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Publié par PM sur
Publié dans : #matiere a reflexion

                                                  REVOLTE JAUNE

                                            Progression ou régression ?

 

 

 

Le mouvement de révolte n’est certes pas terminé. La mobilisation est intacte malgré les coups perfides du Pouvoir,… mais un certain nombre de symptômes, typiques d’un début de décomposition, commencent à apparaître et devraient alerter.

 

Essayons de les recenser.

 

1 - L’explosion des revendications du mouvement n’a pas permis de recentrer sur quelques thèmes porteurs et significatifs. Par exemple (entre autres) :

-  rétablissement de l’ISF,

-  suppression des privilèges des politiciens,

 

Le Pouvoir a habilement manœuvré pour ne garder, et faire garder par le mouvement, qu’une revendication importante, mais ambiguë, le RIC (Référendum d’Initiative Citoyenne),… Il a mélangé cette revendication avec le « Grand Débat National » et la collecte des « cahiers de doléances »,…Tout ceci va se perdre dans les mois à venir dans une confusion savamment entretenue et n’aboutira à rien.

 

Les quelques concessions financières accordées, ne le seront que dans l’avenir, dans des conditions financières manifestement rocambolesques… et, comme chaque fois, l’Etat récupèrera peu à peu tout ce qu’il aura accordé sous la pression de la rue.

 

2 - Le mouvement commence à s’effilocher ; à sa « tête », des « leaders » auto proclamés(es) essayent de « tirer leur épingle du jeu » en voulant, par exemple créer un parti, autrement dit profiter de l’occasion pour débuter une carrière politique,… et ainsi rejoindre la classe politique parasite qu’ils dénonçaient. Quant aux « leaders » plus radicaux, le Pouvoir les réprime et trouve tous les prétextes pour les isoler, les menacer et les juger,… dans six mois, après les élections ( ?).

 

3 - La bataille idéologique, la guerre de l’information est en passe d’être gagnée par le Pouvoir. En effet ;

 

  • le Pouvoir (la Police) a le quasi monopole de l’information sur le degré de mobilisation : les chiffres de mobilisation, ridiculement précis (pour faire sérieux !), sont fabriqués de toutes pièces par le Ministère de l’Intérieur, présentés comme une réalité incontestable et gracieusement répercutés, jusqu’à plus soif, dans les médias… donnant ainsi une image de « mouvement en déclin ».
  • le Pouvoir a fait une exploitation éhontée des accidents survenus sur les ronds points, les imputant au mouvement,… thèse largement reprise par les médias,
  • l’hétérogénéité du mouvement et son refus, ou son impossibilité, de présenter une relative cohérence idéologique a permis à des éléments, souvent téléguidés par l’extrême droite, d’exprimer des opinions, voire d’inciter à des comportements répugnants : antisémitisme, xénophobie,… Ceux-ci ont été habilement montés « en épingle » par le Pouvoir pour salir le mouvement,… et largement repris par les médias voulant faire de l’audience sur ce fumier nauséabond.
  • sur la violence, le Pouvoir a finement joué : on ne parle plus que de la « violence du mouvement », jamais de la brutalité policière,… pourtant la police mutile, estropie. La Police est toujours victimisée. Il faut dire que le Pouvoir a eu peur de perdre l’adhésion de sa Police/Gendarmerie qui a, elle aussi, profité du mouvement pour revendiquer. Il a tout de suite calmé la fronde en trouvant l’argent qu’il prétendait ne pas avoir.

 

4 - Les partis politiques – qui, il faut le reconnaître – ont été laissés sur la touche par le mouvement, jouent un jeu ambigu. Sans aucune retenue ils s’infiltrent dans la mobilisation, profitant de sa force, jouant de ses faiblesses,… et n’ayant finalement qu’un seul objectif : les prochaines élections. Ils essayent d’y entraîner le mouvement.

 

5 - Les syndicats sont aussi restés très prudents, alors qu’ils auraient dû/pu être interpellés plus nettement/rudement par le mouvement. Ils n’ont pas, eux non plus, intérêt à ce que la « table soit reversée ». Ils voient d’un mauvais œil ces formes de contestation incontrôlées, et incontrôlables, par eux. De plus, leurs bureaucraties se satisfont parfaitement du système actuel.   

 

Tous ce éléments vont désormais peser lourdement sur la suite du mouvement.

 

Le manque de détermination stratégique (*) du mouvement, renforce tous ces éléments qui contribuent à sa marginalisation et finalement à sa disparition. Ce manque de stratégie ne saurait être compensé par la volonté farouche et exemplaire des milliers de femmes et d’hommes qui font vivre courageusement, concrètement et avec conviction ce mouvement sur le terrain, dans le froid et face aux forces de répression.

 

Un mouvement de révolte qui ne progresse pas ne peut que régresser. Il ne peut pas se maintenir en stagnation,… la lassitude, la répression et les récupérations auront raison de lui.

 

Le slogan : « ON NE LÂCHE RIEN" est juste, mais encore faut-il savoir ce que l’on tient et vers où on va. Là est toute la question.

 

 

25 décembre 2018                                                                                           Patrick MIGNARD

 

(*) Voir : « LA REVOLTE ... ET APRES»

     « L’AVENIR SE CONSTRUIT AUJOURD’HUI »

 

 

REVOLTE JAUNE -Progression ou régression ?

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