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Publié par PM sur
Publié dans : #matiere a reflexion

COMMUNISME : « LE RETOUR AUX SOURCES » ?

La lente agonie de ce qui fut « l’idéal communiste » en passant par le/s stalinisme/s, l’absurde « guerre froide », et… finalement l’écroulement de l’empire soviétique et la décadence des partis communistes, laisse nombre de militants/es dans un désarroi complet. C’est tout un monde de croyances, de certitudes, d’analyses qui se croyaient « scientifiques », toute une vie militante, qui s’écroulent.

Dans les pays où le Parti Communiste a joué un rôle important et où, comme en France, il s’est maintenu tel quel, son effondrement d’audience, son potentiel militant et électoral ont été spectaculaires. Cette situation, et on peut humainement le comprendre, est insupportable pour ses militant-e-s et en particuliers celles et ceux qui sont des vétérans. Tout est fait pour faire « renaître l’espoir »,... mais à quel prix ! Et avec quelles « chances » de succès.

LE RÊVE ÉVANOUI

On a souvent comparé le Parti Communiste à une Eglise... la comparaison n’est certes pas flatteuse pour des « matérialistes », mais elle est pourtant hurlante de vérité : à un certain moment un Dieu, un/des pape/s, une foi, des textes sacrés, une éthique constamment violée, des fidèles et des hérétiques condamnés et persécutés… tout y est ou plutôt, y était !

La différence avec l’Eglise c’est qu’elle promet le Paradis au Ciel alors que les « communistes » le promettaient sur la Terre, et à court terme. L’Eglise échappe, et échappera toujours, à la preuve de ce qu’elle affirme, pas les « communistes ».

La « culture communiste », sur le plan théorique, a été un véritable acte de foi… la preuve la plus flagrante était que le doute n’était pas permis, ce qui pour, une théorie qui se voulait scientifique, est particulièrement curieux.

Une fois admis ce qu’il faut bien appeler un dogme on était bien dans la Grande Famille… jusqu’au jour où tout s’est écroulé. Le problème c’est qu’il faut expliquer ce qui s’est passé sans toucher au fond de la théorie... et là, plus rien ne colle !... Alors, on se raccroche à la croyance. « Ce n’est pas parce que l’on n’a pas vu le Père Noël qu’il n’existe pas » semble être la méthode de pensée des militants désemparés.

Attitude touchante et naïve de vieux communistes qui refusent de voir leur « monde magique » s’écrouler, leurs certitudes remises totalement en question… Ils s’accrochent avec la vigueur du désespoir à des espérances chimériques et pensent qu’en disant très fort leurs convictions, ils vont retrouver leurs espoirs d’antan. Une telle attitude infantile en dit long sur le conditionnement dont ils ont été victimes et montre, s’il en était encore besoin de le prouver, que leur engagement tenait plus de la profession de foi que de la conscience politique… bien qu’ils ne soient pas les seuls dans ce cas.

Les communistes ont en fait été rattrapés par l’Histoire, cette même Histoire qu’ils croyaient comprendre, maîtriser et… faire. Ils ont été défaits par l’objet même qu’ils prétendaient dominer. Or, s’ils ne comprennent pas cela, il est évident qu’un renouveau, une renaissance de leur parti est totalement impossible.

Mais reconnaître cela est un véritable « arrache cœur », c’est reconnaître que les fondements mêmes de ce à quoi on croyait, on a cru une bonne partie de sa vie, étaient complètement erronés. Certaines et certains font ce douloureux exercice et disent « OK, on s’est trompé revoyons l’ensemble de la question », d’autres, nombreux, préfèrent nier, ne pas voir, dénoncer, une fois encore, celles et ceux, qui affirment cela, que ce sont des « ennemis de classes », « liquidateurs », « irresponsables », « petits bourgeois », etc…

RETOUR AUX SOURCES,... MAIS À QUELLES SOURCES ?

