elle a correspondu à une « nécessité » historique et qu’aujourd’hui elle ne sert plus à rien, ni aux salarié-e-s, ni au Capital. La spécificité social démocrate est entrain de se fondre - sans artifice idéologique, ce qu’elle avait toujours préservé - de manière implicitement et explicitement dans la gestion pure et simple du système marchand.

Ce constat est vital afin de débarrasser le champ d’action de débris politiques et idéologiques qui plombent la conscience, faussent l’action politique et offrent de vains et faux espoirs.

GENESE DE LA SOCIAL DEMOCRATIE

La social démocratie est née dans la foulée de l’instauration du système marchand, en Europe au 19e siècle. Face à la catastrophe sociale la riposte s’est organisée. Elle a pris plusieurs voies allant de la critique et action radicales, jusqu’à la collaboration avec le patronat. C’est dans cette dernière mouvance que s’installe très rapidement la social démocratie.

Elle fonde son analyse, souvent à géométrie variable en fonction des circonstances et des particularités locales, sur deux points essentiels qu’elle conserve jusqu’à aujourd’hui :

l’économie de marché est indépassable, la marche vers un monde meilleur est affaire de revendications et de conquête du pouvoir par des progressistes. Même si, historiquement il était faux, le choix a été d’une certaine manière conjoncturellement judicieux… il correspondait à une « marge de manœuvre réformiste » que permettaient les conditions d’existence d’alors du capital. En effet la social démocratie a, dans les pays développés, supplanté les autres courants anti-système, en particulier les courants anarchistes et communistes. Elle a su conjointement gagner la confiance du capital et celle des salariés, elle a su mettre en place des politiques de compromis qui ont à la fois aidé le système marchand à contourner (pas à dépasser) ses contradictions et à satisfaire des revendications sociales avancées par les salariés.

DU « TEMPS DES VACHES GRASSES »…

Cet âge d’or de la social démocratie n’a rien de miraculeux…. Elle a su jouer sur le fait que, durant une période, le système marchand pouvait s’acheter la « paix sociale » dont il avait besoin en cédant aux revendications des salariés...

La domination économique de l’Europe et des USA, le fait qu’ils détenaient quasiment seuls, la technologie, les capitaux, les marchés, les compétences, la force de travail adaptée,… donnait un monopole qui permettait bien des choses.

C’est ainsi que contrairement aux nombreuses prédictions alarmistes sur la « paupérisation des masses salariés », on a vu, dans ces pays, le niveau de vie des salariés augmenter, proportionnellement à la confiance qu’ils mettaient dans ces prédictions qui permettaient à la fois d’augmenter les avantages et de ne prendre aucun risque politique.

Le système marchand n’a jamais été véritablement remis en péril dans les pays développés.

Se faisant, la social démocratie a véritablement créé une véritable « culture politique », une culture de la soumission consentie à l’égard d’un système qui pouvait accorder des miettes substantielles.

… A CELUI DES « VACHES MAIGRES »

Le « mitterrandisme » a été, en France, le chant du cygne de cette saga politique. Homme d’appareil, homme d’Etat accompli, fin politique il a su, à des fins personnelles, à contre courant même de l’évolution du système marchand, faire croire que le charme continuait. Réduisant à néant un PCF toujours décalé par rapport à la réalité politique et sociale, il a porté la politique social démocrate au bout de sa logique dans un système marchand qui reprend peu à peu tous ses droits… et les acquis qu’il avait consentis.

Ses héritiers se retrouvent aujourd’hui sur le sable…

La social démocratie ne fait plus rêver et ne peut plus faire rêver. Pourquoi ?

Parce que le projet économique et politique de celle-ci ne correspond plus aux données économiques qui lui permettaient de le réaliser. … le capital est désormais mondialisé et échappe à l’autorité des états nation, donc aux conditions qui permettaient à la social démocratie d’avoir une crédibilité.

La mort de la social démocratie, c’est en fait la fin des illusions réformistes, c’est-à-dire de la croyance en la possibilité d’humaniser le système marchand.

La véritable débandade à laquelle nous assistons, de ces « hommes de gauche » qui passent avec armes et bagage chez l’ « adversaire » n’est que la concrétisation de cette extinction d’une voie politique qui a fait son temps.

Ceci ne veut bien sûr, et hélas, pas dire que l’on assiste à une prise de conscience généralisée en vue d’un changement radical du système d’organisation sociale… L’Histoire, et en particulier celle du 20e siècle, est pleine de ces exemples où, quand le peuple a un choix à faire, il fait le pire, adroitement manipulé par aujourd’hui les médias, mais ce n’est pas nouveau… au Moyen Age c’était l’Eglise.

Le pire est toujours présenté comme le meilleur (« ensemble tout est possible »), qui permet de conserver des acquis, la stabilité, face à l’ « aventure » et au « chaos »… C’est peut-être absurde mais ça a marché, et ça marche encore !... Et pas besoin forcément de violence pour forcer la main au plus grand nombre (des exemples ? et même récents ?).

Aujourd’hui, c’est d’une certaine manière, ce mécanisme qui a parfaitement fonctionné. Pas d’alternative crédible, division et cacophonie parmi celles et ceux qui « veulent changer », du discours,… que du discours, grandes phrases creuses : (« Un monde nouveau est en marche »)…

On prend donc les mêmes, repeints, et on recommence. C’est ce qui s’appelle : assurer…. C’est-à-dire en l’absence d’alternative, assurer la stabilité.

