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Publié par PM sur
Publié dans : #matiere a reflexion

ANNE, MA SŒUR ANNE, NE VOIS-TU RIEN VENIR ?

Dans « Barbe Bleue », juchées sur le donjon du château, la belle princesse, et sa sœur, menacée par son monstrueux époux, se désespèrent de voir arriver le prince charmant qui la sauvera de son tragique destin...

Le « prince charmant » ! Aujourd’hui personne ne croit plus, encore que, à ce genre d’histoire pourtant, à voir certains épisodes de la vie politique contemporaine on ne peut que se remémorer ce conte.

La « gauche de la gauche » se languit de son « prince charmant », celle ou celui qui la sauvera, qui la fera exister. Mais, alors que, dans les contes, le « prince charmant » est seul, on n’a jamais vu en effet deux ou plusieurs « princes charmants » se disputer les faveurs de leur belle, ici ils sont quelques uns à tenter l’aventure.

Du coup, on change d’histoire, du roman à l’ « eau de rose » (rien à voir avec le PS), on passe au combat de chevaliers - l’esprit de chevalerie en moins - parce que là, il y a compétition. Les chants des troubadours laissent alors la place au fracas des armes. Chaque concurrent porte l’oriflamme de son camp. On se bat pour son drapeau, on défend les intérêts de son camps, et si on n’en a pas, le sien.

Quant à la princesse, ne nous méprenons pas, elle n’est pas aussi ingénue qu’elle en a l’air . Quoiqu’elle ne se fasse aucune illusion sur l’avenir que lui réserve son mari, sachant qu’avec lui rien de sérieux ne peut se construire, elle n’est pourtant pas prête à se donner au premier venu. Finalement le tournoi pour désigner le vainqueur s’avère être le seul moyen pour départager les prétendants.

Mais tout combat, même loyal laisse des traces si on ne tue pas l’adversaire, et la mise à mort n’est pas au programme... On le laisse donc vivre avec le goût de défaite dans la bouche... Ca ne facilite pas la cohabitation à venir. Mais on n’en est pas là.

Les lances et les épées ont été remplacées par des armes fictives... ce qui a le don de prolonger le combat. Or, la belle s’impatiente et voudrait une bonne fois pour toute donner son cœur à son champion. Ca gronde dans les tribunes... on commence à échanger des quolibets. Les combattants redoublent d’hardiesse mais n’arrivent pas à conclure le tournoi...

Finalement le spectacle qu’ils donnent est d’un classique affligeant. Eux qui avaient placé les principes de la chevalerie à l’avant-garde de leur action en sont à reproduire les mêmes turpitudes que leurs adversaires. Chacun se déclare vainqueur... le public n’y comprend plus rien. N’est pas chevalier qui veut !

Le « prince charmant » ou plutôt le vainqueur du tournoi, comme dans tous les bons contes, finira peut-être bien par être proclamé, le problème c’est qu’il restera, malgré sa bravoure, devant la porte, devant le fossé, il ne pourra pas entrer dans le château.

La belle se sera morfondue pour rien, elle finira comme toutes les autres épouses de Barbe Bleu... pendue au fond du cagibi noir.

Barbe Bleu peut dormir en paix, ce n’est pas encore cette fois-ci qu’il sera empêché de nuire.

Bonne nuit les petits et faites de beaux rêves !.....

28 novembre 2006                                           Patrick MIGNARD / Merlin l’Enchanteur

 

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SUR LA GREVE GENERALE

La « Grève générale », mot magique qui a lui seul vaut toutes les déclarations, tous les programmes, qui ouvre les espoirs vers un monde nouveau, qui a le pouvoir (si j’ose dire) d’électriser les esprits et doit mobiliser les « masses exploitées ». Mot magique qui hante les rêves des révolutionnaires depuis deux cent ans. Grève générale... toujours annoncée, jamais réalisée ou tout au moins jamais porteuse des espoirs qui sont placées en elle. Grève générale OK,... mais, au fait, pour quoi faire ?

La grève, « arrêt collectif du travail » a été tout naturellement l’arme des prolétaires au 19e siècle, pour exprimer leur mécontentement. Arme particulièrement efficace, entre les mains des salariés, dans un contexte de développement et de constitution en Europe, et en Amérique, de puissances industrielles qui avaient absolument besoin de la force de travail locale en quantité, pour bâtir leurs empires industriels. La grève était tout naturellement l’expression à la fois du caractère indispensable de la force de travail... incarnée par la classe ouvrière et l’expression du rapport de force qu’elle était capable de créer. Elle était également l’expression de la solidarité... ce que l’on appelait la « conscience de classe ».

La « grève générale », et à fortiori « insurrectionnelle » était le cran au dessus de la grève. Il y a dans la « grève générale » une dimension politico-sociale, un projet politique d’en finir avec le système d’exploitation, avec le vieux monde, une ouverture vers un nouveau monde plus juste. Pourtant, la grève générale n’a pas de sens en soi, elle n’en a qu’au regard du projet qu’elle véhicule.

UNE VISION MYTHIQUE DE LA LUTTE

La grève a pour objectif de bloquer la production pour contraindre le chef d’entreprise à céder aux revendications formulées par les salariés. Ces derniers font l’hypothèse, d’ailleurs fondée, que le patron a plus intérêt à céder aux revendications qu’à courir le risque de perdre beaucoup en ayant son entreprise bloquée.