Dans tous les débats, les articles, les commentaires, les sites où s’expriment les militants communistes, le « retour aux sources du communisme » est devenu un leitmotiv déclanchant un enthousiasme réel, mais oh combien naïf ! .

Mais une question récurrente se pose : existe-t-il des « sources du communisme » ? On peut, en cherchant bien, en identifier plusieurs, d’égales valeurs, certaines toujours ouvertes, d’autres qui se sont taries.

Celles qui se sont taries sont :

- l’exemple soviétique ou plutôt l’exemplarité de la société soviétique… Ca a été la référence durant des décennies…Elle a fait totalement faillite,… soit !
- la croyance dans un processus révolutionnaire qui, avec l’Union soviétique, la décolonisation, les luttes sociales formait un grand mouvement social international qui devait emporter le capitalisme… tout ce bel ensemble est mort… sauf le capitalisme !

Celles qui existent toujours :

- les textes fondateurs du mouvement, longtemps considérés comme des « textes sacrés », de même que leurs auteurs ;
- l’existence d’un capitalisme qui, loin d’avoir dépassé ses contradictions, les aggrave et conduit l’humanité à sa perte.

Pour ce qui est des textes fondateurs, une question essentielle se pose : sont-ils encore fiables ? N’y aurait-il pas dans ces textes les erreurs qui ont conduit le mouvement à sa catastrophe ? Graves questions qui renvoient en fait à reconsidérer ou non la problématique stratégique du changement social. Si les pères fondateurs se sont trompés, il faut, il va falloir, oser le dire, et dire où et comment la théorie est fausse. Dur exercice aussi bien psychologique (question existentielle du militantisme), que théorique (refondre une théorie du changement historique) auxquels les militants communistes ne sont pas préparés… leurs collègues de l’extrême gauche non plus d’ailleurs.

Pour ce qui est de la réalité du capitalisme, c’est la source la plus sécurisante… le militant sait contre quoi il se bat… Il ne sait pas trop comment, il ne comprend pas trop quelle est l’efficacité des méthodes ancestrales utilisés (qui échouent toutes les unes après les autres), il ne voit pas le bout de sa lutte,… mais il sait ce qu’il a en face… Et cette réalité seule le motive pour être un opposant, donc pour exister politiquement.

Quelle est la crédibilité de ces fameuses « sources de jouvence » pour ramener à la vie le mouvement communiste ? On peut douter de leur validité.

Le décalage est prodigieusement important entre ce en quoi le Parti Communiste a cru depuis sa création et la nécessaire révision de la théorie du changement social. Les militants, à fortiori les bureaucrates, sont prêts à réviser, mais pas trop, surtout garder l’essentiel… et si c’était cet essentiel qui était à revoir ?

Le risque c’est que la révision, le retour, ne soient que formels, superficiels… C’est d’ailleurs ce qui se dégage aujourd’hui des textes et débats entre communistes. On assiste à une grande « remise en question » mais… pour finalement retomber dans les mêmes ornières théoriques. L’essentiel de ce qui est fait consiste en déclarations tonitruantes, enthousiastes, des professions de foi de confiance, un sentimentalisme de parti fondé sur le culte de la fidélité,… un rappel des valeurs fondamentales, toutes honorables, que l’on n’a jamais réussi à concrétiser et que l’on ne sait toujours pas comment concrétiser.

L’ossature bureaucratique du Parti Communiste est sa seule garantie qu’il ne disparaisse pas complètement, du moins à cours terme. La perte continue de ses bastions locaux n’est que le début de la fin. Le forcing désespéré pour se dégager de la social démocratie, qu’il a soutenu durant des années, et qui a eu sa peau, et pour rejoindre celles ceux qui essayent de poser les problèmes autrement, n’est qu’une ultime tentative bien tardive pour échapper au jugement du l’Histoire. Sa culture interdit, de fait et affectivement, à ses militants fidèles de faire l’effort théorique réel de la vraie rénovation.