SAUVER LA DEPOUILLE ?

La faillite de la social démocratie laisse cependant des scories dont il est difficile de se passer. Héritière d’un appareil politique, d’un discours, de références, d’habitudes, elle continue à instiller le doute, l’espoir,… le tout soutenu par un appareil politique, qui est le repaire d’une redoutable bureaucratie. Ainsi, la survie de l’organisation est essentielle, non pour des raisons politiques, nous venons de le voir, mais surtout pour des raisons bureaucratiques, de la survie de l’appareil, du statut social de ses membres qui partagent avec leurs « adversaires politiques » les privilèges du pouvoir… certains de ses membres n’hésitent d’ailleurs pas d’aller « manger dans la soupe d’en face ».

Cette bureaucratie fait tout, à l’image de ses « adversaires », souvent sortis toutes et tous du même sérail, pour maintenir le système politique qui assure la garantie, la gestion et la pérennité du système marchand. La victoire ou la défaite des uns et/ou des autres n’a rien à voir avec un victoire et défaite populaire,… il s’agit chaque fois de la victoire et de la défaite d’un clan. .. La preuve ?

Quelle différence essentielle dans les programmes ? Essentiellement aucune.

Qu’a fondamentalement changé la social démocratie dans le système marchand, et que reste-t-il du peu qu’elle a fait ? Quasiment rien.

Cette même social démocratie nous appelle aujourd’hui à la rescousse. Elle veut sauver ses élus, ses sièges, pas pour ses intérêt (évidemment),… mais, dit-elle avec le plus grand des sérieux,… pour notre bien à nous ( ???) Qui peut encore tomber dans le panneau de cette comédie ?

Le champ fétide de la politique politicienne, seul lieu où elle se sente à l’aise, empeste notre avenir, et obscurcit notre conscience. Il est temps de la laisser à ses jeux stériles.

19 mai 2007                                                                        Patrick MIGNARD

Voir aussi l’ article :

« LA « REVOLUTION » NEO CONSERVATRICE »

 

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LA « REVOLUTION » NEO CONSERVATRICE

Il y a quelque chose de logique dans ce qui est entrain de se passer aujourd’hui en France… Après l’Angleterre, les USA,… après les virages conservateurs dans tous les pays Européen, la France est entrain de faire le sien. Ne nous laissons pas obnubiler par les particularismes locaux, et en particulier par la spécificité française. L’ « économie française », issue de l’ « Etat-nation France » fait partie du grand mouvement du capital à l’échelle mondiale, à ce titre elle n’échappe pas à ses lois de développement.

La marche forcée économique, et politique vers un aménagement institutionnel – internationalement avec l’évolution du FMI et la création de l’OMC, mais aussi nationalement avec l’accession des « conservateurs » aux pouvoirs – c’est tout cela que le nouveau Président incarne.

Essayons de comprendre et de raisonner logiquement, sans a priori ni préjugés.

LES CONTRE TEMPS DE L’HISTOIRE

Lorsque la gauche accède au pouvoir en mai 1981, le monde est au seuil de la vague libérale qui va le submerger. Le programme de nationalisations de la Gauche, son programme social, sont parfaitement à contretemps de la tendance générale imposée par la mondialisation du capital au travers des politiques impulsées par Reagan et Thatcher. Le mythe de la Gauche ne tiendra que trois ans (les deux gouvernements Mauroy), ce sera ensuite Fabius et son plan de rigueur et la première cohabitation en 1986.

Dès lors, la Gauche fait sienne, sans l’avouer, le libéralisme économique… Apparaît ce que l’on nommera à juste titre le « social libéralisme ».

Dès lors, tous les grands thèmes qui fondaient les « politiques de Gauche » vont être battus en brèche : nationalisations, défense du service public, protection sociale, retraites, pouvoir d’achat… les programmes économiques et de la Gauche vont étrangement se ressembler,… pas seulement en France, mais dans tous les pays européens… La tendance est générale. Tous les pays européens occidentaux, et d’une certaine manière ceux d’Europe de l’Est, plus les USA, suivant les spécificités de chacun, passent par cette phase

Il serait évidemment faux d’en conclure à une quelconque fatalité. Il ne s’agit pas de cela mais d’une logique dans le développement mondialiste du capital.

Le système marchand se donne ainsi, ce qui est parfaitement logique, les conditions politiques et idéologiques de répondre au mieux à ses impératifs économiques. Que ce soit les salariés qui en fassent les frais est une conséquence logique de ce qu’est véritablement le système marchand.

LA « RUPTURE » CONSERVATRICE

Beaucoup se sont gaussés du terme de « rupture » employé par le leader de la droite… C’était une erreur. On a trop tendance à comprendre le terme de « rupture » dans le sens de « rupture progressiste », rupture avec un système pour plus de progrès social. On a oublié que ce terme peut se comprendre dans l’autre sens… et c’est bien dans celui-ci que se fait la rupture conservatrice.

Ne nous laissons pas tromper par les différences et particularismes locaux et nationaux.