La grève générale ajoute une autre dimension à l’action. Touchant, en principe, tous les secteurs d’activité, elle remet en question la cohésion et la stabilité de l’ensemble du système et pose par là même la question du pouvoir politique. Elle évoque incontestablement la puissance politique et le pouvoir de changer les rapports sociaux.

Cette puissance évoquée par la grève générale a donné une vision plus ou moins messianique à l’évènement. Vision qui a hanté des générations de militants qui ont appelé de leurs vœux la réalisation de ce moment de rupture qui devait faire basculer l’ancien monde dans les poubelles de l’Histoire et présider à l’avènement du nouveau.

Pourtant, malgré les multiples exemples, à toutes les époques et sur tous les continents la grève générale n’a jamais mené au « nouveau monde », tout juste a-t-elle relancé les espoirs que l’on mettait en elle avant de céder la place au désenchantement et à la frustration. Il manquait toujours « quelque chose » pour que ça réussisse mais on n’a jamais pu se mettre d’accord sur « ce qui manquait ».

LA GREVE GENERALE : QUOI AVANT ? QUOI APRES ?

La grève générale est un moment de l’Histoire, mais de quel moment s’agit-il ? Est-ce l’aboutissement de mobilisations partielles sectorielles, d’une lente prise de conscience ? Est-elle décidée par une instance politique ou est ce un mouvement spontané qui la déclenche ?

Quel objectif a la grève générale ? Est-il clairement exprimé au moment de son déclenchement ? Par qui ? Et quel moyens se donne-t-on pour assurer un « après » à ce grand moment ? La grève générale est-elle l’aboutissement concret d’une prise de conscience collective ou est-ce l’inverse, que c’est au cours de cette grève que se forge cette conscience ?

Peut-on imaginer que, suite à une grève générale, qui peut être déclenchée de multiples façons et pour de multiples raisons, s’enclenche une dynamique de changement social changeant les rapports de production et donc les rapports sociaux ? En théorie on peut certes l’imaginer, ainsi que du fait du manque d’expérience, mais aujourd’hui que l’on peut tirer le bilan de deux siècles de luttes dans le système marchand et à peu prés sur tous les continents, on peut difficilement croire en un tel scénario.

Il ne faut donc pas se laisser impressionner par le potentiel de puissance de la grève générale et la replacer dans un contexte politique et social.

Si la grève générale doit ouvrir sur le changement social, il faut que ce changement soit préparé en amont, pas (seulement ?) de manière théorique par des théoriciens, mais très concrètement par la mise en place d’une « structure sociale alternative » prélude aux nouveaux rapports sociaux que l’on veut instaurer (voir l’article « DUALITE SOCIALE/DUALITE DE POUVOIR »). C’est cette structure qui constitue le socle, les fondements du changement et la garantie que la grève générale (si elle est déclenchée) aura un « après ». En effet, il est possible, en raison des conditions historiques du moment et du lieu, que la puissance de cette structure alternative suffise, sans pour cela tout bloquer pour déclencher un basculement du système. Cela dit, c’est vrai que la grève générale peut être un extraordinaire accélérateur de l’Histoire, mais attention, accélérateur, elle n’en est pas le moteur.

LES CONDITIONS NOUVELLES IMPOSEES PAR LA MONDIALISATION

La mondialisation marchande impose aujourd’hui des contraintes et des conditions que l’on ne saurait ignorer et qui relativisent singulièrement la vision que l’on pouvait avoir de la grève générale.

A l’époque ou les Etats-nation structuraient l’essentiel de la production mondiale et dominaient politiquement le monde tout évènement qui bouleversait l’un d’entre eux avait des répercussions considérables sur les autres. Ceci tenait au fait que ces Etats étaient peu nombreux, détenaient la technologie, les compétences et dominaient l’ensemble du reste du monde. On pouvait alors imaginer, et l’on ne s’en est pas privé, que la « mise à feu » dans un des pays pouvait embraser l’ensemble d’un continent. Un Etat-nation produisait à l’époque à peu prés tout ce dont il avait besoin, il constituait une sorte d’unité autonome sur le plan économique. Ce n’est plus le cas aujourd’hui... aucun pays est autosuffisant par rapport à l’ensemble de ses besoins. Déclencher donc une grève générale n’a donc plus le même sens, les mêmes conséquences et risque d’aboutir, ce qui a été souvent le cas, à une simple alternative électorale qui ne règle rien.

C’est donc à une véritable stratégie alternative à l’échelle internationale que nous devons nous atteler. Il faut d’abord penser l’alternative, la penser par delà les frontières et inventer, concevoir des réseaux de coopération et de solidarité à une autre échelle que celle que nous permettent les organisations et structures nationales.(voir TRANSITION). Il nous faut éviter (ce sera dur) de penser le changement en terme de pouvoir politique strict, mais d’abord et surtout en terme d’alternative économique et sociale.

La grève générale qui demeure dans bien des esprits la clef magique pour tout changement est à prendre avec circonspection. Sans pour cela être reléguée au musée des antiquités historiques elle a besoin d’un sérieux réexamen de son contenu et d’une réactualisation des conditions de son déclenchement et des possibilités qu’elle offre. Evitons de confondre le moyen avec l’objectif.

