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Publié par PM sur
Publié dans : #matiere a reflexion

 

LE « CONSERVATISME NOUVEAU » EST ARRIVE !

Une forme de conservatisme déborde parfois de bonnes intentions…. C’est ce que l’on pourrait appeler un « conservatisme progressiste ». Certes, il y a de la contradiction dans les termes, mais à y regarder de près c’est bien de cela dont il s’agit.

En cette période d’incertitude et d’indétermination pour ce qui est de la stratégie politique à adopter, l’agitation qui tient lieu de mobilisation, voire d’analyse ( ?) embrume notre conscience et fini par nous faire prendre des vessies pour des lanternes (ou l’inverse).

BIS REPETITA PLACENT

« Les choses répétées, recommencées, plaisent »… surtout quand elles sont spectaculaires, clinquantes et donnent l’impression de la masse, de la force… C’est ce qui explique probablement la fringale insatiable, la frénésie militante pour ce genre de spectacle, de celles et ceux qui, à moindre frais de réflexion, se donnent le grand frisson politique.

La « démocratie », dans ce que l’on appelle pompeusement les « démocraties modernes » étant ce qu’elle est, un produit aseptisé, avec OGM (Opinion Gérée Médiatiquement), garantie sous vide et sans « conservateurs »,… la consommation peut se faire sans modération, sans risque d’indigestion et surtout sans risque pour le système dominant. L’emballage peut être très différent, le gadget-cadeau accompagnant le produit aussi, mais le « produit de base », lui, est le même pour tous… C’est ça l’égalité. Les gestionnaires l’on rêvé, les politiciens l’on fait.

Il faut dire que les metteurs en scène, et autres entremetteurs de spectacles, ne manquent pas. Les organisations politiques, peuplées, pas d’intermittents, mais de permanents, généralement bien payés, du spectacle politique, nous en donnent pour tous les goûts et font des prouesses pseudo artistiques pour attirer le chaland. Tous les styles y sont, même les plus ringards.

L’important n’est, paradoxalement, plus le résultat, dont, au fond de soi, quand on n’est pas borné, on sait très bien qu’il n’y en aura pas, ou si peu, mais de pratiquer une sorte d’hygiène politique qui aux yeux des autres (civisme) et de soi (narcissisme), permet de demeurer ce que l’on croit être, un citoyen… plutôt qu’un citoyen demeuré. Adeptes des« cellules d’aide psychologiques », s’abstenir !

Les vieilles recettes n’ayant pas fait leurs preuves, on les reprend tout de même à défaut d’en avoir d’autres, en remplacement. On a toutes les meilleures raisons du monde, de reproduire avec la plus grande sincérité, la main sur le cœur et l’esprit tranquille, les mêmes erreurs, et le cœur, à défaut du cerveau, n’y manque pas.

L’une de ces meilleures raisons est la fidélité.

Ah la fidélité ! Vertu cardinale. Elle est un peu la version civile de l’obéissance militaire. Cette fameuse fidélité, véritable éteignoir de la conscience et disons le, de l’intelligence, qui justifie toutes les erreurs, tous les sectarismes, toutes les dérives, parfois même tous les crimes. Les SS n’avait-ils pas pour devise : « Mon honneur c’est ma fidélité » ( ?) ?

On se trompe peut-être, mais attention,… par fidélité. L’erreur, alors, n’est pas qu’à moitié pardonnée, elle l’est entièrement.

La fidélité, posée en tant que valeur en elle-même, est extrêmement dangereuse si elle ne s’accompagne pas d’une ré interrogation permanente de sa finalité éthique et historique.

La fidélité, telle qu’elle est généralement pratiquée, à aussi cette « excellente » qualité, celle d’éviter de réfléchir à ce que l’on fait… On fait parce qu’« on » l’a toujours fait, que l’« on » nous l’a appris, que l’« on » nous l’a dit… « on » étant le chef, le parti, Dieu,… et puis, et surtout aujourd’hui que, si c’est dans les journaux et à la télé, c’est forcément vrai ! CQFD

La fidélité à des principes, ce qui est tout à fait honorable (encore faut-il savoir de quels principes il s’agit…), laisse rapidement, et souvent, la place à une fidélité au chef, au parti, à des habitudes qui deviennent des réflexes… transformant l’« homme libre » en un « fidèle » inconditionnel… Alors, la conscience, l’esprit critique, la lucidité, le recul nécessaire disparaissent ! Il n’y a plus innovation,, imagination, action,… seulement conservation, reproduction.

Ce que l’« on » nous dit de faire…Est-ce que ça sert encore à quelque chose ? Est-ce efficace ? Est-ce adapté ? Mais quelles questions hérétiques ! On vous en pose nous des questions ?