La rupture qui s’installe en France avec le nouveau gouvernement est une phase nouvelle du développement du système tel que l’a connue l’Angleterre thatchérienne : fini les concessions, fini les acquis sociaux, fini le dialogue social aboutissant à un compromis. L’ « Etat providence » laisse désormais la place à l’ « Etat gendarme »., la juridiciarisation des conflits sociaux devient la norme.

Tout affrontement direct, central, est voué à l’échec. Le système a les moyens politiques, judiciaires, militaires et même psychologique et idéologique avec les médias, de déjouer toute action de déstabilisation du modèle classique : grèves… même insurrectionnelles, manifestations… même violentes, pétitions, élections,…

Les outils de la contestation classique qui a fait les beaux jours des syndicats et partis politiques sont désormais obsolètes.

UNE OPPOSITION INEXISTANTE

Face à cette nouvelle phase de développement du capital, la pensée de Gauche est totalement désarmée et même divisée… c’est le moins que l’on puisse dire – sa stratégie purement électorale est en lambeaux.

Soit elle adhère peu à peu à la nouvelle logique sans l’avouer mais sans ambiguïté quant aux conséquences,… c’est le cas du PS. Qui tient un double discours peu crédible, ni dans un sens ni dans l’autre.

Soit elle s’accroche aux vieilles formes de contestations de l’époque des « trente glorieuses » et avant… et c’est le cas de la « gauche de la gauche » qui tient un discours radical, vindicatif, mais est impuissante sur le terrain… et sans perspective même et surtout électorale… sans parler de la pratique alternative concrète.

Entre les deux, un Parti Communiste complètement déboussolé, sans stratégie, ayant perdu sa base ouvrière, ses bastions, ses référents, et qui ne sait plus s’il doit s’allier à son ancien allié, le PS pour sauver ses élus locaux, ou rompre sachant qu’il n’a plus le leadership à gauche.

A la fin des années 90 un courant, mouvement, dit altermondialiste a pris conscience du changement, des perspectives inquiétantes et de l’urgence d’un nouveau type de mobilisation… Soulevant un immense espoir, il s’est rapidement englué dans les problèmes bureaucratiques, les compromissions politiciennes, l’expression des égos surdimensionnés des nouveaux leaders. Il a subit l’assaut plus qu’intéressé des organisations politiques traditionnelles qui voyaient là un vivier de militants et d’idées. Il a finalement fini exsangue aux marges d’une classe politique de gauche débile et d’un mouvement social désorienté, incapable, sinon dans les formes anciennes de penser un nouveau rapport au politique.

On en est là aujourd’hui alors que les gestionnaires du capital, profitant d’un évanouissement du mouvement social épuisé par de vaines mobilisations, de vains débats, de vaines querelles partisanes, passent à la vitesse supérieure pour « moderniser l’économie et la politique », autrement dit, liquider les acquis sociaux de plus d’un siècle et soumettre notre société aux exigences de la valorisation du capital.

UNE INCOMPREHENSION TOTALE DE LA NOUVELLE SITUATION

La vieille tactique qui consistait à dire, « faisons de la propagande, accédons au pouvoir, et mettons en place une politique progressiste sur le plan économique et social »,… ne marche pas,… et donne encore moins l’illusion de marcher car le système ne peut plus, dans le cadre de la mondialisation s’acheter la paix sociale par des concessions.

Cette vieille tactique a plus ou moins fonctionné tant que le système se satisfaisait de son existence dans le cadre des « états nations » : la Gauche accédait au pouvoir et faisait des réformes sociales que le système pouvait économiquement supporter.

Avec la mondialisation, qui est en fait la mondialisation de la valorisation du capital, tout change : le coût économique des acquis sociaux entrave le bon fonctionnement du capital qui a d’autres horizons pour se valoriser. L’arrivée de la « Gauche » au pouvoir dans les différents pays européens montre que cette pratique politique aboutit inéluctablement à la gestion libérale du système. Les programmes politiques sociaux tels que pouvait les proposer la Gauche ne sont plus crédibles… car, comment expliquer autrement leur rejet par le plus grand nombre et l’adhésion de celui-ci à des programmes qui sont parfaitement contradictoires avec ses intérêts ?

Il nous faut repenser notre rapport au politique et donc à la politique de manière totalement différente.

Le problème, c’est qu’un tel bouleversement non seulement transforme notre vision de l’action politique, mais va à l’encontre des intérêts bien établis des bureaucraties politiques qui font de leur pratique électorale de parlementaires et de notables, un véritable fond de commerce. Or, ces bureaucraties verrouillent le champ et le débat politique. Demandez à un sénateur, député ou notable local de changer sa vision de l’action politique !...

Fonctionner avec ces bureaucraties c’est à coup sur se réduire à l’impuissance. La plupart ne comprennent pas la nouvelle donne, mais surtout, parmi ceux qui comprennent, ils ne veulent surtout pas changer une situation dont ils tirent personnellement milles avantages et privilèges.

Le champ de l’action politique est ailleurs…dans le champs de l’économique et du social. Nous ne pourrons convaincre au changement, et le plus grand nombre ne pourra se convaincre de la nécessité et de la possibilité du changement que si une alternative économique et sociale crédible s’impose.