24 novembre 2006                                          Patrick MIGNARD 

 

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ECOTAXE, DES SOUS POUR RESPIRER ?

Ca y est, le pouvoir politique a pris conscience des problèmes d’environnement. Certes, il y a un bon moment que les politiciens de tous poils tiennent compte opportunément de cette question, généralement à l’approche des élections.

Cette fois, il y a danger, pas là où l’on croit. Un agité médiatique style « mi-Tintin, mi Indiana Jones », genre « gendre idéal », copain d’un président dit « super écolo » d’une république de plus en plus bananière, qui n’hésite pas pour faire Paris-Moscou, de passer par le Sud de la France pour pouvoir dormir tout son saoul dans son avion pésidentiel, a décidé d’abandonner les pyramides pour les urnes. Fallait faire quelque chose !

LA PREUVE PAR L’ARGENT

L’écotaxe est présentée, une fois encore, comme la quintessence de ce que l’on fait de mieux en matière de « protection de l’environnement »... Et défense de rire ! au risque de passer pour de vilains pollueurs... D’ailleurs, c’est curieusement silence dans tous les rangs de la classe politique ( ?).

Une fois encore l’argent est présenté comme le remède miracle du problème posé.

Des exemples :

- au début des années 60, la « vignette-auto » qui devait régler le problème du niveau de vie des vieux ( ?),

- les taxes sur les alcools qui devaient régler le problème de l’alcoolisme... et celui du « trou de la sécurité sociale » ( ?),

- les taxes sur les carburants qui devaient régler les problèmes de vitesse, de consommation essence et de la circulation ( ?),

- la théorie du « pollueur-payeur » qui devait régler la question (déjà !) de l’environnement ( ?)

Toutes ces mesures, et on pourrait en citer des dizaines d’autres, n’ont eu pour effet que :

- remplir les caisses de l’Etat,

- favoriser les riches par rapport aux pauvres,... ceux qui peuvent payer,

- alourdir les prélèvements fiscaux en particulier et relativement pour les pauvres,

- ... et ne pas résoudre le problème initial posé.

Dans tous les cas, ces impôts ont été une manière, pour les politiciens, de prélever toujours plus pour assurer la gestion d’un système dont on voit aujourd’hui les résultats : exclusion, chômage, inégalités croissantes, destruction massive de l’environnement...

« Vivre c’est payer » telle pourrait être la devise du système marchand... la réciproque étant aussi vraie : « Payer pour vivre ».

« PAYEZ, IL EN RESTERA TOUJOURS QUELQUE CHOSE ! »

L’écotaxe n’est que l’ultime avatar de la méthode absurde de vouloir résoudre les problèmes posés par le fonctionnement du système marchand, par l’argent... Mais peut-on attendre autre chose de la part d’un système qui a fait de l’argent l’essence même de son existence et de son fonctionnement ?

Payer apparaît être, et est, pour le système le « sésame ouvre toi ! » de toutes les solutions. N’est ce pas en effet en s’achetant la « paix sociale » que le système marchand a réussi à désamorcer les conflits nés de ses contradictions,... sans jamais véritablement régler la question de l’exploitation et des inégalités sociales ?

« Payer » ou « faire payer » est la seule chose que le système sache faire, un peu à l’image de l’Eglise qui ne sait apaiser la misère qu’en promettant le Paradis.

Quelle peut-être l’utilité d’une écotaxe ? Au-delà de l’aspect médiatico-spectaculaire, et de l’effet d’annonce à quelques mois d’élections, peut-elle amorcer une solution aux problèmes gravissimes d’environnement ?

Sur le fond, aucunement.

Bien sûr, on va nous montrer qu’avec cet argent, « on va mettre en place des systèmes de recyclages »... mais du recyclage on en fait depuis des années !

« Mais pas suffisamment ! » nous précisera-t-on.

Certes, mais ces actions sont marginales par rapport au vrai problème.

« Il vaut mieux ça que rien » rajouteront certains.

Bien sûr, vu sous cet angle, c’est mieux que rien.

« Ce n’est qu’un début !... » va-t-on nous rassurer.

Là par contre, on ne peut que douter, pas sur l’extension des taxes qui est une certitude, mais quant à leur efficacité pour répondre aux problèmes.

PANSEMENT SUR JAMBE DE BOIS

Le coup de grâce à la critique, ou du moins ce qui voudrait l’être, viendra sous la forme :

« De toute manière tu n’es jamais d’accord quoique l’on fasse ! ».

Superficiellement la remarque est exacte. Pourtant la critique qui apparaît comme systématique ,ne manque pas de fondements.

Admettons que l’écotaxe s’applique, et même que son principe s’étende,...

Des questions restent posées :

Est-ce que l’agriculture industrielle va cesser ?

Est-ce que le prélèvement frénétique et illimité des ressources naturelles va cesser ?

Est-ce que la pollution industrielle va cesser ?

Est-ce que surtout le modèle de développement et de croissance qui fonde toute l’organisation économique du système va être remis en question ?

Non ! Bien sûr que non ! Evidemment que non !