On fait parce que c’est comme cela que l’on fait et que on l’a toujours fait !

Et respectez SVP la tradition ! Si vous critiquez c’est que vous êtes des petits bourgeois repus qui n’ont rien compris et veulent donner des leçons !… CQFD(bis)

« Vouloir comprendre » est hérétique au regard des impératifs catégoriques de la « fidélité ».

Entre « fidélité » et « servilité » les marges de manœuvres sont parfois bien étroites.

Devant la tradition et la fidélité le citoyen se doit de passer chapeau bas et la tête religieusement inclinée en signe de soumission. Ainsi soit-il ! Direction les urnes !

LE CULTE DE L’INCANTATION

Ceints de l’écharpe de la fidélité, avec l’absolution des gardiens des valeurs (immuables et scrupuleusement respectées) de la République, fidèles aux traditions de la Révolution Française et des luttes sociales en France et dans le monde (qui ne sont évidemment pas en contradiction), avec respect à l’égard de ceux qui sont morts pour le « droit de vote » (si cher aux intérêts des politiciens de tous poils) et qui ont lutté pour nos acquis (qu’on est entrain de perdre par bêtise et lâcheté),… les vrais démocrates, dans un esprit de responsabilité (qu’ils sont bien sûr les seuls à avoir !) et pour éviter toute provocation et aventurisme (autrement dit risque de changement) demandent au peuple de jouer le jeu de la démocratie ( ?)… Ouf !

Règle n°1 de ce jeu : Faire confiance aux politiques.

Règle n°2 : voir règle n°1

Qui pourrait douter à la vue de certaines réunions publiques politiques que le/la Messie n’est pas revenu sur Terre ? Et même dans un souci de pluralisme, il n’y a pas un Messie, mais plusieurs. Des Messies à « géométrie variable » qui a chaque discours font des miracles,… le premier, de ces miracles, étant que leurs adeptes sont toujours d’accord, même quand ils disent des conneries et les prennent ouvertement pour des imbéciles. « Ensemble tout est possible ! » ( ?) … « Demain on rase gratis !... ou presque ! »

Les meetings politiques ont remplacé les offices religieux, le décor est plus dépouillé… modernité oblige, mais le discours est tout aussi solennel. Seul problème, dans les deux cas, le fidèle est à jeun de voir le Paradis promis. Mais n’est ce pas finalement la foi qui est la plus importante ? Dans le cas de l’Eglise, une fois mort, le croyant ne lui demandera plus de compte… et pour cause. C’est plus compliqué dans le cas des politiques, une fois bien grugé le citoyen pourrait lui en vouloir de la tromperie, mais c’est sans compter sur l’habité de ces filous qui ont toujours une bonne raison pour se défausser sur l’adversaire… Le deuxième miracle, c’est que ça marche à tous les coups…

LE « TOTALITARISME DÉMOCRATIQUE »

Le champ politique est devenu un« champ clos » avec ses rites, ses principes, ses acteurs. Cet espace est borné par les lois, les habitudes, les certitudes, les médias. C’est un immense entonnoir au fond duquel le citoyen glisse inexorablement. Hors de cet espace, point de salut.

Les règles qui régissent cet espace laissent suffisamment de place aux discours pour qu’ils donnent l’impression de la liberté et surtout de la possibilité du changement… En fait tout y est organisé pour que tout changement soit impossible. L’entonnoir débouche sur une boîte de conserve.

Toutes les organisations politiques, mêmes les plus « révolutionnaires » ont largement contribué à, ce qui s’est révélé être, une extraordinaire mystification et se complaisent dans ce marigot.

On a réorganisé dans cet « espace » les places pour que tout le monde y ai sa place et ne puisse pas dire qu’il n’y est pas convié. Ainsi, même le plus contestataire, qui a accepté la règle du jeu, est totalement piégé sans même s’en rendre compte… Il suffit de voir comment agissent les organisations dites « révolutionnaires », contestataires et autres anti libérales et alter mondialistes… Elles ont même l’impression, si elles sont à l’extérieur, qu’elles sont exclues. Tout ce petit monde se presse au portillon et en redemande…

Le spectacle va commencer,… demandez le programme !

Les émissions politiques télévisées avec leurs chapelets de leaders politiques, disposés en rangs d’oignons, bien maquillés et parlant sagement à tour de rôle en sont l’expression la plus caricaturale. Il faut absolument y être. La vie n’existe pas en dehors.

Le système marchand, jamais à cours d’idées, a inventé un nouveau système : le totalitarisme démocratique.

La politique, la vraie, ce n’est pas comme la cuisine, ce n’est pas dans les vieux pots que l’on fait les meilleures soupes.