Face à un capital internationalisé, incapable de dépasser ses contradictions dans le domaine du lien social et de la préservation de l’environnement, et disposant d’une puissance militaire et médiatique sans égal dans l’Histoire, nous ne pouvons jouer que sur son pourrissement et donc à partir des structures alternatives que nous construirons.

12 mai 2007                                                                        Patrick MIGNARD

Voir aussi les articles :

« ACQUIS SOCIAUX » : RIEN N’EST JAMAIS ACQUIS ! »

« LOGIQUE MARCHANDE OU LOGIQUE SOCIALE : FAUT CHOISIR ! »

« LA MARCHANDISATION DU MONDE »

« ILS NE CEDERONT PLUS RIEN ! »

 

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LA « DEMOCRATIE » CONTRE LA DEMOCRATIE

Pour instaurer un système autoritaire/dictatorial on n’a pas forcément besoin de la violence.

On sait depuis le milieu du siècle précédent que le processus dit démocratique peut mettre à mort, par sa propre logique,… la démocratie. S’il est certainement moins spectaculaire que le recours à la violence physique, il n’en est pas moins plus redoutablement dangereux… et les conséquences n’ont rien à envier en gravité, au coup d’état militaire.

L’incompétence, quand ce ne sont pas la bêtise, la bassesse et la trahison des « hommes et femmes de progrès »( ?) sont généralement à l’origine de ces catastrophes (faut-il donner des exemples, des dates et des noms ?).

LA « REVOLUTION » NEO CONSERVATRICE EN MARCHE

L’incompétence historique, légendaire, de ce qu’il est convenu d’appeler la Gauche… au sens le plus large du terme nous a désormais plongé dans une situation catastrophique. Ce sont ces pseudo théoriciens et autres « penseurs » politiques de pacotilles… en fait parfait bureaucrates, ou idéologues de Cour, qui nous ont conduit là où nous sommes aujourd’hui.

Car, comment expliquer qu’un réactionnaire comme le nouvel élu, démagogue parfait, issu d’un système d’escrocs, et de profiteurs, lié aux milieux financiers, porteur d’un bilan politique catastrophique puisse avoir un électorat aussi fourni et en particulier parmi les plus déshérités ?

De deux choses l’une :

ou bien le peuple est complètement débile… mais alors soyons cohérent… et ne parlons plus de démocratie…. ou bien tout est fait, avec la complicité de toute la classe politique pour enfermer ce peuple, dont on se méfie, mais dont on a besoin pour assurer sa légitimité, le débiliter, l’infantiliser, le rendre dépendant des experts et autres pseudo leaders politiques et économiques, le manipuler avec les médias et le formater aux exigences d’un système parfaitement contradictoire avec ses intérêts et ses aspirations. Pour ma part je fais le choix de la deuxième solution… et je ne suis pas certain, qu’à droite comme à gauche on ne se situe pas, sans le dire évidemment, dans la première.

Désormais les choses sont claires… aux yeux de la majorité – légale – du peuple, ce sont les « solutions » conservatrices et réactionnaires qui l’emportent.

Nous vivons aujourd’hui la faillite d’un processus qui nous a maintenu pendant plusieurs décennies dans l’immobilisme. Il n’y a plus aucune perspective dans la manière dont les politiciens envisagent l’action politique. Pourquoi ?

Tant qu’ils ont pu s’acheter la paix sociale, ils l’ont fait… mais aujourd’hui avec la mondialisation, ce n’est plus possible. Les masques tombent : la Gauche est impuissante à habiller d’une couche de social la gestion du système, la Droite joue parfaitement son rôle de faire fonctionner le système marchand quel qu’en soit le prix.

On a échappé à LE PEN en 2002, on n’a pas échappé à SARKOSY en 2007… et qu’a-t-on fait concrètement, socialement, sérieusement, entre 2002 et 2007 ? Rien.

La « révolution » néo conservatrice est désormais sur les rails… et ce n’est pas la Gauche qui fera dérailler le convoi… au contraire, elle court à la prochaine gare pour essayer de monter dans la locomotive.

LA FAILLITE D’UNE CERTAINE CONCEPTION DU POLITIQUE

Tout ce cirque pseudo démocratique pour en arriver à la conclusion affligeante suivante : le pouvoir anti-populaire a une légitimité populaire.

Ah elle est belle et efficace la « démocratie » de nos théoriciens politiques de gauche ! Ils ont bonne mine les « donneurs de leçon » et stratèges qui siègent dans les palais dorés de la République (faut-il donner des noms ?)….

Et que vont-ils maintenant raconter aux jeunes des banlieues qu’ils ont manipulés, qu’ils ont harcelés pendant des semaines pour qu’ils s’inscrivent sur les listes électorales ? Qu’il faut être patient ? Qu’il faut aller voter pour les mêmes aux législatives ? Qu’il faut attendre cinq ans ?...

Non seulement ils nous ont conduit dans la « merde » - avec plus ou moins notre consentement il est vrai -, mais il vont encore nous y enfoncer… Comment ? Mais c’est très simple

Ce sont des individus, incapables de voir au-delà des prochaines échéances électorales… J’exagère ? D’après vous quelles sont les prochaines perspectives politiques, dès aujourd’hui, et qui vont mobiliser tous les appareils de la Gauche ? Mais bien sûr les prochaines élections législatives ou chacune des organisations va essayer de s’imposer, tirer la couverture à soi, de nous faire croire que ce n’est que « partie remise », qu’il est important de….etc… Et la plupart des militants naïfs vont une fois encore marcher…que dis-je ?... courir !