Or, ce qui fait que la Terre se meurt, et nous avec à terme, ce sont essentiellement ces mécanismes qui sont précisément à l’origine, qui sont la cause des dérives que l’on essaye de corriger à coup de taxes.

L’écotaxe n’est qu’une goutte dans l’océan des structures du système marchand. Les politiciens nous abusent financièrement et nous amusent politiquement en se donnant des grands airs d’écologistes.

L’écotaxe est fondée sur le même principe que ce que le système marchand invente pour se faire accepter, pour montrer sa face la plus acceptable et convaincre qu’il a les bonnes solutions. Elle nous donne l’illusion de la proximité de la solution et par notre geste, payer, elle nous déculpabilise, un peu à l’image des « indulgences » du Pape dénoncées en son temps par Martin Luther.

On voudrait nous faire croire, et beaucoup le croient, que l’« argent est neutre » et ainsi apporte la seule solution qui existe, transcendant les contradictions du système. Dans le monde marchand, tout se « réparerait en payant »... Mais la nature ne « l’entend pas de cette oreille » est nous renvoie notre propre aberration comportementale sur le plan économique social, politique et bien sûr écologique.

Si l’écotaxe n’est pas, au regard du système marchand, une escroquerie financière, elle est surtout et avant tout une escroquerie politique

21 novembre 2006                                                              Patrick MIGNARD

 

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DE L’ELECTORALISME EN POLITIQUE

La valse hésitation dans la nomination d’un « candidat unique » représentant ce qu’il est convenu d’appeler la « gauche de la gauche » est pleine d’enseignements.

Les deux principaux acteurs, PCF et LCR, qui structurent et manipulent l’opération en disent long, quant à leur attitude sur les limites et les contradictions des acteurs politiques qui ont l’extravagante prétention de prétendre être les acteurs du changement.

LA « GARDE MONTANTE » ET LA « GARDE DESCENDANTE »

Le PCF est sur son déclin, tout le monde le sait, lui aussi, même s’il ne peut pas le dire. Mis à terre par le PS avec l’Union de la Gauche, dirigé par des individus stupides et sectaires (je pèse mes mots qui sont à prendre au sens étymologique), roulé dans la farine de la participation au gouvernement il est exsangue de militants, d’argent, de soutiens... et d’électeurs. Il s’accroche péniblement à tout ce qui flotte pour ne pas couler.

La LCR qui s’est dépouillée, et se dépouille, du moins dans ses analyses sinon dans son discours (quoiqu’elle dise), peu à peu de son auréole « révolutionnaire » a pris pied dans le champ politique traditionnel après s’en être (à juste titre) longtemps méfié. Elle a réussi à imposer son discours de la radicalité dans le même champ qui a été abandonné par le PCF... En terme industriel on dirait qu’ « elle lui a pris des parts de marché ».

Electoralement les deux organisations sont au coude à coude... ce qui était impensable il y a seulement vingt ans.

Ceci explique que le PCF panique car il y va à terme de son existence.

Ceci explique aussi que la LCR « tape du poing sur la table » et soit intransigeante parce qu’elle se sent forte par rapport à son « adversaire » qui s’affaiblit (quoiqu’il dise).

« Et les autres » allez vous dire ? Soyons sérieux, ils ne comptent réellement pas.

Le « mouvement social » est une nébuleuse, certes sympathique, mais qui n’a aucune stratégie et aucune pratique sociale réelle. Les fameux « collectifs unitaires » qui se donnent l’illusion d’exister parce qu’ils se réunissent, débattent et écrivent, n’ont aucun poids au regard des machines du PCF et de la LCR... ce sont ces deux organisations qui font et feront les décisions... seuls les naïfs peuvent croire le contraire.

Ne parlons pas de LO qui s’est toujours mise volontairement hors jeu... mis à part lors du flirt passager, et sans lendemain, avec la LCR.

J’Y VAIS OU J’Y VAIS PAS ?

On comprendra que, dans ces conditions, la nomination d’un candidat « unitaire » est plus que problématique... le contraire serait même surprenant.

Le choix d’un candidat issu d’une des deux organisations sera perçu par l’autre comme un échec.

Le choix d’un autre candidat fait passer au second plan les organisations politiques qui sont sûres, chacune de leur côté, d’être le moteur du mouvement.

Devant cette situation, le PCF, rompu à ce genre de manipulation, présente sournoisement une candidate qui lui est « apparenté »... ce qui ne trompe personne.

La situation est ainsi bloquée, mais elle se complique.

Gardant encore un reste de lucidité, les deux organisations savent qu’elles n’accèderont pas au pouvoir... quoiqu’elles ne le disent jamais... Faut pas désespérer les militants !.

Il faudra bien passer, à un moment ou un autre, des accords avec ce qu’il reste de l’ancienne gauche, PS et MRG qui eux ont des chances d’accéder au pouvoir.

Là, l’histoire des deux organisations joue son rôle :

Le PCF qui s’est largement compromis dans la gestion du système avec le PS, et qui sur ce plan n’a plus aucun honneur à défendre, n’est pas prêt à abandonner cette possibilité d’exister encore un peu... Il n’oublie pas non plus qu’au niveau local, il a encore besoin des désistements du PS pour maintenir ses derniers acquis.