Parmi celles et ceux qui voudraient que « ça change », qui pourrait imaginer un seul instant que les farces électorales successives que nous allons ingurgiter vont « changer quelque chose » ?

Après la trêve des confiseurs, la trêve des politiciens. La gueule de bois va être de rigueur après toute cette agitation médiatico électorale.

27 janvier 2007                                                   Patrick MIGNARD

« Bon d’accord, et alors que faire ? » allez vous dire.

Voir entre autres les articles :

« SUR LES STRUCTURES ALTERNATIVES »

 « FORMES DE LUTTES EN PERIODE DE DECADENCE »

 « DECADENCE »

 « TRANSITION »

 

 

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 « JUSTES » D’HIER, « JUSTES » D’AUJOURD’HUI… ET DEMAIN ?

Dans son infinie bonté, et après mure réflexion, c’est le moins que l’on puisse dire, la République, bonne fille, soixante ans après ( ?), honore les « Justes ». Il n’est jamais trop tard pour « bien faire » !

La cérémonie est quand même présidée par celui qui cautionne aujourd’hui, par l’intermédiaire de son gouvernement, rafles, rétention et expulsions de sans papiers ! Le cynisme n’a pas de limites.

Ce 18 janvier 2007, celles et ceux qui, durant la période noire de l’occupation (1940-1944) ont, au péril de leur vie sauvé des Juifs en les abritant et les soustrayant aux autorités légales… passent de « mauvais français » à « héros », comme quoi les qualificatifs sont, dans l’Histoire tout à fait relatifs.

Une telle relativité devrait nous amener à nous interroger… et ce d’autant plus que les criminels officiels qui auraient pu condamner ces Justes ont, pour certains, eu tous les honneurs après la guerre, et ont même repris du service dans l’administration… n’est ce pas Monsieur Papon ?

Que dit-on aujourd’hui de celles et ceux s’opposent aux expulsions de « sans papiers », celles et ceux qui refusent que ces hommes, femmes et enfants soient considérés comme des « arguments électoraux » et de simples produits utiles ou inutiles à l’économie française ?

Les justes ne deviennent des « justes » que dans le futur, une fois qu’a été démontrée l’ignominie de l’action, des actes auxquels ils se sont opposés.

A l’époque où ils agissent ils sont dénoncés, traînés dans la boue, voire condamnés par ceux la même qui se retrouveront plus tard devant des tribunaux pour rendre des comptes… Ces « mauvais français » seront alors des « témoins », des « héros », des « exemples à suivre »… Et celles et ceux qui les auront persécuté auront à rendre leurs breloques officielles (Légion d’Honneur et autres médailles)… seront condamnés.

Qui aurait pu imaginer à l’époque, il y a soixante ans, que les évènements auraient tourné de la sorte ? Personne évidemment. Et pourtant !

Projetons nous dans soixante ans.

Imaginons que l’on condamne les expulsions de sans papiers, les déscolarisations sauvages d’enfants qui fréquentaient régulièrement l’Ecole, la détention de familles entières, dans ce que l’on appelle pudiquement les « centres de rétention », qui sont renvoyés, dans le plus complet dénuement, dans un pays qu’ils ne connaissent plus, dans lequel ils n’ont plus aucune attache ?…

Ils auront bonne mine celles et ceux qui auront voté pour le/les responsable/s de rafles, d’expulsions, de chasses aux enfants dans les classes,…

Les mercenaires, pardon les policiers républicains, qui les arrêtent, en toute légalité, sont sûrs de leur bon droit, de même que les « préfets Papon » qui ordonnent et couvrent ces rafles… Tous ont la Déclaration des Droits de l’Homme dans leurs bureaux, tous connaissent sur le bout du doigt leur « code de déontologie ». Tous sont de « bons citoyens » qui sont pour l’ « ordre et la sécurité »… comme Papon et ses semblables, comme une grande partie de nos parents et grands parents… à l’époque où l’on arrêtait les Juifs.

Le « bon droit », l’Histoire l’a maintes fois montré, justifie toutes les saloperies…

Oh bien sûr va-t-on rétorquer ce n’est pas la même chose ! Ce n’est pas comparable !

Mais qui savait exactement durant l’occupation ce qui se jouait ?

Dans l’Histoire, ce n’est jamais la « même chose »… et c’est pour cela que l’on se permet de commettre, en toute bonne foi, les mêmes ignominies, en disant que « l’on ne savait pas »,… en disant plus tard « Plus jamais ça ».

L’ignorance, surtout quand on sait, est la meilleure alliée des lâches !