Le processus électoral, qui isole les individus, les façonne, les conditionne, les flatte, leur fait peur ou les font rêver… est une escroquerie… et la démocratie n’a rien à voir avec ça. Ce fameux « civisme » de participation dont se gargarisent les médias et à peu près toutes les organisations politiques n’est que l’instrument et l’expression d’un abêtissement généralisé de la société civile… une mise en condition pour justifier une légitimité de pacotille fondée sur la manipulation et le conditionnement.

UN IMPERATIF SOCIAL/POLITIQUE CATEGORIQUE

Nous sommes aujourd’hui dans une impasse politique.

Le changement radical de stratégie politique est un impératif au risque d’une stagnation mortifère. Cet impératif sera un véritable arrachement, un bouleversement dans nos habitudes de penser le/la politique.

Les organisations politiques existantes le peuvent-elles ? Probablement pas. PS et PC moribond sont totalement dépassés, sclérosés, rongés par la soif de pouvoir, la bureaucratie et l’étroitesse d’esprit, …

Les organisations d’extrême gauche sont en voie d’ « électoralisation », prises par la logique politico médiatique ambiante et croyant s’en détacher en tenant un discours radical (voir LO et la LCR)… il suffit de voir comment elles vont mobiliser leurs forces exsangues pour les prochaines élections.

Reste la nébuleuse alternative / altermondialiste. Composée d’éléments critiques, elle subit tout de même, à la fois l’ambiance générale électoraliste, ce qui l’amène à faire n’importe quoi (voir les élections présidentielles), et à dire n’importe quoi avec des slogans plus publicitaires que politiques du genre « Un autre monde est en marche »( ?) … quel monde ? comment ? avec qui ? où ?...

Elle est aussi minée par les organisations politiques traditionnelles qui l’utilisent comme vivier militant et assèche ses initiatives originales. L’expérience a montré que toute tentative de convergence stratégique avec les organisations n’aboutit qu’à l’impuissance et l’échec, et conduit inéluctablement sur le terrain électoral que l’on sait stérile. Or, il est cette fois manifestement démontré qu’à ne tenir qu’un discours, aussi progressiste soit-il,… ne sert pas à grand-chose… une autre dimension est à explorer et à investir.

C’est donc sur un autre terrain qu’il faut aujourd’hui poser la question stratégique… terrain sur lequel n’intervient aucune organisation… sinon pour s’en servir uniquement de faire valoir, le terrain de l’alternative sociale et politique.

C’est dans ce nouveau champ que doit se construire la véritable démocratie, le monde nouveau, par une pratique alternative qui a la fois fondera une véritable autonomie et autodétermination du citoyen par rapport à un système qui l’oppresse et jettera les bases de rapports sociaux nouveaux. On est alors loin des grenouillages et artifices des élections.

Dans ce domaine tout est à faire, quoique des bases ont déjà été posées, dans le débat et la réflexion économique et sociale depuis le 19e siècle, mais aussi et surtout au travers des structures alternatives qui, plus ou moins empiriquement se sont installées dans le paysage social et économique. Ce sont ces structures qu’il faut développer, étendre, fédérer, intégrer dans une stratégie de critique, de contestation et de dépassement du système marchand. Ce sont ces structures et leur développement qui doivent porter les espoirs pour demain…

Le pouvoir néo conservateur va désormais tout verrouiller : les médias, les institutions. Il va limiter nos marges de manœuvre et d’action par la loi et la répression. S’affronter directement à lui est suicidaire, marcher sagement dans les limites qu’il nous autorise c’est capituler.

Nous n’avons désormais plus le choix. Laissons aux « Sisyphe » de l’action politique le soin et la tâche de rouler indéfiniment la roche de leurs espoirs toujours déçus sur la pente abrupte du parcours du combattant imposé par le système.

Investissons de nouveaux espaces de pratique et de liberté.

Inventons un autre rapport au poli

LA « DEMOCRATIE » CONTRE LA DEMOCRATIE

Pour instaurer un système autoritaire/dictatorial on n’a pas forcément besoin de la violence.

On sait depuis le milieu du siècle précédent que le processus dit démocratique peut mettre à mort, par sa propre logique,… la démocratie. S’il est certainement moins spectaculaire que le recours à la violence physique, il n’en est pas moins plus redoutablement dangereux… et les conséquences n’ont rien à envier en gravité, au coup d’état militaire.

L’incompétence, quand ce ne sont pas la bêtise, la bassesse et la trahison des « hommes et femmes de progrès »( ?) sont généralement à l’origine de ces catastrophes (faut-il donner des exemples, des dates et des noms ?).

LA « REVOLUTION » NEO CONSERVATRICE EN MARCHE

L’incompétence historique, légendaire, de ce qu’il est convenu d’appeler la Gauche… au sens le plus large du terme nous a désormais plongé dans une situation catastrophique. Ce sont ces pseudo théoriciens et autres « penseurs » politiques de pacotilles… en fait parfait bureaucrates, ou idéologues de Cour, qui nous ont conduit là où nous sommes aujourd’hui.