Une coquille vide peut faire illusion, même si elle est vide.

Patrick MIGNARD
16 Février 2008

 


 

 

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LES LENDEMAINS QUI CHANTENT…

L’article : « LCR : FAIRE DU NEUF…MAIS AVEC QUOI ET POUR QUOI ? » a été envoyé à toutes les fédérations de la LCR dont l’adresse figure sur le site officiel de cette organisation, soit exactement 79 envois, avec la seule mention « A méditer ».

Seulement 8 réponses m’ont été retournées. J’en conclu que 71 sont passées à la corbeille. Sur ces huit réponses, certaines faites à partir d’une adresse personnelle, ne sont pas géographiquement localisables, mais là n’est pas le problème.

Leur contenu laisse songeur. Jugez vous-même !

LCR-Gard

« Cet condamnation sans hésitation, et bardée des mêmes certitudes qu’il reproche à la LCR a quand même un gros défaut que l’éminent expert n’a pas vu emporté par sa haine de la LCR, c’est l’absence de toute proposition alternative pour avancer. Et toi que proposes tu ? »

« C’est une attaque en règle truffée d’ironie et de mépris, si ça n’est pas de la haine ça y ressemble. En tout cas ce n’est pas un débat constructif, sinon ça n e partirait pas sur ce ton, quant au débat : justement on l’ouvre en plein mais pas sous cette forme polémique inutile. JD »

LCR-Gers

« t’as pas autre chose a faire ??? pas de bol , nous ici dans le gers sommes a 100% pour le NPA. il y de vieux et vieilles militant(es) et des jeunes voir tres jeunes. les nouvelles demandes de rentrer sont pres de 100% des effectifs actuels !!!! ben oui suis désolé pour toi !!! »

« ah, j’oubliais ; tu proposes rien toi !!! encore de la prose negative qu’on connait trés trés bien !!!! vous allez peut etre essayer de faire de l’entrisme !!!!! »

« Moi aussi j’ai l’age d’avoir connu 68 en militant et les années glorieuses comme tu dis du PCF. la difference que tu ne fais pas entre le PCF et la LCR est,et je le prend comme une injure : le STALINISME. Et en plus on dirait que tu n’a pas suivi toutes les tentatives de la LCR depuis au moins 10 ans de vouloir discuter avec tous les partis !!!!! »

LCR- Saône et Loire

« De quoi je me mêle ? Qui es-tu pour critiquer ? Dégage, connard ! »

LCR – non localisé

« Bon ! Une fois que la leçon et les critiques (même parfois fondées) sont faites ... que proposez-vous ? Quand ? Comment ? Avec quoi et pourquoi ?Fraternellement, » C.N

LCR – non localisé

« On dirait du BHL aussi peu éclairé et plus mauvais dans le style. "Pour bien en discourir il faut l’avoir bien fait" disait Racine. Il n’est ici que du discours, si le capitalisme a définitivement gagné le mieux est de rentrer dans sa coquille en attendant des jours meilleurs. D’autres l’ont fait en d’autres temps où ceux qui sont qualifiés de rêveurs aujourd’hui étaient alors appelés terroristes...

Quant à sous-entendre que certains ou certaines auraient un quelconque intérêt bureaucratique, c’est encore la démonstration d’une ignorance totale de ce qu’est la LCR.

Oui il y a un risque à créer un nouveau parti, non le résultat n’est pas garanti ; Ce qui est sûr en revanche c’est que l’attitude de pseudo philosophe éclairé, isolé sur sa montagne de médiocrité au-dessus de la mêlée peut tout juste faire couler un peu de bave sur la roche... »

LCR - 61

« Merci de ne pas nous faire suivre de telles élucubrations. Cordialement pour la LCR 61 » Margaux L

LCR - Saintes

« Bien vu , rentre vite dans le rang du ps ou bien encore prend ta carte a l’UMP ils savent faire eux ! tu sais les débats ont eu lieu à la base depuis longtemps olivier ne fait que METTRE le toit SUR les murs cordialement »

LCR - 68

« Qui êtes-vous Patrick Mignard ? »

Je tiens bien sûr à la disposition des sceptiques de la LCR les adresses de ceux qui m’ont répondu.