19 janvier 2007                                                                       Patrick MIGNARD

 

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« L’HOMME N’EST PAS UNE MARCHANDISE COMME LES AUTRES »

Etrange affirmation du ministre-candidat à la présidence de la République lors d’une réunion publique à Saint Etienne en novembre 2006.

Après une longue tirade où il fait confession, sans rire, d’ « humanisme »… où, celui qui n’hésite pas à organiser rafles et expulsions d’êtres humains, souligne que « la morale ça compte », « la spiritualité ça existe », et que « l’homme a une destinée », « je suis libéral au sens où je suis pour la liberté »,… il en conclut que « l’on ne peut pas faire n’importe quoi avec l’homme qui n’est pas une marchandise comme les autres ».

Les grand médias se sont bien gardé de reprendre la formule qui, à ma connaissance, n’est passée qu’une fois à la télévision… ce fut ensuite le silence audio et visuel. Même le site officiel de l’UMP a fait impasse sur cette brillante profession de foi ( ?). Le patron aurait il fait une gaffe ?.

Mais que peut bien signifier cette soudaine pudibonderie médiatique à l’égard d’une percée apparemment théorique, et elles sont rares, de la part d’un politicien ? Le terme « marchandise » serait-il devenu un « gros mot » ?

QU’A-T-IL BIEN PU VOULOIR DIRE ?

Il a voulu montrer l’opposition qu’il y avait, d’une certaine manière selon lui, et du moins verbalement ; entre « humanisme », « morale », « spiritualité », « destinée », d’une part et « marchandise » d’autre part.

Pourquoi ? Parce que tout le monde sent bien que l’être humain, dans notre système économique et social, est considéré comme une « chose » que l’on utilise quand on en a besoin et que l’on jette quand on n’en a plus besoin…. Et ça un candidat à la présidence de la République ne peut pas le reconnaître… il prend donc les devants. Et en voulant nier l’évidence se « prend les pieds dans le tapis ».

Mais pourquoi faire référence à la marchandise précisément ?

Cela montre que ce monsieur n’a rien compris à ce qu’est la marchandise. S’il avait su de quoi il parlait, il aurait évité de proférer une énormité.

Dire que, dans le système marchand, l’homme est une marchandise est absurde, en effet le salarié est un homme « libre », en principe libre de se louer à qui bon lui semble et ce qu’il loue, c’est sa force de travail. C’est cette « capacité de travail » qu’il monnaye sur le marché dit « du travail ». Ce n’est que dans le cas de l’esclavage que l’homme est marchandise car c’est sa personne physique qui est vendue ou louée par un tiers, son propriétaire.

Ce qui est marchandise ce n’est pas l’individu mais sa capacité de travail… et la rémunération qu’il reçoit, le salaire lui permettant de reproduire cette capacité.

Economiquement et socialement l’individu n’a d’intérêt que si cette capacité correspond à un besoin économique et seulement dans ce cas… d’où les licenciements, le chômage et l’exclusion. Ne conseille-t-on pas officiellement aux jeunes qui cherchent un emploi « d’apprendre à se vendre » ?

Mais jouons le jeu. Suivons son raisonnement, imaginons que l’homme soit une marchandise : concrètement, économiquement, socialement et politiquement ça veut dire quoi ? Se peut-il que l’on soit à la fois marchandise et citoyen, c’est-à-dire un individu libre ? Bien sûr que non… c’est impossible.

Ce monsieur dit donc n’importe quoi.

BEVUE OU AFFIRMATION VOLONTAIRE ?

Probablement les deux. Il a voulu marquer un grand coup (raté) en faisant une profession de foi d’humanisme… mais comme il voulait expliquer une chose qui est parfaitement contradictoire : l’humanisme et la situation faite à l’individu dans le système marchand… il a été amené à dire une absurdité.

Il est une chose évidente cependant, c’est que pour lui, l’homme est une marchandise, peut-être pas comme les autres mais marchandise tout de même,…c’est-à-dire quelque chose dont on peut disposer et rejeter quand on en a plus besoin. Il n’exprime, maladroitement, que ce qu’est la philosophie du système dont il est le défenseur… l’instrumentalisation de l’être humain.

Il aurait été intéressant qu’il nous explique en quoi l’ « homme était une marchandise »… ce qu’il est bien évidemment incapable de faire… et encore moins capable d’expliquer pourquoi « elle n’est pas comme les autres ».

Dans ce discours il a, à la fois, un désir de refoulement, en public - effet de tribune - d’une réalité gênante, c’est l’aspect restrictif (« pas comme les autres ») de l’affirmation, mais aussi la reconnaissance – inconsciente - de ce qu’il perçoit comme la réalité (« l’homme est une marchandise »). Ajouter à cela une méconnaissance du contenu du concept de marchandise et l’on a une affirmation qui ne peut que jeter le trouble dans l’esprit de celles et ceux qui en saisissent le sens.