La LCR quant à elle, et qui joue habilement de cette situation vis-à-vis du PCF, maintien une attitude radicale intransigeante et ne veut aucun compromis éventuel avec le PS.

C’est sur ce dernier point que la décision de la nomination d’un candidat « unitaire » accroche. Le bras de fer se joue entre la LCR et le PCF. La LCR fait monter la pression en présentant son candidat, le PCF lui emboîte le pas en présentant le sien (la sienne). La LCR en rajoute en boycottant des meetings « unitaires »...

On fait bonne figure sur scène, quant on est ensemble, et devant les caméras, mais en coulisse on se fait la gueule et on affût les armes. C’est la conséquence de la logique perverse et absurde de l’électoralisme.

LA RANCON DE L’ELECTORALISME

Essayons de raisonner le plus possible logiquement et sans a priori.

En l’absence de toute pratique sociale et stratégie du « mouvement social », il est logique que ce soit les organisations politiques qui mènent le jeu.

La logique du PCF est conforme à ce qui se joue. En effet, n’oublions pas que nous sommes sur le terrain purement électoral. Tout y est piégé, organisé, médiatiquement dirigé par le système. On sait, en gros, ce qui se passera : fondamentalement rien.

Une fois dit cela il faut voir quels sont les enjeux. Ils sont purement politiciens : postes de ministres, puis dans les élections suivantes députés, conseillers généraux et autres strapontins (bien rémunérés) de toute sorte. Le PCF tient à cela, c’est son existence, sa raison d’être. S’il perd tout cela, il disparaît.

La LCR a un raisonnement différent. Malgré l’absence totale de pratique sociale à la base, elle croit encore à un « grand mouvement de contestation » qui déboucherait sur... elle ne sait d’ailleurs pas trop sur quoi, mais elle est sûre qu’elle y jouerait un, sinon le, rôle essentiel. Une telle croyance interdit toute compromission avec celles et ceux qui sont prêts à aller, comme le PCF, « à la soupe »... d’ailleurs les plus radicaux du mouvement ne le comprendraient pas.

En ce sens, la position de la LCR est irréaliste, sur les principes juste, mais électoralement fausse. Elle oublie complètement que le champ sur lequel se joue le jeu auquel elle participe n’est pas l’alternative sociale et politique, mais simplement l’alternance politicienne... ce qu’a compris et pratiqué depuis longtemps le PCF.

Ceci explique qu’aux yeux de nombre de participants à ces « collectifs unitaires », qui vivent sur le mirage du changement politique, en fait politicien, la LCR apparaît comme un élément de division... ce qu’électoralement elle est effectivement.

La situation en est là... Qui cèdera, ou ne cèdera pas ? Peut-être une « cote mal taillée » avec un personnage de compromis... le plus petit dénominateur commun ? L’avenir nous le dira.

Tout cela est profondément affligeant et inessentiel. Se joue simplement la vie et la survie de bureaucraties politiques qui, dans tous les cas de figure, n’accèderont pas au pouvoir contrairement à ce qu’elles racontent aux naïfs. D’autres y voient peut-être la réalisation d’un rêve, un moment magique comme il y en a tant eu au 20e siècle.

L’immense gâchis financier et militant n’aura qu’un seul débouché : un profond désarroi et désespoir de celles et ceux qui y ont cru... une fois encore !

11 novembre 2006                                                                            Patrick MIGNARD

DE L’ELECTORALISME EN POLITIQUE

La valse hésitation dans la nomination d’un « candidat unique » représentant ce qu’il est convenu d’appeler la « gauche de la gauche » est pleine d’enseignements.

Les deux principaux acteurs, PCF et LCR, qui structurent et manipulent l’opération en disent long, quant à leur attitude sur les limites et les contradictions des acteurs politiques qui ont l’extravagante prétention de prétendre être les acteurs du changement.

LA « GARDE MONTANTE » ET LA « GARDE DESCENDANTE »

Le PCF est sur son déclin, tout le monde le sait, lui aussi, même s’il ne peut pas le dire. Mis à terre par le PS avec l’Union de la Gauche, dirigé par des individus stupides et sectaires (je pèse mes mots qui sont à prendre au sens étymologique), roulé dans la farine de la participation au gouvernement il est exsangue de militants, d’argent, de soutiens... et d’électeurs. Il s’accroche péniblement à tout ce qui flotte pour ne pas couler.

La LCR qui s’est dépouillée, et se dépouille, du moins dans ses analyses sinon dans son discours (quoiqu’elle dise), peu à peu de son auréole « révolutionnaire » a pris pied dans le champ politique traditionnel après s’en être (à juste titre) longtemps méfié. Elle a réussi à imposer son discours de la radicalité dans le même champ qui a été abandonné par le PCF... En terme industriel on dirait qu’ « elle lui a pris des parts de marché ».

Electoralement les deux organisations sont au coude à coude... ce qui était impensable il y a seulement vingt ans.

Ceci explique que le PCF panique car il y va à terme de son existence.

Ceci explique aussi que la LCR « tape du poing sur la table » et soit intransigeante parce qu’elle se sent forte par rapport à son « adversaire » qui s’affaiblit (quoiqu’il dise).

« Et les autres » allez vous dire ? Soyons sérieux, ils ne comptent réellement pas.