Je dois préciser que la seule réponse courtoise, signée « C.N. » a donné lieu à un échange bref mais extrêmement intéressant

Pour ce qui est des autres réponses, chacune et chacun pourra apprécier si ce texte méritait ce genre de commentaire, et ce que signifie ce genre de réponse pour des militants qui veulent rassembler pour créer un nouveau parti ( ?).

Je précise tout de même qu’il ne s’agit pas d’un échantillon aléatoire de militants, mais de personnes qui répondent officiellement à partir de boîtes aux lettres-mail figurant officiellement sur un site officiel, donc certainement des cadres de l’organisation qui ont des responsabilités, qui ont probablement participé à des écoles de formation, à l’Université d’été de la Ligue,... Le résultat est édifiant !

Quel sens peut-on donner à une telle attitude ?

Bien évidemment en public on n’aurait jamais eu ce genre de réaction, « on se retient »,… mais ces réponses expriment une spontanéité et ce qui se passe réellement dans la tête de la plupart des militants ou du moins des responsables.

Ces réactions révèlent, derrière les masques médiatiques et les discours de circonstance, l’état d’esprit qui règne dans cette organisation. On est bien loin de l’image lisse, jeune, sympathique à souhait et... médiatique offerte par le « porte parole » de la LCR.

La LCR n’accepte apparemment qu’un certain type de critique, celle qui ne remet pas en question ses certitudes, sa ligne, ses conceptions. Autrement dit, elle est prête à dialoguer avec une personne politiquement un peu perdue, surtout si elle vient d’une autre organisation, qui ne sait plus quoi trop penser, pleine de bonne volonté et qui est prête à lui tomber dans les bras et lui faire confiance.

Tout autre individu est un réactionnaire, un agent de l’adversaire, un donneur de leçon, un malade en manque d’affirmation, un frustré, un aigri, un individu à l’égo surdimensionné, etc…. Dites donc, les plus ancien-nes, ça ne vous rappelle pas quelque chose ce type d’attitude ? Mais oui, vous y êtes, c’est bien ça !...

On voit bien là, dans l’écrasante majorité de ces réactions, le mécanisme de la condamnation de l’hérésie qui est en marche. En effet, qui peut prétendre, et moi, moins que tout autre, détenir la vérité. Or ces réponses révèlent des individus qui « détiennent la vérité » et jettent l’anathème sur celle ou celui qui prônent une autre vision des choses.

Ces réactions sont l’expression d’une faiblesse congénitale : étant sûr d’avoir raison ils ont en fait peur de se faire confisquer ce qu’ils tiennent pour « vérité », refusant ainsi d’engager le dialogue.

Nous savons que le problème de l’hérésie est celui du pouvoir.
L’hérétique est celui qui menace l’ordre en place, en la circonstance la domination que pense avoir la LCR sur la Gauche. On ne perd pas de temps avec l’hérétique, on le liquide, on l’ignore, surtout s’il est isolé,… on sait jamais ses idées pourraient se répandre !....

Je sais très bien que l’on va m’accuser de « faire le jeu de la droite, de la réaction, etc… » refrain lui aussi connu. Il est vrai qu’ « il vaut mieux cacher ses détritus sous le tapis plutôt que de reconnaître que l’on en a et de les évacuer ».

Quand on s’engage à promettre ce que l’on promet, il faut savoir assumer ses dérives.

Je frémis à l’idée que celles et ceux qui m’ont fait ces réponses, ou ont carrément jeté le texte à la poubelle, disposent un jour du pouvoir qu’ils revendiquent.