La plupart des fidèles présents ont applaudi sans aucune hésitation, croyant probablement que leur homme providentiel venait d’émettre une pensée historique… Ce qui montre, s’il en était besoin, le sens des réunions publiques politiques,… et pas seulement à l’UMP.

Ce que peux penser le ministre candidat n’a finalement que peu d’intérêt, il est le représentant d’un système qu’il n’a aucunement l’intention de changer… à ce titre il ne nous intéresse pas. Son discours, comme tout discours dominant est essentiellement mystificateur.

L’intérêt de celui-ci,dans ce cas, vient du fait qu’il est à la fois à la limite de la mystification et de l’aveu et qu’il révèle le mécanisme de la mystification dans la maladresse d’expression et la non maîtrise des concepts utilisés.

La maladresse a été probablement repérée par son entourage et par les « journalistes de Cour » qui se sont bien gardé d’insister dans la rediffusion…

Est-il le seul à penser une telle chose ?

Certainement pas. Toutes celles et ceux qui s’apprêtent à gérer le système marchand – libéraux ou interventionnistes, droite, gauche, centriste et écolos auraient pu faire la même gaffe. D’ailleurs les adversaires politiques du ministre-candidat se sont bien gardés de donner une suite… gêne ou accord ?

13 janvier 2007                                                            Patrick MIGNARD

Pour plus de précision, voir auss

« L’HOMME N’EST PAS UNE MARCHANDISE COMME LES AUTRES »

Etrange affirmation du ministre-candidat à la présidence de la République lors d’une réunion publique à Saint Etienne en novembre 2006.

Après une longue tirade où il fait confession, sans rire, d’ « humanisme »… où, celui qui n’hésite pas à organiser rafles et expulsions d’êtres humains, souligne que « la morale ça compte », « la spiritualité ça existe », et que « l’homme a une destinée », « je suis libéral au sens où je suis pour la liberté »,… il en conclut que « l’on ne peut pas faire n’importe quoi avec l’homme qui n’est pas une marchandise comme les autres ».

Les grand médias se sont bien gardé de reprendre la formule qui, à ma connaissance, n’est passée qu’une fois à la télévision… ce fut ensuite le silence audio et visuel. Même le site officiel de l’UMP a fait impasse sur cette brillante profession de foi ( ?). Le patron aurait il fait une gaffe ?.

Mais que peut bien signifier cette soudaine pudibonderie médiatique à l’égard d’une percée apparemment théorique, et elles sont rares, de la part d’un politicien ? Le terme « marchandise » serait-il devenu un « gros mot » ?

QU’A-T-IL BIEN PU VOULOIR DIRE ?

Il a voulu montrer l’opposition qu’il y avait, d’une certaine manière selon lui, et du moins verbalement ; entre « humanisme », « morale », « spiritualité », « destinée », d’une part et « marchandise » d’autre part.

Pourquoi ? Parce que tout le monde sent bien que l’être humain, dans notre système économique et social, est considéré comme une « chose » que l’on utilise quand on en a besoin et que l’on jette quand on n’en a plus besoin…. Et ça un candidat à la présidence de la République ne peut pas le reconnaître… il prend donc les devants. Et en voulant nier l’évidence se « prend les pieds dans le tapis ».

Mais pourquoi faire référence à la marchandise précisément ?

Cela montre que ce monsieur n’a rien compris à ce qu’est la marchandise. S’il avait su de quoi il parlait, il aurait évité de proférer une énormité.

Dire que, dans le système marchand, l’homme est une marchandise est absurde, en effet le salarié est un homme « libre », en principe libre de se louer à qui bon lui semble et ce qu’il loue, c’est sa force de travail. C’est cette « capacité de travail » qu’il monnaye sur le marché dit « du travail ». Ce n’est que dans le cas de l’esclavage que l’homme est marchandise car c’est sa personne physique qui est vendue ou louée par un tiers, son propriétaire.

Ce qui est marchandise ce n’est pas l’individu mais sa capacité de travail… et la rémunération qu’il reçoit, le salaire lui permettant de reproduire cette capacité.

Economiquement et socialement l’individu n’a d’intérêt que si cette capacité correspond à un besoin économique et seulement dans ce cas… d’où les licenciements, le chômage et l’exclusion. Ne conseille-t-on pas officiellement aux jeunes qui cherchent un emploi « d’apprendre à se vendre » ?