Car, comment expliquer qu’un réactionnaire comme le nouvel élu, démagogue parfait, issu d’un système d’escrocs, et de profiteurs, lié aux milieux financiers, porteur d’un bilan politique catastrophique puisse avoir un électorat aussi fourni et en particulier parmi les plus déshérités ?

De deux choses l’une :

ou bien le peuple est complètement débile… mais alors soyons cohérent… et ne parlons plus de démocratie…. ou bien tout est fait, avec la complicité de toute la classe politique pour enfermer ce peuple, dont on se méfie, mais dont on a besoin pour assurer sa légitimité, le débiliter, l’infantiliser, le rendre dépendant des experts et autres pseudo leaders politiques et économiques, le manipuler avec les médias et le formater aux exigences d’un système parfaitement contradictoire avec ses intérêts et ses aspirations. Pour ma part je fais le choix de la deuxième solution… et je ne suis pas certain, qu’à droite comme à gauche on ne se situe pas, sans le dire évidemment, dans la première.

Désormais les choses sont claires… aux yeux de la majorité – légale – du peuple, ce sont les « solutions » conservatrices et réactionnaires qui l’emportent.

Nous vivons aujourd’hui la faillite d’un processus qui nous a maintenu pendant plusieurs décennies dans l’immobilisme. Il n’y a plus aucune perspective dans la manière dont les politiciens envisagent l’action politique. Pourquoi ?

Tant qu’ils ont pu s’acheter la paix sociale, ils l’ont fait… mais aujourd’hui avec la mondialisation, ce n’est plus possible. Les masques tombent : la Gauche est impuissante à habiller d’une couche de social la gestion du système, la Droite joue parfaitement son rôle de faire fonctionner le système marchand quel qu’en soit le prix.

On a échappé à LE PEN en 2002, on n’a pas échappé à SARKOSY en 2007… et qu’a-t-on fait concrètement, socialement, sérieusement, entre 2002 et 2007 ? Rien.

La « révolution » néo conservatrice est désormais sur les rails… et ce n’est pas la Gauche qui fera dérailler le convoi… au contraire, elle court à la prochaine gare pour essayer de monter dans la locomotive.

LA FAILLITE D’UNE CERTAINE CONCEPTION DU POLITIQUE

Tout ce cirque pseudo démocratique pour en arriver à la conclusion affligeante suivante : le pouvoir anti-populaire a une légitimité populaire.

Ah elle est belle et efficace la « démocratie » de nos théoriciens politiques de gauche ! Ils ont bonne mine les « donneurs de leçon » et stratèges qui siègent dans les palais dorés de la République (faut-il donner des noms ?)….

Et que vont-ils maintenant raconter aux jeunes des banlieues qu’ils ont manipulés, qu’ils ont harcelés pendant des semaines pour qu’ils s’inscrivent sur les listes électorales ? Qu’il faut être patient ? Qu’il faut aller voter pour les mêmes aux législatives ? Qu’il faut attendre cinq ans ?...

Non seulement ils nous ont conduit dans la « merde » - avec plus ou moins notre consentement il est vrai -, mais il vont encore nous y enfoncer… Comment ? Mais c’est très simple

Ce sont des individus, incapables de voir au-delà des prochaines échéances électorales… J’exagère ? D’après vous quelles sont les prochaines perspectives politiques, dès aujourd’hui, et qui vont mobiliser tous les appareils de la Gauche ? Mais bien sûr les prochaines élections législatives ou chacune des organisations va essayer de s’imposer, tirer la couverture à soi, de nous faire croire que ce n’est que « partie remise », qu’il est important de….etc… Et la plupart des militants naïfs vont une fois encore marcher…que dis-je ?... courir !

Le processus électoral, qui isole les individus, les façonne, les conditionne, les flatte, leur fait peur ou les font rêver… est une escroquerie… et la démocratie n’a rien à voir avec ça. Ce fameux « civisme » de participation dont se gargarisent les médias et à peu près toutes les organisations politiques n’est que l’instrument et l’expression d’un abêtissement généralisé de la société civile… une mise en condition pour justifier une légitimité de pacotille fondée sur la manipulation et le conditionnement.

UN IMPERATIF SOCIAL/POLITIQUE CATEGORIQUE

Nous sommes aujourd’hui dans une impasse politique.

Le changement radical de stratégie politique est un impératif au risque d’une stagnation mortifère. Cet impératif sera un véritable arrachement, un bouleversement dans nos habitudes de penser le/la politique.

Les organisations politiques existantes le peuvent-elles ? Probablement pas. PS et PC moribond sont totalement dépassés, sclérosés, rongés par la soif de pouvoir, la bureaucratie et l’étroitesse d’esprit, …

Les organisations d’extrême gauche sont en voie d’ « électoralisation », prises par la logique politico médiatique ambiante et croyant s’en détacher en tenant un discours radical (voir LO et la LCR)… il suffit de voir comment elles vont mobiliser leurs forces exsangues pour les prochaines élections.

