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Publié par PM sur
Publié dans : #matiere a reflexion

LES NOUVEAUX « ROIS MAUDITS »

Les trois premiers mois de la nouvelle présidence sont, à n’en pas douter, pleins d’intéressants rebondissements et surtout riches en enseignement sur ce qui constitue aujourd’hui, en France, ce qu’il est convenu d’appeler la classe politique.

On peut certes traiter la question avec humour. La pièce quasiment « boulevardière » que nous jouent les guignols de la politique le mérite amplement. Mais il y a plus sérieux. C’est un véritable remake des « Rois Maudits » (à la sauce « démocratique ») que nous rejoue la classe politique où tout n’est que trahison, alliances, élimination, chantage,… bref, que du propre et du moral !

DÉBAUCHE A TOUS VENTS !

L’important n’est pas de savoir « comment gérer », ils/elles sont toutes et tous, à Droite comme à Gauche, à quelques détail prés, tout à fait d’accord sur le principe et les méthodes. La véritable question est « quel clan va gérer ». une fois que l’on a compris cela, les manœuvres des uns et des autres prennent tout leur sens et sont parfaitement logiques. Ceci peut paraître, à priori, curieux pour des français, mais si l’on regarde comment fonctionnent les autres régimes politiques en Europe, ce type de fonctionnement est plutôt la règle que l’exception.

Ceci explique par exemple qu’un responsable du Parti Socialiste passe avec « armes et bagages », avant même le résultat de l’élection présidentielle chez l’« adversaire ». Bien sûr, le procédé manque de délicatesse, mais que viendrait faire cette notion dans une partie où se joue exclusive des rapports de pouvoirs et des intérêts et ambitions personnels ?

Ceci explique qu’un militant socialiste, ancien « gauchiste défroqué », à l’égo surdimensionné, au discours moralisateur et aux scrupules inexistants (voir l’affaire Total en Birmanie) devienne, sans l’ombre de la moindre hésitation, l’un des principaux ministres (les Affaires Etrangères)... après avoir tenu durant la campagne des propos cinglants contre son futur, et désormais actuel, maître.

Ceci explique qu’un des cadres du Parti Socialiste, grand donneur de leçons et excentrique jusqu’à la caricature, démissionne sous un faux prétexte de son parti pour aller manger dans la main du nouveau président.

Ceci explique qu’une militante associative, propulsée par le Parti Socialiste pour se « faire mousser » en banlieue, et instrumentalisée par lui, accepte un poste proposé par son « ex ennemi » et se trouve à travailler avec une ministre quasiment intégriste religieuse.

Ceci explique enfin qu’un candidat à la candidature du Parti Socialiste, ancien ministre de l’économie, accepte avec le soutien du nouveau président, le poste de président du Fond Monétaire International, autrement dit de l’organisation internationale garante de la mondialisation marchande et par voie de conséquences des inégalités qui condamnent à la misère des millions d’individus.

Cette comédie sinistre porte un nom : l’ouverture. Mais cette ouverture est beaucoup moins osée qu’elle n’en a l’air…

LES POUBELLES DE L’HISTOIRE

Cette ouverture se fait en effet sans risque. Les nouveaux et nouvelles nominé-e-s offrent toutes les garanties : accord sur les principes, apolitisme, servilité, soif de pouvoir permettant toutes des lâchetés… Leurs compétences, à tous ces gens, et le nouveau président ne s’y est absolument pas trompé, sont du domaine de l’ambition, pour certains de la gestion et pour tous, de la pérennité du système marchand… ce qui est finalement l’essentiel.

Le reste, ce qui est accessoire, c’est le jeu des pouvoirs qui attribuera aux uns ou aux autres, pouvoir, places au chaud et privilèges. C’est d’ailleurs de cela dont il était question durant la campagne électorale… mais chut, ne le dites pas trop fort, le peuple croit qu’il vote pour son avenir !

Ce qui est remarquable c’est que ce sont ces mêmes individus qui durant des mois et des années nous ont donné des leçons de cohérence, de fidélité, d’honneur, de « profession de foi » sociale et d’« anti libéralisme » forcené ! Ce qui est grave, c’est que la plupart des gens les ont cru... et continuent à les croire.

Cette ouverture présente également une autre caractéristique : elle est un moyen de régler les comptes entre les clans. Acheter, débaucher le clan adverse est une pratique courante dans la Maffia... Ça évite de faire couler le sang et ça donne une envergure de « grand seigneur » généreux.

Aujourd’hui, le Parti Socialisme est littéralement et méthodiquement mis en pièces par le clan au pouvoir... et est bien incapable de s’opposer à cette opération. Cette impuissance de sa part en dit long sur ce qu’il est réellement, sur les convictions profondes des hommes et des femmes qui l’animent, mais aussi sur la réalité de la « stratégie politique » à laquelle il voudrait nous faire croire.

Si ce n’était que leur parti d’origine qui était, dans l’affaire, grugé, ce ne serait pas grave, ce qui l’est plus c’est que c’est le « bon peuple », les militants stupides et naïfs qui se retrouvent comme des imbéciles après avoir cru aux « élections-instruments-de-la-démocratie »

Le roitelet au pouvoir est d’autant plus dangereux qu’il est un fin psychologue. Il a parfaitement compris comment fonctionne le milieu politique fétide dans lequel il évolue, lui et ses semblables... faisant tenir en respect ceux de son clan par ses hommes de main, il excelle dans l’art de la déstabilisation de ses adversaires. Il n’y a là rien de très nouveau.

En fait, le nouveau président de la République, croyant, ou feignant, innover, est dans le plus grand des registres classiques, en réactualisant en ce début de 20e siècle la vieille formule qui n’a pas pris une ride :

« Protégez moi de mes amis, je me charge de mes ennemis ».

Patrick MIGNARD

21 septembre 2007

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