Mais jouons le jeu. Suivons son raisonnement, imaginons que l’homme soit une marchandise : concrètement, économiquement, socialement et politiquement ça veut dire quoi ? Se peut-il que l’on soit à la fois marchandise et citoyen, c’est-à-dire un individu libre ? Bien sûr que non… c’est impossible.

Ce monsieur dit donc n’importe quoi.

BEVUE OU AFFIRMATION VOLONTAIRE ?

Probablement les deux. Il a voulu marquer un grand coup (raté) en faisant une profession de foi d’humanisme… mais comme il voulait expliquer une chose qui est parfaitement contradictoire : l’humanisme et la situation faite à l’individu dans le système marchand… il a été amené à dire une absurdité.

Il est une chose évidente cependant, c’est que pour lui, l’homme est une marchandise, peut-être pas comme les autres mais marchandise tout de même,…c’est-à-dire quelque chose dont on peut disposer et rejeter quand on en a plus besoin. Il n’exprime, maladroitement, que ce qu’est la philosophie du système dont il est le défenseur… l’instrumentalisation de l’être humain.

Il aurait été intéressant qu’il nous explique en quoi l’ « homme était une marchandise »… ce qu’il est bien évidemment incapable de faire… et encore moins capable d’expliquer pourquoi « elle n’est pas comme les autres ».

Dans ce discours il a, à la fois, un désir de refoulement, en public - effet de tribune - d’une réalité gênante, c’est l’aspect restrictif (« pas comme les autres ») de l’affirmation, mais aussi la reconnaissance – inconsciente - de ce qu’il perçoit comme la réalité (« l’homme est une marchandise »). Ajouter à cela une méconnaissance du contenu du concept de marchandise et l’on a une affirmation qui ne peut que jeter le trouble dans l’esprit de celles et ceux qui en saisissent le sens.

La plupart des fidèles présents ont applaudi sans aucune hésitation, croyant probablement que leur homme providentiel venait d’émettre une pensée historique… Ce qui montre, s’il en était besoin, le sens des réunions publiques politiques,… et pas seulement à l’UMP.

Ce que peux penser le ministre candidat n’a finalement que peu d’intérêt, il est le représentant d’un système qu’il n’a aucunement l’intention de changer… à ce titre il ne nous intéresse pas. Son discours, comme tout discours dominant est essentiellement mystificateur.

L’intérêt de celui-ci,dans ce cas, vient du fait qu’il est à la fois à la limite de la mystification et de l’aveu et qu’il révèle le mécanisme de la mystification dans la maladresse d’expression et la non maîtrise des concepts utilisés.

La maladresse a été probablement repérée par son entourage et par les « journalistes de Cour » qui se sont bien gardé d’insister dans la rediffusion…

Est-il le seul à penser une telle chose ?

Certainement pas. Toutes celles et ceux qui s’apprêtent à gérer le système marchand – libéraux ou interventionnistes, droite, gauche, centriste et écolos auraient pu faire la même gaffe. D’ailleurs les adversaires politiques du ministre-candidat se sont bien gardés de donner une suite… gêne ou accord ?

13 janvier 2007                                                            Patrick MIGNARD

Pour plus de précision, voir aussi les articles :

 « LE FAUX HUMANISME DE LA MARCHANDISE »

 « MARCHANDISE : LE RETOUR AUX FONDAMENTAUX »

 « LE TRAVAIL EN QUESTION (1) (2) (3) (4) »

 

i les articles :

 « LE FAUX HUMANISME DE LA MARCHANDISE »

 « MARCHANDISE : LE RETOUR AUX FONDAMENTAUX »

 « LE TRAVAIL EN QUESTION (1) (2) (3) (4) »

 

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AUTOPSIE D’UNE FIASCO

Le courant altermondialiste et antilibéral se porte mal, très mal. Après la crise d’ATTAC plus ou moins maladroitement, et pas tout à fait, dépassée, c’est l’échec de la tentative de la nomination d’un « candidat unitaire » de l’antilibéralisme pour les Présidentielles.

L’unité apparente n’était en fait qu’une unité de façade, fondée sur des mobilisations et des résultats électoraux conjoncturels et hétéroclites. La pratique des organisations politiques était prévisible et rien ni personne ne pouvait éviter la catastrophe.

Le fiasco ne vient pourtant pas de ce qui s’est passé, mais plutôt, nous allons le voir, de « ce qui ne s’est pas passé ».

UN MOUVEMENT HÉTÉROCLITE

De quoi est composé le mouvement altermondialiste et/ou antilibéral ?

D’un ensemble hétéroclite de personnes, d’associations diverses et d’organisations politiques en recherche de reconnaissance, pour une, le PC, de renouvellement de sa virginité politique… et d’électeurs/trices.