Reste la nébuleuse alternative / altermondialiste. Composée d’éléments critiques, elle subit tout de même, à la fois l’ambiance générale électoraliste, ce qui l’amène à faire n’importe quoi (voir les élections présidentielles), et à dire n’importe quoi avec des slogans plus publicitaires que politiques du genre « Un autre monde est en marche »( ?) … quel monde ? comment ? avec qui ? où ?...

Elle est aussi minée par les organisations politiques traditionnelles qui l’utilisent comme vivier militant et assèche ses initiatives originales. L’expérience a montré que toute tentative de convergence stratégique avec les organisations n’aboutit qu’à l’impuissance et l’échec, et conduit inéluctablement sur le terrain électoral que l’on sait stérile. Or, il est cette fois manifestement démontré qu’à ne tenir qu’un discours, aussi progressiste soit-il,… ne sert pas à grand-chose… une autre dimension est à explorer et à investir.

C’est donc sur un autre terrain qu’il faut aujourd’hui poser la question stratégique… terrain sur lequel n’intervient aucune organisation… sinon pour s’en servir uniquement de faire valoir, le terrain de l’alternative sociale et politique.

C’est dans ce nouveau champ que doit se construire la véritable démocratie, le monde nouveau, par une pratique alternative qui a la fois fondera une véritable autonomie et autodétermination du citoyen par rapport à un système qui l’oppresse et jettera les bases de rapports sociaux nouveaux. On est alors loin des grenouillages et artifices des élections.

Dans ce domaine tout est à faire, quoique des bases ont déjà été posées, dans le débat et la réflexion économique et sociale depuis le 19e siècle, mais aussi et surtout au travers des structures alternatives qui, plus ou moins empiriquement se sont installées dans le paysage social et économique. Ce sont ces structures qu’il faut développer, étendre, fédérer, intégrer dans une stratégie de critique, de contestation et de dépassement du système marchand. Ce sont ces structures et leur développement qui doivent porter les espoirs pour demain…

Le pouvoir néo conservateur va désormais tout verrouiller : les médias, les institutions. Il va limiter nos marges de manœuvre et d’action par la loi et la répression. S’affronter directement à lui est suicidaire, marcher sagement dans les limites qu’il nous autorise c’est capituler.

Nous n’avons désormais plus le choix. Laissons aux « Sisyphe » de l’action politique le soin et la tâche de rouler indéfiniment la roche de leurs espoirs toujours déçus sur la pente abrupte du parcours du combattant imposé par le système.

Investissons de nouveaux espaces de pratique et de liberté.

Inventons un autre rapport au politique.

7 mai 2007                                                                          Patrick MIGNARD

Voir aussi les articles :

« VICTOIRE DE « LA » POLITIQUE…MORT « DU » POLITIQUE »

« SE REAPPROPRIER L’ECONOMIQUE ET LE SOCIAL »

« CONTESTATION SOCIALE ET IMPUISSANCE POLITIQUE »

 

tique.

7 mai 2007                                                                          Patrick MIGNARD

Voir aussi les articles :

« VICTOIRE DE « LA » POLITIQUE…MORT « DU » POLITIQUE »

« SE REAPPROPRIER L’ECONOMIQUE ET LE SOCIAL »

« CONTESTATION SOCIALE ET IMPUISSANCE POLITIQUE »

 

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LES REVANCHARDS

 « JE VEUX TOURNER LA PAGE MAI 68 ! »

Tout ce que la France peut comporter de néo pétainistes a pu se retrouver le 29 avril 2007 au meeting parisien du candidat UMP à l’élection présidentielle. La charge contre l’ « esprit de mai 68 » qui a constitué le temps fort de son discours n’était pas sans rappeler les discours des Philippe HENRIOT et autres DEAT et DORIOT quand ils s’en prenaient à l’ « esprit du Front Populaire » qu’ils tenaient pour responsable de la « décadence morale de la France »… On sait ce que ça a donné.

Par une subtilité rhétorique, il arrive à exprimer ce qu’il pense tout en donnant l’impression de dire son contraire ce qui permet de donner des gages aux naïfs qui l’écoutent et de rassurer les profiteurs qu’il sert.

MORALE ET ORDRE MORAL

"Il y a en France un besoin de politique »…"Mais le besoin de politique a pour corollaire le besoin de nation. On la disait condamnée, et la voilà de retour, contre l’inquiétude née de la mondialisation. Je réclame le droit de pouvoir parler de l’identité nationale française sans être traité de nationaliste"

Adepte du libéralisme le plus débridé sur le plan économique, il se défausse sur un soi disant aspect moral, surfant impunément sur les peurs engendrées par cette même mondialisation marchande… génératrice d’inégalité, de destruction de l’environnement, d’exclusion, de guerres, de famines et de misère.

Il oublie de dire que si le politique a besoin de nation,… encore qu’il faille en faire la démonstration, l’économique, lui, n’a pas besoin, aujourd’hui, de nation. La mondialisation des marchés, la circulation des capitaux et de la force de travail dont il est un des plus ardents partisans, la déréglementation généralisée qu’il préconise, avec ses amis du MEDEF, vont exactement à l’encontre de ce qu’il essaye, pour des raisons électorales, de nous faire croire.

« Nous conjurerons le pire en remettant de la morale dans la politique »… « Le mot morale ne me fait pas peur. La morale, après 1968, on ne pouvait plus en parler. Pour la première fois depuis des décennies, elle a été au coeur d’une campagne ».