Décidément tirer des leçons de l’Histoire n’est pas simple.

Est-ce en procédant de la sorte que l’on va faire avancer le changement social ? J’en doute.

Je souhaite bien du plaisir à celles et ceux qui vont aller dans le nouveau parti qui doit se construire sous la « haute autorité » de la LCR.

On en reparlera !.....

9 février 2008                                                          Patrick MIGNARD

 

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LE SENS DE L’HONNEUR

Contre sens et exercice de style

 

Cette navrante affaire de la gifle infligée par un « en-saignant » à un gamin sans défense laisse un goût amer dans la bouche de tout citoyen qui aspire à une jeunesse à « l’esprit sain/ saint dans un corps sain »… Et qui est plus compétent pour atteindre cet objectif que le corps de Gendarmerie ? Corps d’élite s’il en est au passé sans tâche et à l’attitude irréprochable pendant les heures sombres de notre Histoire, heures durant lesquelles il s’est éternellement et littéralement couvert de gloire.

Que le père, de ce que je n’hésite pas de qualifier de souffre douleur, martyre expiatoire d’un corps d’« en-saignants » décadent, paresseux et surpayé, soit poursuivi de la vindicte misérable de ceux-ci, sinon officiellement, du moins dans leurs propos clandestins et subversifs, ne peut que grandir ce corps d’élite et rabaisser au plus profond de l’abjection les profanateurs et liquidateurs de nos valeurs.

Comment oser affirmer, comme le font certains, que ce jeune, martyrisé et humilié dans son école avait eu une éducation défaillante ? C’est faire outrage à sa famille et plus particulièrement à son père, gendarme, à la Gendarmerie et au-delà à l’ensemble de la Nation. Ainsi l’anti France n’hésite pas / plus, au travers de nos institutions d’élite à traîner dans la boue de leur médiocrité ce qui fait l’Honneur de notre éducation civique et morale.

La réaction du père de la victime est un acte qui l’honore. Ceint et fier de son uniforme, a défaut d’avoir pu stopper le bras du coupable, il a su, dans un élan tout militaire et dans un milieu manifestement hostile, faire entendre la voix de la raison et de l’honneur et livrer au bras de la justice le délinquant.

Le laxisme de nos mœurs et l’égarement de ce qui faisait la fierté de nos autorités d’antan ont permis au délinquant d’échapper à une prompte justice et gageons, hélas, que la peine qui lui sera infligé sera ridiculement petite au regard du crime moral commis.

Que cet acte héroïque fasse rendre gorge à celles et ceux qui, abusant de la faiblesse de notre jeunesse, se laissent emporter par des actes coupables et traumatisants.

Que notre jeunesse reprenne confiance et sache exprimer toute sa vitalité qui constitue l’avenir de notre pays. Il y a encore dans ce pays des hommes courageux et intègres qui se sont donné pour mission de la protéger et de l’assister dans le dur apprentissage de la vie.

Patrick MIGNARD
6 Février 2008

 

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LCR : FAIRE DU NEUF… MAIS AVEC QUI ET POUR QUOI ?

Le discours radical qui ne se fonde pas sur une pratique alternative sociale concrète, tourne en rond et devient la caution contestataire de la pensée unique. Il participe par là même à la mystification du système dominant, en donnant l’illusion de la possibilité d’une issue en vue de son dépassement.

La dernière trouvaille politique de la LCR, un « nouveau parti anticapitaliste », montre, s’il en était besoin qu’à l’extrême gauche, on n’a toujours rien compris à ce qu’il est convenu d’appeler, la « logique du changement social »…. Les expériences désastreuses du passé n’ont servi, une fois encore, à rien. Tous les vieux principes politiciens éculés sont ravalés et mis au service d’une « rénovation » qui va, une fois de plus faire un flop politique même pas retentissant.

