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Publié par PM sur
Publié dans : #matiere a reflexion

DEMAIN SE CONSTRUIT AUJOURD’HUI (suite)

 

 

Qu’un mouvement social passe le cap des fêtes de fin d’année, et se renforce dès les premiers jours de janvier révèle l’expression d’une crise profonde de notre société. Certains doutaient, le gouvernement, lui, redoutait,… mais la preuve est faite que c’est du sérieux.

 

Le passage de ce cap ne règle cependant pas tout, bien au contraire. La durée dans le temps va rendre compliquée l’épreuve et ce d’autant plus que le Pouvoir prend peu à peu ses dispositions pour déconsidérer le mouvement, l’effriter,… bref l’éliminer.

 

Le Pouvoir à la manœuvre

 

La violence de la répression – systématiquement niée par le Pouvoir – si elle n’est pas venue à bout du mouvement, suscité des réactions de celui-ci, qui même minimes sont systématiquement « montées en épingles », dénoncées, et mis en musique sur le thème : foule haineuse qui veut renverser la République. L’impunité quasi-totale des forces de répression montre de plus le vrai visage du Pouvoir.

 

La violence des accusations de la part du Pouvoir a pour but de le « victimiser » face à quasiment des « terroristes ». Alors que c’est lui qui a dénaturé la République et ses valeurs « Liberté-Egalité-Fraternité » en étant au service d’exploiteurs et oligarques financiers.

 

Sa brutalité ne l’empêche cependant pas de « caresser le mouvement dans le sens du poil »… il répète jusqu’à plus soif qu’il entend, écoute et est pour le dialogue. Pour cela il s’est emparé de ce qui l’arrangeait dans les revendications et le met en musique. Un dialogue ?... qu’à cela ne tienne, il va l’organiser,… mais attention, il faut du temps et de l’organisation…Le Grand Débat National se présente comme un gigantesque foutoir qui va permettre de donner l’illusion de l’échange pour n’aboutir finalement à rien. Le Pouvoir entend d’ailleurs se poser les question et se donner les réponses… ben voyons !

 

Toutes ces manœuvres n’ont rien d’original, elles ne sont que l’expression d’un Pouvoir qui panique, ne sait pas trop comment s’en sortir et compte sur le temps et le renversement de l’opinion pour trouver une issue.

 

Un point cependant est très claire de sa part : il n’entend aucunement changer de politique et maintient le cap…. Autrement dit tout est bloqué.

 

Un Mouvement qui piétine

 

Face à ce Pouvoir sourd et intransigeant, le Mouvement, sans s’essouffler, cherche un second souffle. Le mode de mobilisation à l’origine du mouvement, certes efficace et mobilisateur, répété à l’infini dans le temps risque peu à peu, du fait de la fatigue et des manœuvres aussi bien du Pouvoir qu’à l’intérieur du Mouvement, d’avoir raison de lui. Tout mouvement qui stagne, se répète dans la forme et le fond de ses actions, court le risque de se scléroser.

 

Le manque d’objectifs clairs et de manière générale d’une stratégie se font sentir. Les craquements de la division et des divergences sont des signes annonciateurs.

 

Sur les revendications immédiates.

 

Elles sont essentielles pour garantir la visibilité du Mouvement et assurer sa cohésion. Or, le moins que l’on puisse dire c’est qu’elles ne sont pas très claires, mais aussi multiples et variées. Elles ne donnent pas une image cohérente du mouvement.

 

Par exemple : le RIC (Référendum d’Initiative Citoyen) est une revendication qui peut-être interprété de différentes manières : quels thèmes ? Quelles questions ? Qui les propose ? Comment est-il organisé ?...  Le Pouvoir a beau jeu d’être d’accord sur le principe sachant que sa réalisation demandera beaucoup de palabres et de temps. Cette revendication n’est pas assez précise pour constituer un élément immédiat constitutif du rapport de forces avec le Pouvoir.

 

Par contre des revendications précises peuvent être avancées comme : rétablissement de l’ISF, la réduction immédiate du nombre de parlementaires (Assemblée Nationale/Sénat), l’abolition immédiate des privilèges des élus, la réduction drastique des taxes sur les produits de première nécessité, la « déprivatisation » des autoroutes,…

 

Toutes ces revendications claires et limitées peuvent être exigées immédiatement et constituer des points non négociables dans le rapport de forces avec le Pouvoir.

 

Des actions précises et significatives peuvent être menée comme par exemple : actions sur les péages des autoroutes dans le cadre de leur « déprivatisation ».

 

 

Sur une stratégie à plus long terme.  

 

La qualité du rapport de forces induit par le maintien des revendications immédiates et non négociables va déterminer la suite des évènements. Le Pouvoir va peu à peu perdre de ses initiatives.

 

Si les revendications immédiates sont satisfaites ou en voie de l’être, tout n’est pas réglé,… en effet c’est l’ensemble de l’organisation politique et économique qui est à l’origine de la crise sociale que nous traversons. Ne pas toucher à cette organisation, c’est, à plus ou moins long terme, retomber dans les travers qui nous ont conduit à cette crise. Tout risque de redevenir comme avant.

 

C’est donc tout un travail de contrôle de la représentation citoyenne qui est à effectuer… c’est dans ce cadre là que peut se reposer la question du RIC. De même que ce sont de nouvelles solidarités que nous devons mettre en place pour assurer à tout un chacun le respect de sa vie et la garantie d’un ordre social égalitaire. Ceci ne peut se faire qu’en s’appuyant sur des structures alternatives déjà existantes, mais aussi en en inventant d’autres. Travail de longue haleine au cours duquel nous nous heurterons au Pouvoir en place… Mais c’est à ce prix que se fera le changement.

 

 

Les pièges et les opportunités.

 

 

Le Pouvoir a pour objectif de liquider ce mouvement de révolte... S’il ne le fait pas par la répression pure et brutale, il le fera par épuisement. Le Grand Débat National qu’il veut initier n’est qu’un moment de cette stratégie du Pouvoir : noyer les revendications et la contestation dans des palabres sans fin. Il faut boycotter ce « Débat » et y appeler clairement.

 

Les partis politiques, à l’approche des élections, n’ont qu’un objectif : récupérer électoralement le mouvement ou certaines de ses composantes. Céder à leurs sirènes c’est disparaître dans le système politique dénoncé et remis en cause.

 

Les syndicats sont « largués », ne comprennent pas un mouvement hors norme qu’ils ne contrôlent pas. Cela dit nombre de syndiqués – dont nous avons aussi à apprendre des luttes - se reconnaissent dans ce mouvement,… ne les rejetons pas… faisons des syndicats des alliés, sur un pied d’égalité.

 

Le milieu associatif progressiste, dans sa grande partie, nous est acquis,… on a beaucoup à apprendre de lui,… c’est un allié naturel.

 

Enfin, se présenter es qualité aux prochains scrutins, c’est enfin entrer dans le jeu politicien d’institutions corrompues que nous condamnons,… ce sera la fin du mouvement.

 

Gardons l’initiative,… ne la laissons pas au Pouvoir.

 

 

      Toulouse – 6 janvier 2019                                                      Patrick MIGNARD

 

 

 

 

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