De tels propos laissent rêveur quand ils sont prononcés par un homme politique qui a été ministre des finances et ministre de l’intérieur d’un régime éclaboussé par les scandales et la corruption.

Ce monsieur, qui veut apparaître comme un idéologue et un moraliste confond deux choses : morale et ordre moral.

Il y avait en mai 68 de l’éthique, et même de l’esthétique, ce que ne peut pas comprendre le gardien obtus du système marchand, obnubilé qu’il est par les impératifs de rentabilité et de compétitivité.

Quels principes d’éthique a le système marchand quand il trie, exploite et exclu les individus ?

Monsieur Sarkozy a-t-il une éthique, une morale ? Certainement si l’on donne à ces termes le sens de système de normes.

Son éthique est celle du système marchand qu’il défend : la norme étant le profit et lui seul.

Son éthique est fondée sur l’inégalité, la confiscation du pouvoir, le contrôle des moyens de la communication,

Son éthique est fondée sur le fichage, dés la naissance, suivant une conception de la génétique qui a fait « führer » en Allemagne dans les années 30

Son éthique n’a rien à voir avec celle de « mai 68 » qui critiquait radicalement, au nom de principes humanistes, les fondements même du système que défend aujourd’hui ce Monsieur.

La morale dont il parle est en fait un « ordre moral », c’est-à-dire un ordre policé et policier … Ce même ordre défendu par la Sainte Inquisition en se prévalant des valeurs humanistes du Christianisme, ce même ordre dont se prévalait le Maréchal Pétain en se prévalant des valeurs « éternelles » de la terre… de ces ordres qui ont fait le lit et servi tous les totalitarismes.

LE LIQUIDATEUR

Mais il y a encore plus fort dans le délire démagogique :

"La contestation de tous les repères éthiques a préparé le terrain des parachutes dorés et des patrons-voyous."

Il fallait oser le dire, il a osé et il l’a dit. Que dire de quelqu’un qui est capable d’une telle infamie ?

Et d’en rajouter en expliquant que c’est l’esprit de mai 68 qui est à l’origine « des dérives du capitalisme financier » ( ???)… Et peut-être aussi du passage en 1986 de la comète de Halley ?...

Et les rafles des enfants devant les écoles, les contrôles aux faciès, la mise au pas de la magistrature, les scandales politico financiers, le chantage auprès des médias, les licenciements massifs, les nouveaux pauvres, les travailleurs pauvres, la liquidation des services publics des retraites, de la protection sociale, les sans logis,… est ce aussi la conséquence de « mai 68 » ?

« Les héritiers de Mai 68 avaient imposé l’idée que tout se valait, qu’il n’y avait donc désormais aucune différence entre le bien et le mal, aucune différence entre le vrai et le faux, entre le beau et le laid. Ils avaient cherché à faire croire que l’élève valait le maître [...], que la victime comptait moins que le délinquant. » « Il n’y avait plus de valeurs, plus de hiérarchie », « Dans cette élection, il s’agit de savoir si l’héritage de Mai 68 doit être perpétué, ou s’il doit être liquidé une bonne fois pour toutes ».

Bien sûr que ce Monsieur ne veut pas remettre en question la hiérarchie des valeurs, des privilèges, de ce que le système marchand défini comme le beau et le laid, et rajoutons l’efficace et l’inefficace, la richesse et la pauvreté, l’acceptable et l’inacceptable, la possession et le dénuement, le polluant et le non polluant, l’écologique et le non écologique,…

Son « ordre moral » il en fait un système qui verrouille la pensée critique, avec les médias et sa police. Demain, ce sera la « chasse aux sorcières »… le « temps des bûchers » est annoncé.

Pour finir dans l’absurde total, il accuse la Gauche d’être l’ « héritière de mai 68 »… Cette pauvre Gauche qui, à l’époque n’a rien compris à ce qui se passait et n’a toujours rien compris,… et a même fait les frais des évènements de la période.

Faut-il en rajouter dans la démonstration. Le fond est atteint du ridicule, de l’insupportable, de l’infâme.

Soutenu par quelques « débris intellectuels » (faut-il citer des noms ?) qui avaient fait de mai 68 un fond de commerce pour leur promotion personnelle et littéraire, et qui lui mangent aujourd’hui dans la main … ce « guide » de la pensée « moderniste » veut jeter les bases d’une nouvelle morale sociale, qui en fait sent le rance et tourne au vert de gris.

Le « je vais vous protéger » du candidat ressemble à s’y méprendre au « venez à moi avec confiance » du Maréchal. La période est certes différente, mais la démarche est la même.

Quelqu’un qui est capable de telles dérives est capable de tout et, l’Histoire l’a maintes fois montré,… du pire.

Après avoir cité Jaurès ( ?), Blum ( ?) … (et pourquoi pas Marx, Proudhon, voire Bakounine ?), la seule chose que ce personnage semble avoir de commun avec l’Internationale, qu’il honnie, c’est le vers : « Du passé faisons table rase ! »… et pour cause,… il a intérêt à faire oublier ce qu’il a été et ce qu’il représente.

2 mai 2007                                                               Patrick MIGNARD

 

 

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