L’ANNONCE FAITE PAR OLIVIER

L’annonce faite par le facteur médiatique, se veut être un évènement politique. … Tenez vous bien : « Un nouveau parti anticapitaliste, mi guévariste, mi libertaire ». Voilà qui a de la gueule dans les médias et qui va faire gamberger dans les jeunes esprits en manque d’objectifs dans leur contestation.

Qu’est ce qui peut justifier une telle initiative ? Plusieurs facteurs dont tous sont parfaitement formellement fondés :

- la Ligue se traîne depuis 1969 dans les marges de la classe politique… il est temps de changer de modèle. Soit.

- les temps ont changé : le PCF à l’agonie n’est plus un obstacle et laisse même un espace vide à la gauche du PS… Bien vu !

- les dernières élections placent, en pourcentage (4%), la LCR en tête de toutes les organisations à la gauche du PS. Electoralo-arithmétiquement incontestable.

- les tentatives de regroupements, d’ententes, d’initiatives communes,… ont toutes échoué,… « Mieux vaut être seul que mal accompagné ». Vrai aussi, du moins dans une certaine mesure.

Ces quatre raisons, toutes plus justes les unes que les autres, semblent militer pour la décision prise… Pourtant c’est à un nouveau fiasco que la LCR, sans le savoir, se prépare.

Pourquoi ?

L’ERREUR DE BASE

Ce fiasco, inévitable, les dirigeants, et à fortiori les militant-e-s de la LCR ne peuvent pas le voir, et ce pour une raison simple : leur raisonnement, formellement juste, est faux à la base. D’une certaine manière, ils veulent construire leur maison en commençant par le toit. Le toit ils vont certes le construire, mais ils ne monteront jamais la maison sous lui ( ?).

Cette erreur remonte loin… au 19e siècle quand on a cru, et largement théorisé et même expérimenté avec le succès que l’on sait, que la construction d’un parti permettrait de prendre le pouvoir et qu’alors, et seulement alors, on pourrait changer de système. Formellement l’idée est séduisante mais elle est fausse et ce sont les leçons de l’Histoire qui nous le montrent.

L’erreur de base, qui consiste à construire un parti sans structures de base alternatives dans le système dominant, n’a jamais été corrigée, au contraire, quasiment tous les « révolutionnaires » ont persisté, et persistent, dans cette erreur qui a toujours conduit à la faillite de leurs entreprises.

Être « au cœur des luttes », « solidaire des luttes », « à l’unisson des luttes », comme le dit la LCR n’est manifestement pas suffisant, surtout qu’aujourd’hui, plus qu’hier, les luttes, les formes de lutte, la manière d’organiser stratégiquement les luttes aboutissent systématiquement à des échecs. Il y a là une mythification de la « lutte » qui ne correspond à aucune réalité stratégique sur le terrain. Le Capital ne lâche, et ne lâchera plus rien, avec les luttes actuelles…

L’OBSTINATION VERTU RÉVOLUTIONNAIRE ?

Pourtant, par une sorte d’obstination aveugle, ou d’incapacité, de manque d’analyse, la LCR, comme d’autres, recommence à commettre, en toute bonne foi, la même erreur.

De la part des « anciens » de la LCR, du moins celles et ceux qui n’ont aucun intérêt bureaucratique, ceci prouve que le principe de « fidélité » l’emporte sur la clairvoyance politique… reproduisant le même phénomène que l’on a vu et que l’on constate au PCF. Pour celles et ceux qui ont des intérêts bureaucratiques, leur attitude est parfaitement logique.

De la part des « nouveaux », nourris au biberon de la politique spectacle et des campagnes électorales, n’ayant quasiment aucun référent historique conséquent, ou du moins mal compris, on ne peut que déplorer leur myopie précoce. Fondée sur l’illusoire et dérisoire résultat électoral qui a enflammé l’esprit de nos « révolutionnaires », les dirigeants de la LCR ont complètement perdu le sens des réalités et se sont crus investis d’une mission qu’à une autre époque et dans d’autres circonstances on aurait qualifié de « divine ».