Le « mouvement social » est une nébuleuse, certes sympathique, mais qui n’a aucune stratégie et aucune pratique sociale réelle. Les fameux « collectifs unitaires » qui se donnent l’illusion d’exister parce qu’ils se réunissent, débattent et écrivent, n’ont aucun poids au regard des machines du PCF et de la LCR... ce sont ces deux organisations qui font et feront les décisions... seuls les naïfs peuvent croire le contraire.

Ne parlons pas de LO qui s’est toujours mise volontairement hors jeu... mis à part lors du flirt passager, et sans lendemain, avec la LCR.

J’Y VAIS OU J’Y VAIS PAS ?

On comprendra que, dans ces conditions, la nomination d’un candidat « unitaire » est plus que problématique... le contraire serait même surprenant.

Le choix d’un candidat issu d’une des deux organisations sera perçu par l’autre comme un échec.

Le choix d’un autre candidat fait passer au second plan les organisations politiques qui sont sûres, chacune de leur côté, d’être le moteur du mouvement.

Devant cette situation, le PCF, rompu à ce genre de manipulation, présente sournoisement une candidate qui lui est « apparenté »... ce qui ne trompe personne.

La situation est ainsi bloquée, mais elle se complique.

Gardant encore un reste de lucidité, les deux organisations savent qu’elles n’accèderont pas au pouvoir... quoiqu’elles ne le disent jamais... Faut pas désespérer les militants !.

Il faudra bien passer, à un moment ou un autre, des accords avec ce qu’il reste de l’ancienne gauche, PS et MRG qui eux ont des chances d’accéder au pouvoir.

Là, l’histoire des deux organisations joue son rôle :

Le PCF qui s’est largement compromis dans la gestion du système avec le PS, et qui sur ce plan n’a plus aucun honneur à défendre, n’est pas prêt à abandonner cette possibilité d’exister encore un peu... Il n’oublie pas non plus qu’au niveau local, il a encore besoin des désistements du PS pour maintenir ses derniers acquis.

La LCR quant à elle, et qui joue habilement de cette situation vis-à-vis du PCF, maintien une attitude radicale intransigeante et ne veut aucun compromis éventuel avec le PS.

C’est sur ce dernier point que la décision de la nomination d’un candidat « unitaire » accroche. Le bras de fer se joue entre la LCR et le PCF. La LCR fait monter la pression en présentant son candidat, le PCF lui emboîte le pas en présentant le sien (la sienne). La LCR en rajoute en boycottant des meetings « unitaires »...

On fait bonne figure sur scène, quant on est ensemble, et devant les caméras, mais en coulisse on se fait la gueule et on affût les armes. C’est la conséquence de la logique perverse et absurde de l’électoralisme.

LA RANCON DE L’ELECTORALISME

Essayons de raisonner le plus possible logiquement et sans a priori.

En l’absence de toute pratique sociale et stratégie du « mouvement social », il est logique que ce soit les organisations politiques qui mènent le jeu.

La logique du PCF est conforme à ce qui se joue. En effet, n’oublions pas que nous sommes sur le terrain purement électoral. Tout y est piégé, organisé, médiatiquement dirigé par le système. On sait, en gros, ce qui se passera : fondamentalement rien.

Une fois dit cela il faut voir quels sont les enjeux. Ils sont purement politiciens : postes de ministres, puis dans les élections suivantes députés, conseillers généraux et autres strapontins (bien rémunérés) de toute sorte. Le PCF tient à cela, c’est son existence, sa raison d’être. S’il perd tout cela, il disparaît.

La LCR a un raisonnement différent. Malgré l’absence totale de pratique sociale à la base, elle croit encore à un « grand mouvement de contestation » qui déboucherait sur... elle ne sait d’ailleurs pas trop sur quoi, mais elle est sûre qu’elle y jouerait un, sinon le, rôle essentiel. Une telle croyance interdit toute compromission avec celles et ceux qui sont prêts à aller, comme le PCF, « à la soupe »... d’ailleurs les plus radicaux du mouvement ne le comprendraient pas.

En ce sens, la position de la LCR est irréaliste, sur les principes juste, mais électoralement fausse. Elle oublie complètement que le champ sur lequel se joue le jeu auquel elle participe n’est pas l’alternative sociale et politique, mais simplement l’alternance politicienne... ce qu’a compris et pratiqué depuis longtemps le PCF.

Ceci explique qu’aux yeux de nombre de participants à ces « collectifs unitaires », qui vivent sur le mirage du changement politique, en fait politicien, la LCR apparaît comme un élément de division... ce qu’électoralement elle est effectivement.

La situation en est là... Qui cèdera, ou ne cèdera pas ? Peut-être une « cote mal taillée » avec un personnage de compromis... le plus petit dénominateur commun ? L’avenir nous le dira.

Tout cela est profondément affligeant et inessentiel. Se joue simplement la vie et la survie de bureaucraties politiques qui, dans tous les cas de figure, n’accèderont pas au pouvoir contrairement à ce qu’elles racontent aux naïfs. D’autres y voient peut-être la réalisation d’un rêve, un moment magique comme il y en a tant eu au 20e siècle.

L’immense gâchis financier et militant n’aura qu’un seul débouché : un profond désarroi et désespoir de celles et ceux qui y ont cru... une fois encore !