Tout ce monde a un dénominateur commun : « ça va mal, il faut que ça change ».

Le problème c’est qu’une fois que cela a été dit, chacun-e croit que tout a été dit… ou presque.

Le problème c’est qu’une fois que l’on a constaté l’accord sur ce constat ; la mobilisation et le changement doivent « couler de source »… ce qui apparemment est évident puisque « tout le monde est d’accord là-dessus ».

Si l’on tient compte, par-dessus le marché (si j’ose dire) de quelques « succès » retentissants (victoire du NON au référendum sur le Traité Constitutionnel Européen, et « victoire » sur le Contrat Première Embauche), compensant une longue frustration due à de multiples défaites… il n’en faut pas moins à tout ce monde pour croire en l’invincibilité du mouvement et à la possibilité et l’imminence du changement ( ?).

Le succès du NON a été un puissant facteur de délire collectif. Déjouant les pronostics et les stratégies politiques des grands partis,

Le seul ciment véritablement utilisable était la « volonté collective de changer »

Mais tout le monde ne mettait pas la même chose dans cette expression et dans la mesure où l’on voulait s’en tenir au plus petit dénominateur commun, on n’a pas approfondi la question.

Le ciment était de mauvaise qualité et n’allait pas tarder à se désagréger et ce d’autant plus que les matériaux étaient hétéroclites, les projets de construction différents, les architectes concurrents et surtout que la maison n’avait aucune fondation prévue.

UN SYMBOLE À DÉFAUT DE PRATIQUE

Durant toutes ces mois, ces semaines la course au symbole a été pathétique… et dérisoire. La sacro sainte « unité » devait trouver sa matérialisation dans un symbole, dans un homme ou femme qui sans être explicitement providentiel (ça n’a jamais été dit mais on y était presque !), devait apparaître comme le référent naturel (ça n’a jamais été dit mais c’était bien ça), en tout les cas médiatique (ça ç’a été dit explicitement).

La question qui aurait du être posée et qui ne l’a jamais été était : « Que représente ce personnage ? ». Quelle peut bien être la réponse ? Personne ne sait… ou plutôt si, on sait : l’unité, un espoir. Mais très concrètement sur quoi se fondent cette « unité » et cet « espoir ». En l’absence de référent concret quel peut-être le contenu de telles notions ?

Ce qui ont suivi les « évènements » diront : la « Charte Antilibérale »

Dans ces conditions on ne peut que s’étonner que se soient les ambitions personnelles, l’expression des égos, les intérêts bureaucratiques des organisations qui aient pris le dessus dans le « débat » ? Mais comment aurait-il pu en être autrement ?

Et aujourd’hui, sur le tas de ruines, au lieu d’essayer de comprendre ce qui s’est réellement passé, on se jette les débris à la figure en s’accusant de tous les maux. Et il y en a même qui s’apprêtent à reconstruire, avec les mêmes matériaux et surtout les mêmes plans, sur le même terrain mouvant. Il y a du Sisyphe chez ces gens là !

Ce « mouvement », si tant est que ça en soit un, trompé par son propre discours, sa propre rhétorique a cru à la dimension historique des concepts qu’il manipulait. Il s’est lui-même saoulé d’espoir et d’espérance en construisant des images qui ne trouvaient leurs racines que dans ses propres propos… L’auto excitation des réunions publiques et des discussions dans les collectifs ont fait le reste.

Ne rêvons pas, il n’y a rien, il n’y aurait rien, et il n’y aura rien d’historique dans le cas de la nomination d’une candidature unique, aujourd’hui ou demain, du « mouvement anti libéral ». C’est en effet prendre ses désirs pour la réalité. A y regarder de près, une candidature unique n’a aucun sens, sinon sur le plan purement formel et affectif. Or, le formalisme et même l’affectif n’a de sens dans l’Histoire que s’il est socialement fondé, et encore faut-il que les circonstances historiques soient favorables,… ce qui n’est pas toujours le cas.

UNE STRATÉGIE DÉPASSÉE

Doit-on être scandalisé par les pratiques d’appareils au sein du mouvement ? Oui certainement. Mais doit-on en être surpris ? Certainement pas. Ce qui s’est passé était parfaitement prévisible. Pourquoi ? Pour deux raisons intimement liées :

on sait ce que sont des logiques d’appareils et que pouvait-on attendre d’autre de leur part ? le manque de pratique sociale, de fondation du discours et de la stratégie sur autre chose que du concret surdétermine les magouilles bureaucratiques. En effet, en l’absence de référence concrète, il ne reste plus que la stratégie des appareils… face à la seule bonne volonté des autres. Les vieilles rengaines sur l’« unité » des organisations politiques, si elles ont pu faire illusion, et elles l’ont fait, ont bien vite été dépassées par les intérêts de boutiques et les prétentions individuelles de celles et ceux qui se croient, se croyaient, investi-e-s d’une mission historique… et ce malgré la présence, il faut le reconnaître d’une masse d’individus tout à fait honnêtes et sérieux dans leurs intentions de changement.