La critique, la contestation, la dénonciation des dérives du système est tout ce qu’il y a de sérieux. Les critiques sont incontestablement fondées. Pourtant elles ne restent que des critiques formelles, dans la mesure où rien d’alternatif, sortant du cadre du système, n’est proposé, à fortiori entrepris. La seule perspective n’est, et ne sera avec ce « nouveau parti » que la perspective électorale pour faire un « bon score » ( ?)… bon score dont on espèrera une « dynamique », mot magique au contenu mystérieux et jamais défini.

LA DÉRIVE MÉDIATIQUE

La course médiatique est lancée entre les organisations d’extrême gauche pour les places à prendre. Chacune va faire assaut d’originalité, de radicalité dans le message envoyé aux électeurs, de séduction pour plaire à l’électeur,… faire « jeune et dynamique » reste le mot d’ordre secret qui fonde l’essentiel de l’action – principe marketing classique.

La LCR a fait son choix : ce sera Che Guevara et l’esprit libertaire ( ?)

Le premier a l’avantage d’avoir les tee shirt déjà imprimé et son romantisme révolutionnaire est depuis longtemps sur le marché un produit de grande consommation. Tirer les bilans des désastres des luttes – qui ont toutes échoué - en Amérique Latine et en Afrique (lieux de prédilection des actions du Che),… pas question… on fait dans le médiatique et l’affectif, pas dans le politique.

Le second, qui va plaire à n’en pas douter aux libertaires et anarchistes, va rafraîchir à peu de frais la rigueur d’un trostkysme austère plus du tout adapté aux exigences du « marketing politique ». Que va-t-il rester du trotskysme et du léninisme, et même du marxisme après ce ravalement ?… ça va être très intéressant de voir comment va être pris le virage qui, jusqu’à présent,… et puis qu’est ce au juste qu’un « esprit libertaire » ? On peut faire confiance aux théoriciens de la LCR pour nous concocter une analyse des plus soignée pour faire passer le tout pour une percée théorique fondamentale.

Enfin, n’étant « jamais aussi bien servi que par soi même » c’est la LCR qui va porter sur les fond baptismaux le nouveau parti qui, dans l’état de concurrence dans lequel sont les organisations, ne va pas manquer d’attirer l’essentiel du peuple (sic) et en particuliers les militants des autres organisations (re-sic).

On va assister, ce qui n’est pas nouveau, à une surenchère en « radicalité », un affinement de la rhétorique susceptible de rallier les plus déterminé-e-s et de séduire celles et ceux qui s’interrogent, une avalanches d’analyses expliquant le nouveau cours, un raffinement dans les apparitions publiques et les prouesses médiatiques … Mais pour faire finalement quoi ? Voter pour le candidat du nouveau parti et gagner quelques pourcentages !... Autrement dit, rien de neuf et rien d’essentiel.

Ainsi va la vie politique avec, ses pratiques dérisoires, ses erreurs maintes fois répétées, ses discours enflammés, ses meetings survoltés, ses vedettes médiatiques, mais aussi ses vains espoirs et ses illusions suivies des mêmes désillusions.

Le fait de confondre fidélité à une cause, à des valeurs, avec la fidélité à une organisation, de confondre le moyen et l’objectif, est le plus sûr moyen que rien ne change dans cette société. Les projets – toujours théoriques - soit disant « alternatifs » ainsi élaborés en dépit du bon sens de l’Histoire et en ignorant ses enseignements, ne sont que la répétition de stratégies qui ont largement fait la preuve de leur stérilité.

Patrick MIGNARD
4 Février 2008

Voir aussi :
« L’HÉRITAGE »
« DUALITE SOCIALE / DUALITE DE POUVOIR »
« MISÈRE DE LA CONDITION MILITANTE »
« ILS NE CÈDERONT PLUS RIEN ! »

 

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