11 novembre 2006                                                                     Patrick MIGNARD

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« LES MACHINES A PERDRE »

« VICTOIRE DE "LA" POLITIQUE... MORT "DU" POLITIQUE »

« ILS NE PENSENT QU’A CA ! »

 

 

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SPECIAL LIFTING HAUT DE GAMME ?

Sir Nicholas Stern ancien économiste en chef à la Banque mondiale s’est fendu d’un rapport de 600 pages (que peu de gens liront !) dont les médias internationaux n’ont retenu que l’aspect le plus spectaculaire et qui comme par hasard ne nous apprend rien sur le fond du problème et n’apporte pas le moindre début de solution.

Certains esprits chagrins me demanderont si j’ai lu ce rapport… Ce à quoi je répondrait très honnêtement NON, seuls quelques extraits…. Et comment puis je dire ce que je pense de ce que dit ce Monsieur sans l’avoir lu ?… Réponse : « Pour les mêmes raisons que je ne vais pas voir, et ne suis jamais allé voir, une cartomancienne persuadé quelle m’aurait pris pour un imbécile, ou que je n’écoute plus les discours des politiciens, sachant à l’avance ce qu’ils vont dire ».

Ce monsieur, en effet, comme la plupart des économistes n’est qu’un gestionnaire du système en place et ne conçoit l’évolution du système marchand qu’au travers des chiffres de sa calculette et des mécanismes de l’économie de marché qu’il tient pour intouchables. D’ailleurs, pour être « économiste en chef de la Banque Mondiale » – qui est tout de même un des organismes qui participe, ou du moins est complice – la main dans la main avec le FMI, les grandes firmes et les états les plus corrompus de la planète – au pillage des ressources naturelles, il faut avoir une conception de l’économie qui est celle des politiciens qui nous gouvernent. C’est à la demande de Tony BLAIR, grand écologiste et progressiste devant l’Eternel, comme tout le monde sait, que ce rapport a été rédigé.

L’ART D’ENFONCER LES PORTES OUVERTES…

Toutes les prévisions catastrophiques annoncées dans ce rapport le sont depuis des années et l’on ne compte plus les railleries des copains de Sir Nicholas Stern, appuyés par les gouvernements de la planète et les firmes multi et transnationales, qui ont accompagné depuis des lustres les avertissement des rares économistes et autres écologistes sérieux (pas des politiciens professionnels) qui « tirent la sonnette d’alarme ».

Sir Stern, pris d’un soudain vertige affirme doctement que l’action doit avoir lieu « maintenant et internationalement », ce qui est vous le reconnaîtrez d’une pertinence peu courante, d’une nouveauté criante et constitue une percée théorique. absolument fondamentale.

Mais comment se fait-il que personne n’y avait pensé plus tôt ?… Il faut au moins avoir été « chef des économistes de la Banque Mondiale » pour faire une telle découverte. C’est vrai que si ce monsieur ne lisait que ce qu’écrivait, et ce qu’écrit, la Banque Mondiale il ne risquait pas d’avoir une telle intuition.

Car, qu’à ce que l’on sache, la Banque Mondiale n’a jamais remis, et ne remet toujours pas, en question, bien au contraire, le modèle de développement marchand qui depuis le 19e siècle est entrain de conduire notre planète au désastre, elle en est même un pilier essentiel. De même qu’à ma connaissance, elle n’a jamais remis en question la déréglementation et la libéralisation des économies.

Non seulement elle ne l’a pas remis en question mais encore elle fait tout pour l’initier et l’imposer dans les pays dits « en voie de développement »… et un pays « sous développé » n’est-il pas justement, pour cette Banque, un pays qui n’a pas pu, ou su, développer un tel système ?

… TOUT EN LAISSANT ENTRER LES COURANTS D’AIR

« Mais, allez vous me dire, tu critiques tout le temps,…c’est tout de même bien qu’un personnage de cette importance finisse par reconnaître ces faits ! »

Certes, c’est une bonne chose et ça montre au moins que parmi les gestionnaires du système il y en a quelques uns qui voient, un peu tard tout de même, plus loin que leur porte feuille de titres et leurs titres et fonction honorifiques ; mais ne rêvons pas, ils ne changeront pas, sur le fond, pour autant. La manière, pour eux,  de « sauvegarder » la situation passe d’abord, et avant tout, par la sauvegarde du système et de ses principes qui sont précisément la cause des bouleversements qui s’annoncent.

La manière de dire,, et de chiffrer, ce qui est une manière de dire, le coût des dysfonctionnements qu’entraînera un tel processus, en dit long sur la problématique posée et la conception qu’ils ont du fonctionnement de nos sociétés.

Aux dires de cette « sommité » de l’économie, « les pays devraient consacrer 1% du PIB mondial par an à la lutte contre la spirale de la hausse des températures, et toute passivité se traduirait à terme par une charge annuelle représentant 5% du PIB mondial. Dans le pire scénario, le coût représenterait "20% ou plus" du PIB mondial ».

Les conséquence d’un tel désastre serait un « ralentissement très grave » de l'économie mondiale dont le coût est estimé à « plus de 5.500 milliards d'euros »… la somme annoncée est telle qu’elle ne signifie plus rien !