Ce ne sont pourtant pas les pratiques bureaucratiques et scandaleuses des organisations politiques qui sont fondamentalement responsables de ce qui s’est passé, c’est le manque de référent concret qui ne pouvait produire qu’une stratégie purement électorale et bureaucratique.

En effet, que représentait concrètement ce « large mouvement » dont on nous parlait ? En fait rien, sinon, une volonté, un espoir dont on pensait qu’elle pouvait faire un « miracle électoral ». Il n’avait qu’une existence idéologique, sans aucun fondement social. En dépit des dénégations véhémentes des leaders (encartés ou non) du « mouvement » la stratégie était purement électorale et médiatique, autrement dit, elle reproduisait le même concept stratégique, les moyens financiers et médiatiques en moins, que celui des organisations traditionnelles.

Que représentaient concrètement les fameux « collectifs » ? Rien, sinon des individus éparpillés ou des militants représentants leurs organisations… « Oui mais, me dira-t-on il s’y est mené des débats intéressants ». Je n’en doute pas, mais sur quoi ? Se fondant sur quoi ? Quel débat sur les pratiques y avait-t-il ? Fondant l’avenir sur quoi de concret, sur quelles expériences, sur quels groupes en situation sociale alternative ? Il peut y avoir des débats forts intéressants mais purement formels… la preuve !

La Charte si laborieusement élaborée demeure aujourd’hui un document vide, socialement et politiquement vide, une pièce dans le « musée des illusions ».

On nous dit que ce mouvement était solide et puissant alors qu’il a fallu de simples désaccords bureaucratiques pour qu’il s’écroule !... Tout cela n’est ni très cohérent, ni très sérieux.

POURQUOI UN TEL GÂCHIS ?

Parce que nous vivons encore sur des illusions, celles qui consistent à faire nôtre le modèle de fonctionnement politique imposé par le système et qui consiste à ne voir le changement que par le truchement des élections, donc des hommes/femmes « providentiels » et des programmes « attrape électeurs/trices » ( ?).

Cette culture politique qui est censée être la nôtre, et qui est celle du système que nous combattons, est tellement ancrée en nous que l’on n’a aucun recul pour en saisir toute sa perversité, et c’est ce qui en fait sa force… et notre faiblesse.

Imaginons un seul instant que ce « mouvement » ait été celui d’une mobilisation sociale, le représentant de groupes, de collectivités en situation de pratiques alternatives, celui de réseaux de production et de distribution alternatifs, comme il en existe déjà, celui de mouvement des salariés en lutte pour la reprises d’entreprises en liquidations,… Alors là oui, ce mouvement aurait eu un sens. Les débats n’auraient pas été purement formels, mais fondés, représentatifs de pratiques. Les organisations politiques auraient été à la traîne de gens déterminés, engagés personnellement et collectivement à qui elles n’auraient pas pu raconter n’importe quoi et à qui elles n’auraient pas pu faire des promesses plus ou moins démagogiques. Le/la représentant-e de ce mouvement, s’il avait été désigné aurait représenté une pratique alternative concrète… Le débat n’aurait pas tourné autour de la présidentielle, ce qui n’a aucun sens, mais autour du changement concret et de ses conditions. L’élection n’aurait pas été un but, mais une tribune que l’on aurait pu détourner.

Au lieu de tout cela, rien, un lamentable fiasco, un gaspillage inouïe d’énergie, de bonne volonté et une frustration sans borne.

Au-delà de ce fiasco il va nous falloir nous ressaisir, c’est-à-dire tirer le bilan, le vrai bilan, celui de la remise en question de la stratégie globale du changement. Ce travail va être difficile et douloureux. Il demande un courage personnelle et collectif pour nous arracher à nos vieilles illusions, nos vieilles pratiques, rayer d’un trait de plume ce qui a été le berceau de notre formation politique, syndicale et associative.

Le monde a changé, le système a su s’adapter, pas nous,… il est temps de s’y mettre.

6 janvier 2007                                                                        Patrick MIGNARD

Voir aussi les articles :

« QUO VADIS »

 « LES MACHINES A PERDRE »

 « SUS AUX BRISEURS DE REVES »

 « DE L’ELECTORALISME EN POLITIQUE »

 « LA CATASTROPHE (A DEFAUT DE LUTTE) FINALE »

 

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