Et d’ajouter en guise de conclusion : «  La tâche est urgente. Retarder l'action, même d'une décennie ou deux, nous entraînerait sur un territoire dangereux", mais le Sir Stern se dit « optimiste car nous avons le temps et l'argent pour agir ».

A première vue, on ne peut être qu’admiratif devant autant de précision… les économistes officiels font d’ailleurs toujours de très grosses impressions avec ce genre de discours.

Pourtant, une fois ces chiffres connus, et en admettant, et admettons qu’ils soient juste,… qu’allons nous faire ? Car la vrai question est là et pas ailleurs.

Manifestement pour ce genre de personnage le problème, et surtout sa solution, seraient purement et uniquement du domaine de la comptabilité.

Pour lui la réponse se situe dans « le temps » et « l’argent »… et pour lui, « le temps c’est de l’argent ». Ils n’ont d’ailleurs aucun autre type de vision de la réalité économique et sociale…. Et c’est là où le « bas blesse »

Pour eux, la problématique est la suivante :« On chiffre les coûts et l’on essaye de voir combien chacun peut donner ». C’est effectivement un discours de banquier, de gestionnaire qui fait consciencieusement son boulot. Ce n’est certainement pas comme cela que se pose le problème dans toutes ses dimensions économique, sociale et politique… sans parler de sa dimension écologique.

La problématique posée par le rapport est bien sûr aberrante, en effet l’organisation sociale et la préservation de la planète n’est pas affaire d’argent. La société humaine n’est pas du tout un modèle imposé par la nature, comme chez les autres espèces, mais une production sociale fondée sur des choix et une éthique… ça n’a rien à voir avec la manière dont les « économistes-gestionnaires officiels » posent le problème.

Mais je reconnais que l’on ne peut pas en demander autant à un adepte de l’économie de marché et du capitalisme. Il ne reconnaîtra jamais que ce sont les principes même : l’accumulation du profit et la marchandisation généralisée de la production et de la force de travail qui sont à la base du désastre qui nous menace… C’est un peu comme si l’on demandait à un croyant de ne plus croire en son Dieu.

POSER CORRECTEMENT LE PROBLEME

Il faudra bien admettre un jour, sinon l’espèce humaine, suivie des autres, disparaîtra, que notre manière de produire et de distribuer les richesses (le salariat) est non seulement incompatible avec la dignité humaine, mais est aussi incompatible avec les capacités physiques de notre planète… et on est bien loin des problèmes d’argent.

Il s’agit de problèmes de relations sociales, d’intelligence sociale et d’éthique.

Ce n’est pas en donnant de l’argent aux pays pauvres que l’on échappera au désastre, pas plus qu’en conservant la conception du temps-marchand qui est fondé sur la rentabilité du capital (retour sur investissement, temps spéculatif,…). C’est, nous, en particulier, les pays dits « développés » en fonctionnant autrement, en mettant concrètement en place des structures de production et des circuits de distribution adaptés à l’environnement et à nos besoins que nous progresserons. Ceci implique bien sûr que l’on ai une réflexion et une pratique sur nos besoins qui sont aujourd’hui conditionnés et forcés par l’appareil de production qui n’a qu’un seul et unique objectif : faire de l’argent.

Ce ne sont pas les discours qui changeront quoi que se soit, mais en se mettant dès à présent à avoir un pratique économique et sociale alternative…

Ce changement de fonctionnement et d’attitude nous ne pouvons évidemment pas l’attendre des politiciens qui sont les garants de ce système absurde : la preuve ? ils ne parlent que de croissance, d’accumulation, de capital, d’enrichissement… le tout saupoudré, il est vrai, d’un peu d’écologie, c’est à la mode, pour faire bien et rassurer.

Aucun n’a le courage de remettre en question les principes de croissance, de rentabilité… tous tiennent un double discours mystificateur. Aucun n’a le courage de poser les bonnes questions et d’exposer les vrais problèmes. Toutes et tous sont trop préoccupés à séduire, à court terme, leurs électeurs.

Ainsi, quand, le centre d'études stratégiques de Chatham House, à Londres, considère que ce plan «place la responsabilité de l'action entre les mains de ceux qui gèrent l'économie et la politique étrangère» et non plus des scientifiques et des écologistes, c’est une vaste blague qui nous prend pour des imbéciles. De même que l’ex-mao, converti au libéralisme, le président de la Commission Européenne Jose Manuel Durao Barroso qui a, paraît-il « salué le rapport »(?).

Qui peut croire que les gestionnaires du système vont le remettre en question fondamentalement ?

Ce rapport, comme tous les autres va finir dans un fond de tiroir ou sur les rayons d’une bibliothèque. Les affaires vont continuer.

Si l’on veut réellement un changement social ce n’est pas à partir des « leçons » et « conseils » des gestionnaires du système marchand en place, même s’ils commencent à craindre pour son avenir, que l’on pourra procéder.

La mise en place dès aujourd’hui de formes de luttes et surtout de relations sociales alternatives est indispensable. Il ne s’agit plus d’une question d’appliquer un programme électoral, mais de vivre concrètement autrement,… et cela, personne, en dehors de nous, ne le décidera. C’est aujourd’hui une question vitale.

3 novembre 2006                                                                             Patrick MIGNARD


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